On était une cinquantaine, avec sifflets, tambourin, sono, voix et détermination. Après avoir installé une table avec de la doc et des trucs à boire et à manger, on a redécoré les grilles installées sur le terre-plein devant l’accueil famille par l’administration pénitentiaire. Sur les diverses affiches, on pouvait lire « à bas toutes les dominations », « contre tous les enfermements » ou encore « tout le monde déteste la police ».

Ces grilles ont rendu plus difficile la communication avec les proches de détenus qui ont l’habitude de s’installer sur les bancs alors inaccessibles. De plus, 3 ou 4 matons sont restés postés devant l’accueil-famille tout le long du rassemblement et des parloirs, pour vraisemblablement intimider les familles et les proches et éviter qu’illes viennent discuter avec nous, ce qui était plutot le cas lors du premier rassemblement.

Plusieurs personnes se sont succédées au micro pour rappeler les raisons de notre présence et certains événements survenus depuis moins d’un an en région parisienne et ailleurs, décrits dans l’appel. D’autres ont posé des textes de rap ou passé de la musique. On a aussi voulu montrer notre solidarité avec les mineurs du bâtiment D4 de Fleury, qui se sont révoltés contre les matons en les tabassant alors que ceux-ci s’interposaient entre deux jeunes pendant la promenade, le jeudi 6 avril. Plusieurs matons se sont retrouvés à l’hôpital, tandis que 7 des 8 mineurs ont vu leur régime de détention renforcé par le placement en quartier disciplinaire. Les matons ont organisé un blocage le lundi 10 avril, pour demander plus de moyens de sécurité et ont organisé un rassemblement devant la taule le lendemain des événements.

Suite aux prises de parole, on a gueulé et fait le plus de bruit possible pour être entendu.e.s de l’intérieur (notamment grâce à une benne posée non loin de nous). On a entonné des slogans comme « liberté pour tou.te.s », « les prisons en feu, les matons au milieu », « solidarité avec les prisonnièr.e.s, leurs proches, leurs potes et leurs révoltes », « à la 1ère, à la 2e, à la 3e voiture brûlée, on aime tou.te.s les grillades de condés », « pierre par pierre, mur par mur, détruisons toutes les prisons », « flics, matons ou militaires, qu’est-ce qu’ils feraient pas pour un salaire », « on reviendra parce qu’on est relou.es et déter, « liberté – hourria ».

Pendant toute la durée du rassemblement, une radio pirate, Radio Yo-yo, a diffusé une émission anti-carcérale sur les ondes à l’intention des prisonniers de Fleury. On pouvait y entendre un montage audio du rassemblement du 11 mars dernier, diverses chansons et des messages téléphoniques passés depuis le rassemblement.

On a fait un tour à la maison d’arrêt des femmes où les mineures ont bloqué leur promenade le 11 mars jusqu’à l’intervention des ERIS (Equipe Regionale d’Intervention et de Sécurité), pour crier notre solidarité aux prisonnières, avant de repartir.

D’autres initiatives pourraient exister devant les taules, dans la rue, pour poursuivre la lutte contre les prisons et continuer à faire vivre la solidarité dans les luttes et face à la répression.