Pourtant, il ne fallait pas chercher bien loin pour reconnaître les tristes bouffons d’Hapoel, qui avaient fait semblant de disparaître (mais ils n’ont fait disparaître que leurs archives) pour reparaître sous un nouveau look et un nouveau nom. Mais toujours avec les mêmes méthodes. Et les mêmes cibles : ici le PIR et Europalestine, mais ça concerne aussi bien TOUTES les organisations qui défendent les Palestiniens ou critiquent les sionistes – et même le CRIF ! « Pour la séparation du CRIF et de l’État » serait « un cas d’école d’antisémitisme dans la lignée des thèses complotistes de type « Protocole des Sages de Sion » et de « haine anti-juive »  !!!!

C’est ça qui est VALIDÉ sur Indymedia, pas même en débat, non, VALIDÉ ! A l’inverse, on nous demande de répondre « sur le fond » pour ne pas être « trollesque ». C’est quoi le « fond » de cet « article », sinon une énième attaque contre les antiracistes et les antifascistes qu’on a vu par dizaines sur Indymedia ? Ça apporte quoi, quel est le rapport avec les luttes et avec Indymedia ? Est-ce qu’Indymedia va devenir le lieu de défoulement de psychopathes qui règlent leurs comptes personnels ? Peut-on feindre d’ignorer qui sont ces gens-là, qui ont escamoté leurs archives mais qui ne peuvent tromper personne en continuant de faire appel aux « masses populaires juives » et à la « résistance des minorités juives » !!!! Ça ne manque pas de sel quand en même temps on fustige les anti-racisé-e-s le « racialisme » des luttes autonome antiracistes ! Car dans leur cas, ça va plus loin que le communautarisme, c’est carrément du racisme.

Malgré leur nouveau nom, on n’a pas oublié leurs attaques qui montrent leur vrai visage, ni qui sont leurs ennemis, qui ne se limitent pas au PIR et à Europalestine, loin de là :

Contre l’UJFP :

L’UJFP : de caution juive à complice de l’antisémitisme

[…] Mais pire encore, on retrouve parmi les signataires de l’appel à manifestation des organisations comme l’Union « Juive » Française pour la Paix (U »J »FP) ou bien Une Autre Voix « Juive » (UAV »J »). De plus, une personne de l’U »J »FP est également montée à la tribune vers le milieu du rassemblement, après le speech du représentant du P »C »F.

Qu’a dit cette représentante de l’U »J »FP ? Elle s’est d’abord affirmée comme juive, pour enchaîner immédiatement sur une phrase du type « toutes les personnes juives en France ne sont pas comme la LD »J » ».
Ce qui est clair, surtout quand des fascistes de la LD »J » s’attaquent à des livres à l’opposé de toutes nos traditions, mais qui reste néanmoins une blague sans fin pour toute personne assumant réellement son identité et sa culture juive !

Car quand on affirme de manière matérialiste que la minorité nationale juive en France n’a rien à voir avec l’État sioniste d’Israel, on n’a pas ce besoin pathétique de se justifier d’être d’origine juive, on n’a aucune haine de soi.

Et surtout, on ne se coince pas comme l’U »J »FP dans ce rôle infâme du « juif de service », de la « caution juive », de l’éternelle association autoproclamée juive qu’on invite pour se dédouaner des critiques de tolérance avec l’antisémitisme.

À quoi cela tient-il ? Pour Hapoel, il saute aux yeux que l’U »J »FP ne représente qu’une frange d’intellectuels de gauche d’origine juive, totalement coupée de la communauté, totalement coupée des masses populaires juives.

Et pourquoi n’a-t-elle plus rien à voir avec les masses juives ? Tout simplement car l’U »J »FP n’est pas révolutionnaire ! Par sa nature petite-bourgeoise, l’U »J »FP ne comprend pas et ne comprendra jamais que les masses populaires juives exigent la libération, en tant que partie du peuple, mais aussi car elles sont confrontées au quotidien à l’antisémitisme, question qui ne peut être résolue à notre époque que de manière révolutionnaire. […]

Ainsi, dans un communiqué bien tardif, l’U »J »FP avait qualifié Dieudonné de… « démagogue opportuniste » ! Et elle avait embrayé sur la Palestine et le sionisme, alors que la liste « antisioniste » n’avait strictement rien à voir. Tomber dans ce piège grossier aurait pu prêter à rire, si seulement le courant fasciste représenté par Dieudonné ne menait pas une intense propagande antisémite…

Ce même communiqué se terminait par : « Nous n’avons rien de commun avec la droite antisémite. » Certes. Mais avec la crise capitaliste, l’U »J »FP n’est pas prête de se sortir de la gauche antisémite en pleine décomposition ! Soyons clairs : Hapoel n’existerait pas si l’U »J »FP n’était pas tellement décevante, si l’U »J »FP accordait une quelconque valeur aux masses juives telles qu’elles sont. C’est donc avec une certaine tristesse que nous affirmons aujourd’hui que l’U »J »FP s’est faite complice de l’antisémitisme, sans le moindre mot d’autocritique.

Et surtout, nous n’aimerions pas être à la place de l’U »J »FP quand les masses juives se libéreront, et demanderont des comptes aux traîtres.

Juif progressiste ! Juive progressiste !

Assume la révolution métisse et populaire !

Achevons ensemble l’extrême-gauche antisémite !

HaPoel HaAntifashisti, juillet 2009.

http://punxforum.net/viewtopic.php?f=6&t=9745&start=30

Peut-on répondre à de telles saloperies sans être accusé de « trollisme » ?

A propos de Jean Ferrat :

Jean Ferrat vs Serge Gainsbourg

Il ne faut pas confondre le grotesque et le décadent. Là est la confusion que l’on fait trop souvent au sujet de Serge Gainsbourg, mort il y a 20 ans.

Son histoire est, d’une certaine manière, typique de celle d’une personne juive ashkénaze : elle commence par l’humiliation, avec le port de l’étoile jaune et le surnom de « Ginette » par des jeunes pétris de social-darwinisme. Puis, elle se termine par une victoire culturelle incomprise et culminant dans le tourbillon de l’autodestruction.

C’est cette perspective juive askhénaze qui a notamment contribué à donner naissance au punk (avec les « ancêtres » Lou Reed, Jonathan Richman, Bob Dylan, puis avec donc Joey et Tommy Ramone, Martin Rev et Alan Vega, Nancy Spungen et Malcolm McLaren, Hilly Kristal qui a fondé le CBGB…). En France, on pourrait parler de Daniel Darc, mais la figure historique est bien entendu… Serge Gainsbourg.

Serge Gainsbourg qui, sur son pianio ultra-classique de marque Steinway, avait un portrait du grand compositeur romantique Frédéric Chopin et une photographie de la figure punk par excellence, Sid Vicious…

Lorsque Jean Ferrat est mort, nous avons évalué son oeuvre comme mièvre et sans réelle valeur culturelle en particulier. Il était engagé, c’est vrai, et Gainsbourg ne l’était pas. Mais Ferrat faisait de la variété, et n’était nullement un poète, pas ne pas dire un artiste. Gainsbourg, lui, assumait la réalité dans sa chair.

Alors, logiquement, nous opposions à l’insipide Ferrat la figure de Gainsbourg, ce qui nous a valu par exemple une réaction antisémite de la part de quelqu’un… d’extrême-gauche. C’est tout un symbole de ce qu’est le fascisme, car Gainsbourg – le juif cultivé intégré à la société française (et non « absorbé » de manière formelle comme Jean Ferrat) – est totalement insupportable aux fascistes.

Inversement, il est extrêmement populaire. N’y a-t-il pas là un paradoxe ? Les fascistes aimant les décadents, et le peuple les abhorrant, ne devrait-il pas y avoir une situation inverse ?

En fait, non, pour une raison très simple, qui est la même raison justement pour laquelle l’extrême-gauche ne parle absolument pas de Gainsbourg, même pas à l’occasion des vingt ans de sa mort… Malgré l’indéniable ferveur populaire.

Cette raison est la suivante, expliquée par Mao Zedong, et qui consiste à considérer la culture comme étant en mouvement.

[…] etc., etc.

http://www.hapoel.fr/2011/03/gainsbourg-dernier-vrai-poete-francais-de-la-periode-capitaliste/

http://ch.indymedia.org/fr/2011/04/80880.shtml

Toujours à propos de Jean Ferrat :

La chanson « Nuit et brouillard » de Jean Ferrat, une triste ambiguïté tristement révélatrice

La chanson « Nuit et brouillard » est souvent mentionnée en ce moment, parmi tous les hommages qui sont faits à Jean Ferrat.

Bien entendu nous respectons la dimension « engagée » de Ferrat, même si on ne peut certainement pas dire qu’il était une personne révolutionnaire. Au moins sa démarche partait-elle de bons sentiments, avec tous les défauts que peuvent avoir ici les artistes.

Mais non, la chanson « Nuit et brouillard » n’est pas une belle chanson, non elle ne concerne pas la Shoah, et il est même possible de dire : la chanson « Nuit et brouillard » est antisémite, car elle nie l’existence des personnes juives.
En effet, la chanson « Nuit et brouillard » ne parle pas de la Shoah, mais de la déportation politique. Ce qui n’est pas un mal en soi, bien entendu ! Il faut saluer la mémoire de ceux et celles ayant dû affronter les camps de concentration.
Mais Ferrat n’aborde donc en absolument rien la Shoah. On doit même dire que dans sa chanson, les personnes juives sont catégoriquement niées.

Tout comme le révèle d’ailleurs le titre : « Nuit et brouillard » est un documentaire français de 1956 parlant de déportation, et où le mot « juif » n’est prononcé… qu’une seule fois.
La chanson de Ferrat est dans le même esprit, comme on peut le voir à de nombreux éléments du texte.
Il est ainsi dit :

« Ils s’appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D’autres ne priaient pas mais qu’importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux. »

Or, les personnes juives déportées et exterminées ne l’ont pas été pour des actes de résistance (« ne plus vivre à genoux ») mais parce qu’elles étaient juives.

Et elles sont toutes mortes, à très peu d’exceptions près, car les camps d’extermination étaient différents des camps de concentration. Dans les camps d’extermination, il y avait des chambres à gaz, des meurtres en série, et pas comme dans la chanson une surveillance brutale et longue au moyen de miradors, de chiens policiers, etc.

Quand Ferrat dit ainsi « Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux ? », il est très clair qu’il ne parle absolument pas de la Shoah et des personnes juives. Environ 60 % des déportés dans les camps de concentration sont revenus en France, mais seulement 3 % des déportés dans les camps d’extermination.

Jean Ferrat ne formule pas ici quelque chose d’exceptionnel : dans les années 1950, il a existé une tendance erronée en URSS, dans tous les pays de l’Est ainsi que dans les Partis Communistes.
Cette tendance a, au nom de l’universalisme, purement et simplement placé le génocide juif dans l’ensemble des meurtres nazis, sans jamais en mentionner la spécificité.

Une erreur grave, absolument anti-matérialiste. Et beaucoup de personnes juives ont soutenu cette initiative, considérant qu’ainsi, les personnes juives atteignaient un degré d’universalité.
Seulement ce n’est pas ainsi que les choses marchent. L’antisémitisme est quelque chose de très particulier dans le capitalisme. Ne pas le voir a de lourdes conséquences.

Une polémique a eu lieu en 2005 au sujet de cette chanson, et voici la réponse absolument odieuse de Jean Ferrat à une critique qui lui est faite à ce sujet :

Monsieur,
Je viens de prendre connaissance de votre interview publiée par Nouvelles d’Arménie Magazine de janvier 2005 et ne saurais rester sans réagir à vos déclarations me concernant et concernant aussi ma chanson Nuit et brouillard, car c’est la première fois depuis 42 ans qu’elle suscite une réaction de cette nature. C’est la première fois qu’on me reproche, en définitive, de n’avoir pas parlé uniquement de l’extermination des Juifs. Vous osez le faire. J’ai envie de dire : « Tant pis pour vous », mais je vous rappelle que justement, Nuit et brouillard est dédié à toutes les victimes des camps d’extermination nazis quelles que soient leurs religions et leurs origines, à tous ceux qui croyaient au ciel ou n’y croyaient pas et bien sûr, à tous ceux qui résistèrent à la barbarie et en payèrent le prix.

Que vous puissiez justement, faire un compte dérisoire en regrettant que « Le seul moment ou l’identité juive apparaît est dans Samuel et Jéhovah » me paraît particulièrement indigne. Je ne puis également accepter vos interprétations tendancieuses qui concernent les résistants que je célèbre et qui seraient, d’après vous, « essentiellement communistes ». Je passe sur l’évocation de « Vishnou » que je n’aurais utilisé que pour la rime alors qu’il symbolisait pour moi toutes les autres croyances possibles.

Si j’avais aujourd’hui à regretter quelque chose, c’est de n’avoir pas cité les autres victimes innocentes des nazis, les handicapés, les homosexuels et les Tsiganes. Mais il est temps, à présent, d’en venir à votre affirmation finale : « Aujourd’hui, un tel texte (vous parlez, bien entendu, de Nuit et brouillard) serait attaqué pour négationnisme implicite ».
Je me demande par quelle dérive de la pensée on peut en arriver là, et si vos propos ne relèvent pas simplement de la psychiatrie.

Jean Ferrat

Jean Ferrat traite les gens de fous, mais sa position ne tient absolument pas, car il est absolument faux de dire comme il le fait que « Nuit et brouillard est dédié à toutes les victimes des camps d’extermination nazis » !
Justement en raison de la différence entre camps de concentration et camps d’extermination. Une différence qui est très peu connue en France, et cela nuit énormément à la compréhension de l’antisémitisme et du fascisme.
La position de Ferrat est de toutes manière ridicule car jamais dans sa chanson il ne parle des personnes juives. Le terme de « Jehovah » dans la chanson fait bien plutôt référence aux témoins de Jehovah qui ont été déportés également.

Quant à Samuel, mis sur le même plan que Jean-Pierre et Natacha, cela ne veut rien dire car Jean-Pierre et Natacha pourraient être juif et juive, alors que Samuel non, etc.
Inversement on pourrait parfaitement légitimement constater que Jean Ferrat a abandonné le nom de son père, Tenenbaum, qui pour le coup fait juif, alors que Ferrat, non.
C’est un choix, qui est grosso modo le même que Patrick Bruel, qui s’appelle en réalité… Maurice Benguigi !

Patrick est plus « snob » que Maurice, et il faut croire que Ferrat était plus « adéquat » pour chanter la France et ses campagnes que Tenenbaum… Tout cela est bien triste, surtout quand on sait que le père de Ferrat est mort à Auschwitz…

Et en tout cas la chanson « Nuit et brouillard » a une dimension profondément odieuse ; elle a contribué à l’incompréhension de ce qu’a été la Shoah, et en ce sens elle nuit à l’antifascisme aujourd’hui.

http://archive.is/JMCWI

Vous avez bien lu : on ne peut pas inventer un truc pareil. Comme le dit si bien Ferrat, on se demande si Hapoel non plus  » ne relève pas simplement de la psychiatrie » !

Sur Daniel Bensaïd, comparé à Zemmour :

« Hier le 12 janvier au matin, Daniel Bensaïd nous a quittés, « des suites d’une longue maladie » comme disent les médias

Daniel Bensaïd, c’était le fameux « Bensa » de Mai 68, qui a été jusqu’au bout la figure intellectuelle de la LCR puis du NPA de Besancenot.

Né en 1946 à Toulouse, il était monté à Paris pour ses études à la fac de Nanterre, qui sera l’un des bastions étudiants du mouvement de mai – juin 1968.

Là, il était devenu l’un des cadres dirigeants de la Jeunesse Communiste Révolutionnaire, aux côtés notamment des frères Krivine (juifs ukrainiens) et d’Henri Weber (juif du Tadjikistan).

À la création de la LC, son bureau politique était composé de 12 cadres dirigeants, parmi lesquels… 11 personnes juives ! […]

Pourquoi est-ce que nous racontons tout cela ?

Tout d’abord parce que l’héritage politique d’Hapoel puise dans ces années de bouillonnement révolutionnaire. Hapoel veut une vraie extrême-gauche réaliste et populaire dans laquelle les masses juives puissent se reconnaître – comme en partie à l’époque.

Mais aussi et surtout parce que le parcours de Daniel Bensaïd se confond justement avec l’histoire de la JCR et de la Ligue Communiste, puis de la LCR pour aboutir à ce qui est aujourd’hui le NPA de Besancenot.

La vérité, c’est que le NPA est né de la LCR, qui au fond est elle-même née… du suicide de Recanati.

Chez les trotskystes de l’après 68, il y avait essentiellement deux séfarades : Michel Recanati, et Daniel Bensaïd (Benny Lévy étant quant à lui maoïste). […]

De par son origine juive oranaise, le théoricien Daniel Bensaïd s’est fatalement intéressé à la « question juive », notamment depuis son ouvrage « Walter Benjamin, sentinelle messianique » en 1990.

Mais ses travaux sur la question juive datent principalement des années 2000 : autobiographie en 2004, réédition commentée de la « Question Juive » de Marx en 2006, articles et interviews, soutien à Alain Badiou dans son petit business philosophique sur le « nom juif », polémique contre ceux qu’il appelle les « nouveaux théologiens » (BHL, Finkielkraut, Milner), etc. etc.

Parmi toutes ses études, on notera le livre « Fragments mécréants : Sur les mythes identitaires et la république imaginaire », paru en 2005, et qui comporte un chapitre intitulé « Hantologies de l’Être juif ».

Le premier chapitre a lui pour titre « Les vases brisés », une référence plus qu’explicite au concept de « Shvirat HaKelim » du kabbaliste Itz’hak Luria.

Ainsi Daniel Bensaïd connaissait la philosophie et la mystique juives, sans doute par ses travaux sur Walter Benjamin, qui avait été influencé à la fin de sa vie par son ami Gerschom Scholem.

Mais comme on l’a vu, Daniel Bensaïd s’était plongé dans la « question juive » essentiellement durant les années 2000. Or pour toute personne juive issue du peuple, cet intérêt assez tardif a une explication assez simple…

Cette explication apparaît entre les lignes dans ses « Fragments mécréants », où Bensaïd était revenu brièvement sur un appel dans Le Monde en octobre 2000 (lui-même étant à l’origine de cette initiative avec Francis Kahn et Rony Brauman) :

« Au début de la deuxième Intifada un appel collectif parut dans la presse sous le titre « En tant que juifs ». Aucun des signataires […] n’aurait sans doute imaginé en être réduit à faire état de ses « origines » pour pouvoir prononcer une parole politique. Signe de régression et d’obscurcissement de l’époque, ils se retrouvaient cloués contre leur gré au mur des identités assignées et subies. »

Des identités assignées et subies ? Il n’y a que des intellectuels petits-bourgeois pour dire cela, en s’imaginant au-delà de toute réalité culturelle concrète ! La vérité, c’est qu’au fond le peuple méprise la « haine de soi » – et encore plus dans les minorités nationales !

Plus loin, Daniel Bensaïd poursuivait :

« Il était, il est, d’autant plus nécessaire d’enfoncer un coin dans le monolithisme communautaire, de faire entendre un autre son « de l’intérieur » (ce que Michèle Sibony et Michel Warshawsky appellent le « contre-chœur »), de maintenir contre vents et marées la distinction entre antisionisme et antisémitisme, d’en briser l’équivalence infernale. »

Autrement dit, Bensaïd comptait « briser l’équivalence entre antisionisme et antisémitisme » dans un quotidien de la bourgeoisie impérialiste française, en prenant à témoin un public intellectuel petit-bourgeois !

Alors prétendre « faire entendre un autre son « de l’intérieur » », c’était simplement décalé, vu qu’il était de fait extérieur à la communauté…

Ainsi, comme de nombreux intellectuels juifs de la gauche « radicale », Daniel Bensaïd ne s’était jamais vraiment exprimé en tant que personne juive… pour ensuite s’étonner que les sionistes parlent en son nom !

Mais cela n’était ni de la bêtise, ni de l’hypocrisie : c’est juste la contradiction insoluble des intellectuels juifs de la « gauche radicale ».

Car il faut bien comprendre que Daniel Bensaïd définissait son identité (qui en soi est une réalité objective) comme un « judaïsme de négation », ce qu’il résumait ainsi dans une interview :

« Je n’ai jamais effacé mes origines juives, mais je n’en avais pas fait un usage politique. En revanche, j’ai toujours dit que je l’assumais comme un judaïsme de négation. Face à un antisémite, je suis Juif. »

Cette dernière phrase (empruntée à Alain Krivine) est bien entendu une absurdité pour n’importe quelle personne juive qui, dans sa vie, a conscience d’appartenir à une communauté, communauté ayant un caractère de minorité nationale.

Mais cette citation de lui, ainsi que son intérêt pour la philosophie juive, montrent que le rapport de Bensaïd à sa culture d’origine était plus complexe que la négation pure et simple – pourtant typique des trotskystes d’origine juive.

Et alors ?

Alors rien, car aux yeux de l’histoire, il n’existe qu’un seul juge : le peuple, et qu’un seul critère de vérité : sa guerre pour vivre libre.

Or les travaux théoriques de Bensaïd sur la question juive étaient tout sauf destinés à servir les masses populaires juive.

Sinon, il n’aurait pas signé une pétition pour Siné, et il n’aurait pas écrit cela à propos du non-prosélytisme du judaïsme : « Principe de fermeture grégaire et d’excellence aristocratique oblige. »

On tient d’ailleurs une autre preuve du fait que Bensaïd n’était pas au service des masses populaires juives, une preuve tout à fait éclatante : l’U »J »FP lui rend hommage !

Le communiqué de l’U »J »FP explique ainsi qu’il était membre de cette association depuis l’Intifada al-Aqsa, et déclare :

« Militant internationaliste, [Daniel Bensaïd] a accepté de porter avec nous sa judéïté pour servir la justice, et l’humanité de l’autre. »

Bref, un magnifique condensé de tout l’humanisme petit-bourgeois abstraitement universaliste – en un mot, le cosmopolitisme – qui peut régner dans la gauche juive d’aujourd’hui, et auquel Bensaïd n’a pas échappé…

Pourtant, Daniel Bensaïd n’était pas idiot, et en plus, il ne niait pas complètement la réalité culturelle juive.

On tient donc là une contradiction, la contradiction des intellectuels juifs de la « gauche radicale », entre négation de soi et réflexion abstraite sur la « question juive ».

C’est là tout le malheur de ces « juifs de négation » : à force de nier l’existence des masses populaires juives au nom d’un universalisme abstrait, ils se retrouvent paradoxalement à se mettre en avant comme juifs, mais de manière toujours aussi abstraite !

Au cœur de cette contradiction, la grande absente est bel et bien ce que Lénine appelait « la dignité du réel », c’est-à-dire la réalité dans ce qu’elle a de plus immédiat.

Et d’ailleurs, la preuve irréfutable que tout cela est une construction intellectuelle abstraite, c’est l’absence terrible de toute référence à Ilan Halimi ou au fascisme – mais aussi à la libération animale.

Voilà pourquoi pour servir les masses populaires juives, il nous faut une extrême-gauche réaliste, populaire, et vraiment révolutionnaire !

Pour résumer, Bensa était une figure de l’intellectualisme « light » de la gauche radicale. Il était d’origine juive algérienne, mais oscillait entre négation et affirmation de son identité, sur des bases toujours abstraites et intellectuelles.

Eh bien Hapoel a trouvé le jumeau de Bensaïd, ou plutôt son « jumeau maléfique » : c’est Éric Zemmour !

Éric Zemmour aussi est d’origine juive algérienne, lui aussi a grandi dans un milieu populaire (à Drancy puis à Château Rouge), et lui aussi est un « intellectuel light » – non pas de la gauche radicale, mais de la droite radicale.

Par contre, ce « symétrique » de Daniel Bensaïd est bien plus médiatisé, ce qui en dit long sur deux aspects parallèles de la crise capitaliste : l’effondrement de la petite-bourgeoisie « de gauche », et la tendance au fascisme de la petite-bourgeoisie hystérique.

Ainsi, au lieu de se nier au profit de la gauche radicale, Éric Zemmour nie tout de sa culture juive pour pouvoir rentrer dans le moule du nationalisme français. […]

Il est important d’insister sur ce point, car c’est un aspect qui n’est pas vu ou pas compris par de larges secteurs des masses juives, qui pourraient se laisser éblouir par les intervention de Zemmour à la télé – toujours très offensives et très « brillantes » du point de vue du nationalisme français.

La preuve absolue de sa négation brutale des minorités nationales, c’est qu’il n’a même pas fait le choix du sionisme. Autrement dit, quitte à ce que la minorité juive ait une idéologie nationaliste, Zemmour préfère que ce soit le nationalisme français plutôt que le sionisme.

En fait, Éric Zemmour constitue une « figure typique » : il incarne à merveille la figure du vendu, du juif plus français que français, plus blanc que blanc, et on pourrait même dire « plus royaliste que le roi »… puisqu’il a déjà donné une interview au journal de l’Action Française ! […]

Dans cette doctrine, il peut donc exister certains éléments qui « transcendent leur race », ce qui explique par exemple la présence (très minoritaire) de personnes juives chez l’OAS, malgré le très fort antisémitisme des colons français en Algérie.

C’est dans cette brèche de la doctrine nationaliste française que s’engouffre Éric Zemmour, ce qui lui permet d’être adulé par l’Action Française d’aujourd’hui, alors que celle-ci est historiquement antisémite.

Et c’est justement là que s’est planté Zemmour, quand il expliquait très sérieusement sur Arte que « je suis de la race blanche, vous êtes de la race noire ». Car pour aucun fasciste racialiste, Zemmour ne ferait partie de la « race blanche »…

De même, dans une émission sur les maoïstes de France dans les années 1960 – 1970, Zemmour raille la soi-disant « névrose » des maos, expliquant que cela permettait que « les femmes veulent être des hommes », ou bien que… « le juif veut être un immigré » !

D’abord, Zemmour ne semble pas savoir que, si de nombreux intellectuels ont abandonné la révolution après la défaite de la Gauche Prolétarienne maoïste, la base ouvrière a quant à elle continué la lutte de manière plus diffuse, très loin de ce que Zemmour appelle une « mystique révolutionnaire », jusqu’à se fondre dans ce qui allait devenir l’autonomie offensive.

Ensuite, si on regarde Hapoel aujourd’hui, notre identité est tout le contraire de ce que prétend Zemmour : nous sommes bien pour la révolution, pour la révolution mondiale, mais notre existence même tient au fait que les minorités nationales sont une réalité objective (mais pas éternelle) que nous avons décidé d’assumer. […]

Mais exactement comme dans le cas de Daniel Bensaïd, la négation de soi se transforme paradoxalement en affirmation identitaire, mais abstraite et sans issue.

Dans le cas de Zemmour, cela se traduit par l’élaboration d’une stratégie ultra-réactionnaire visant à mobiliser les masses juives dans la voie de garage du fascisme, stratégie qui est synthétisée dans « Petit frère ».

« Petit frère » est un roman d’Éric Zemmour, sorti en 2008. Ce roman part d’un fait divers ressemblant étrangement à l’assassinat de DJ Lam.C, et met en scène un intellectuel juif « de gauche » qui va douter de son propre humanisme petit-bourgeois.

La thèse du livre, c’est en gros que l’antiracisme (qui pour Zemmour se résume idéologiquement à SOS Racisme) est une abdication de la France devant l’immigration (qui est en réalité une conséquence du pillage des pays opprimés par la France), et que la communauté juive est sacrifiée par lâcheté populiste et volonté de préserver la « paix sociale » (ce qui part d’une réalité, surtout dans l’affaire Lam.C).

La stratégie que propose Zemmour, c’est donc de raccrocher la minorité nationale juive à la remorque de la bourgeoisie bien française. Et même pas à la bourgeoisie traditionnelle de Sarkozy (comme le voudraient les sionistes, de l’UPJF à la LDJ), mais à la bourgeoisie française agressive, celle de De Gaulle hier et du fascisme demain. […]

HaPoel HaAntifashisti, janvier 2010.

http://www.hapoel.fr/positions-de-hapoel-haantifashisti…said/

https://grenoble.indymedia.org/2010-01-25-Les-antifas-s-expliquent-sur-les

Mais ce qui caractérise le plus les ex-Hapoel, rebaptisés « Juives et Juifs révolutionnaires », c’est leur fidélité indéfectible au grand Staline :

« Fêter Staline, c’est prendre parti »

En ce 21 décembre, un spectre hante le monde : le spectre de Joseph Staline.

Car le nom de Staline a un caractère quasi magique : il rend hystériques tous les capitalistes.

Staline, c’est la détermination inébranlable à se libérer de ses chaînes, c’est la pureté d’acier de la classe ouvrière, c’est la clarté du communisme.

Et Staline, c’est la hantise des fascistes, qui ne peuvent oublier ce qu’a signifié Stalingrad.

Hapoel non plus n’oublie pas ce que signifie Stalingrad pour les populations traquées par les nazis. Le sens de Stalingrad c’est : vaincre pour vivre.

Aujourd’hui donc, nous célébrons le 130ème anniversaire de la naissance de Yossif Vissarionovitch Djougachvili, plus connu sous le nom de Jospeh Staline. En effet, « l’homme d’acier » est officiellement né le 21 décembre 1879 (mais en réalité le 18 décembre 1878…).

Voici donc un court extrait de l’hommage de Mao Zedong à Joseph Staline pour son 60ème anniversaire, en décembre 1939 alors que Staline était à la tête d’une URSS se préparant pour la guerre contre le nazisme :

« Fêter Staline, ce n’est pas une formalité. Fêter Staline, c’est prendre parti pour lui, pour son oeuvre, pour la victoire du socialisme, pour la voie qu’il indique à l’humanité, c’est se déclarer pour lui comme pour un ami très cher.

Car l’immense majorité des hommes vit aujourd’hui dans les souffrances, et elle ne peut s’en affranchir qu’en suivant la voie indiquée par Staline et avec son aide. »

Voilà des marques limpides de la sincérité révolutionnaire, très loin de tout « culte de la personnalité ».

Hapoel n’a jamais caché sa confiance en la voie de Staline, et cela dès le premier jour.

Mieux encore : Hapoel affirme qu’aucunE révolutionnaire ne doit avoir honte d’assumer la voie de Staline – et encore moins parmi la minorité juive !

Car la bataille pour la libération populaire, pour le développement démocratique des cultures juives, contre l’antisémitisme et le fascisme… tout cela passe par assumer les positions révolutionnaires et émancipatrices de l’URSS de Staline !

Pour nous, le nom de Staline est un critère de vérité : c’est là qu’on voit qui veut réellement en finir avec le vieux monde, et qui pense qu’il y a une autre alternative que Auschwitz ou Stalingrad.

http://img10.hostingpics.net/pics/249903hapoel_staline.jpg

http://www.hapoel.fr/2009/12/anniversaire-staline/

Et quel meilleur jugement que celui d’autres maoïstes :

« Hapoel a cessé toute activité après une assez longue période consacrée à souhaiter les fêtes juives et à demander vengeance pour Ilan Halimi […] Hapoel n’était pas « bundiste », comme nous avions pu l’analyser « à l’emporte pièce » à l’époque, mais bien « SIONISTE MASQUÉ » dans le sillage de ses maîtres du ‘p »c »mlm’ et de leur totale ambigüité (logique quand le gourou est un ancien du Betar…) sur la question du sionisme, de la Palestine etc. etc. Ses anciens membres « zonent » désormais sur les réseaux sociaux en s’assumant « sionistes de gauche », expliquant que « le sionisme ne peut se résumer à l’actuel État d’Israël, à vrai dire il est même mort avec la naissance de celui-ci en 1948 » (!!!), vomissant la (grande) majorité des antifascistes qui sont solidaires de la Palestine etc. etc. Une raison de la disparition du site pourrait d’ailleurs être le virage ouvertement « républicain » et « anti-communautariste » pris par le combat du ‘p »c »mlm’ contre l’antisémitisme (et l’antisionisme, et le « fondamentalisme » musulman, et autres « barbaries » face auxquelles il se veut le « gardien de la civilisation »)… virage incompatible bien sûr avec un tel sionisme assumé. »

http://servirlepeuple.over-blog.com/article-hapoel-ha-antifashisti-maoiste-ou-bundiste-38192497.html