Je sais que ce n’est pas facile pour vous, il y a de ça un moment maintenant, j’ai décidé de ne plus me taire. J’ai décidé de ne plus juste penser mes idées et les faire évoluer à l’aide de livres et d’articles internet. J’ai décidé de rejoindre celleux qui se réapproprie les villes, les espaces public.., de rejoindre celleux qui s’organisent. J’ai décidé cela en sachant les risques qui existaient derrière. J’en ai pris conscience, mais ils ne m’arrêteront pas. Je compte dire, hurler, taguer mes idées. Je vais les exprimer. C’est ce que vous m’avez appris quand j’étais petite.

Je sais que ce n’est pas facile pour vous de ne pas avoir de nouvelles pendant un certain temps tout en voyant dans les réseaux sociaux, en attendant à la radio que des affrontements ont lieux en marge de la manifestation. Sans que je ne vous l’ai jamais dit, vous savez très bien que c’est la « marge de la manifestation » des médias qui est ma manifestation. Vous savez par les médias que c’est cette marge qui se fait contrôler, arrêter, embarquer et vous savez que c’est là que je me trouve. Vous me l’avez dit : vous avez peur. Et bien, moi aussi j’ai peur. J’ai peur pour mes amiEs et camarades autour de moi, pour moi aussi, je me demande qui finira en garde-à-vue, qui finira avec un procès, qui finira en prison, qui finira blessé ou puisque le risque existe également, qui finira mort. Mais je refuse de laisser la peur gagner. Quel régime politique domine son peuple par la peur ? Le monde que je souhaite n’est pas là et je souhaite qu’il voit le jour.

Je sais que ce n’est pas facile pour vous car votre position concernant les moyens d’actions que nous employons n’est pas la même. Mais sachez qu’il ne s’agit pas d’un caprice, j’ai réfléchis et j’en suis arrivée à me dire que s’était ce qu’il y avait à faire. Je ne prétends pas avoir la connaissance absolue ni la vérité absolue, mais je me positionne ainsi. Tout le monde est loin de nous soutenir, je respecte les autres modes d’actions choisis du moment qu’ils ne viennent pas critiquer et détruire le mien. Une pluralité d’actions est nécessaire, j’œuvre dans celle qui vous fait le plus peur et qui me fait le plus peur également. Il ne s’agit en aucun cas de prouver quelque chose ou de juste provoquer je tiens à le préciser.

Je sais que ce n’est pas facile pour vous de me laisser partir faire toutes ces choses. Tout au début vous m’empêchiez de faire des choses parce que j’étais mineure et que les risques n’étaient pas les mêmes. Certes c’est vrai, mais on le savait tout les trois, en réalité vous aviez peur et c’était surtout une excuse pour m’empêcher d’agir. Maintenant, vous pouvez me conseillez de ne pas y aller, de ne pas le faire mais vous ne le faites plus, vous avez compris mes choix et les respectez. La discussion n’est pas toujours facile entre nous mais j’ai compris que c’était du à la peur qui était là. Vous êtes globalement d’accord avec toutes les idées que nous défendons mais les moyens d’actions posent problèmes.

Je sais que ce n’est pas facile pour vous, mais merci d’être là prêtEs à me soutenir si il y un problème.