NdNF : Les faurissonades n’ont pas touché grand monde dans les milieux dits « radicaux » depuis le début des années 70/80, surtout une poignée d’ultra-gauches et des militants spécifiques de l’antisémitisme (dont les plus connus sont aujourd’hui Dieudonné M’Bala M’Bala et Alain Soral), mais aussi quelques rares libertaires et anarchistes. C’était déjà beaucoup trop. Certains d’entre eux et elles ont fini à l’extrême droite (Pierre Guillaume, Yann-Ber Tillenon, Dominique Blanc…), d’autres ont cessé d’en parler en espérant que tout le monde oublie leur épisode « douteux », certains ont refusé de faire le moindre pas en arrière ou presque (Gilles Dauvé) et d’autres en sont sorti par la grande porte, en critiquant leurs positions passées, en les analysant et en les condamnant publiquement, certains à moitié, avec une arrogante mauvaise foi jésuitique (Serge Quadruppani) et d’autres avec une certaine honnêteté intellectuelle (dans le sillon de Baynac), dans le cadre d’une démarche véritablement critique de l’antisémitisme qui se cachait (parfois même pas) derrière les thèses dites « révisionnistes ». Ces derniers ont toute notre sympathie, et nous pensions naïvement que Claude Guillon en faisait partie, et que dans ce genre de cas, le passé avait été assez douloureux pour avoir à en rajouter en se livrant à la dénonciation. Mais la confiance a ses limites et peut aveugler. C’était sans compter sur le Claude Guillon 2.0, celui qui depuis quelques temps nous fait l’apologie des petits commerces, se pâmant devant tous de sa fière couverture promotionnelle dans les journaux ou la radio du pouvoir (signes certains du caractère subversif de ses écrits, pour sûr), de l’étatisme et du nationalisme des petites nations anti-impérialistes ainsi que de l’utilisation sexiste des femmes combattantes à des fins propagandistes, du démocratisme, de Nuit Debout, du racialisme et de la pratique dite de « non-mixité de race » dans le milieu (le vent a tourné depuis, et c’est avec mollesse que celui-ci affiche désormais ses énièmes contradictions), des luttes contre la discrimination au sein des appareils d’Etat, la fierté de groupes non-mixtes (de « race »…) du barreau de l’Etat fédéral américain, de la bourgeoisie ou du spectacle, du vocabulaire du Parti des Indigènes de la République, de ses amis éditeurs et auteurs aussi douteux que lui, etc. (Il avait déjà – comme ses compères eux aussi ex-négationnistes de La Banquise avant lui – « dérapé » sur la question de la pédophilie, comme quoi, le relativisme négationniste va bien avec d’autres formes de relativismes… « Douter de tout » entraine bien des chutes).
Suite à quelques échanges publics de sa propre initiative dans une « affaire » qui jusque là ne le concernait pas, remplis de calomnies et de menaces de mort explicites contre un compagnon parisien et d’approximations inquiétantes (sur le fond comme sur la forme) [Cf. ici, et ], dans lesquels il se moque littéralement du combat contre le négationnisme, qu’il assimile à une « traque », un « dépistage » [sic], probablement pour rapprocher cette vigilance d’un gout pour la dénonciation (et donc faire passer ses contradicteurs pour des Daeninckx ou pour une répression d’Etat) et prôner la tolérance envers un négationnisme de basse intensité, qui ne mériterait pas, évidemment, que l’on en vienne aux mains… Car ne l’oubliez pas, la violence est l’ennemie absolue des intellectuels exhibitionnistes et égocentriques comme Claude Guillon [1], car ce n’est qu’en temps de paix qu’ils peuvent prospérer. Ce qui ne l’empêche pas de proférer des menaces de mort assez graves pour être prises au sérieux et avec fermeté.
La partie des échanges animée par Yves Coleman [Cf. ici et ], rappelle un certain nombre d’évidences que pourtant Guillon refuse de prendre en compte, s’enferrant dans son pathétique abyme, en effet, « milieutiste » ; et puisque le tag « le gaz, la douche, c’est douteux » [2] (que l’on retrouvera en photo sur… son blog d’intellectuel anarchiste) ne lui « fait rien », nous avons décidé ici de lui rafraichir un peu la mémoire, afin de l’appeler à plus d’humilité : une douche froide dans laquelle le gaz ne serait pas hilarant, contrairement à l’extermination des juifs d’Europe, qui semble être devenu un beau prétexte humoristique dans la course au buzz du tag le mieux markété et le plus in your face. Une extermination, dont, comme avec la plupart des exterminations, certains salopards cherchent à nier l’existence, comme d’autres cherchent à nier aujourd’hui encore la véracité des génocides arméniens et rwandais, de la traite des noirs, du génocide Khmer rouge, du massacre de Nankin, des massacres staliniens, des goulags, et autres horreurs paroxystiques du passé, comme une continuation bienveillante de l’entreprise d’extermination elle-même.
Dans ce fil négationniste de l’histoire, Guillon n’est, à vrai dire, rien de plus qu’un pet, une « note de bas de page dans l’histoire du négationnisme » (comme dit ci-après), une histoire sans noblesse aucune, un panier de crabe dans lequel gigotent encore quelques quelques panarabistes obsolètes, des islamistes, quelques apologues du Troisième Reich comme stade ultime de la provocation marxiste absolue, et autres libertaires provocateurs de salons. Nous n’aurions pas ressenti la nécessité de ressortir ces extraits si Guillon ne leur avait pas donné lui-même leur propre actualité sur la place publique en se mettant en scène lui-même autour d’histoires qui ne le regardent pas.
A suivre (il y en a encore…).

 

«  Claude Guillon et Yves Le Bonniec utilisent ici un argument CAPITAL des révisionnistes contre la thèse exterminationniste. De cet argument Vidal-Naquet ne souffle pas mot dans ses innombrables écrits et interventions : je veux parler de ce que j’appelle la « révision déchirante » du 19 août 1960. Ce jour-là, l’hebdomadaire hambourgeois Die Zeit, complaisant aux thèses des vainqueurs de la dernière guerre, a publié une lettre, une simple lettre du Dr. Martin Broszat, de l’Institut d’Histoire Contemporaine de Munich. Dans cette lettre intitulée restrictivement « Pas de gazage à Dachau », il nous était concédé ou, plutôt, il était enfin concédé à la vérité historique qu’il n’y avait eu aucun gazage homicide dans TOUT L’ANCIEN REICH [3] ».

Robert Faurisson, Réponse à Pierre Vidal-Naquet, deuxième édition, La Vieille Taupe, 1982, p. 21.

Extrait de Où Faurisson falsifie ad nauseam la lettre de Martin Broszat (PHDN, 2000) :

Claude Guillon et Yves le Bonniec sont les auteurs de Le Suicide, mode d’emploi, Alain Moreau, 1982. Cette note de bas de page (c’est le cas de le dire) dans l’histoire du négationnisme mérite qu’on y consacre, justement, quelques mots. Claude Guillon et Yves le Bonniec reprenaient notamment dans leur ouvrage, de façon implicite, le mensonge de Faurisson dénoncé dans le présent article.

Le passage, assez court (p. 204-205) de Guillon et Le Bonniec aligne, les contre-vérités, les âneries et les démonstrations d’ignorance de l’objet qu’ils prétendaient traiter. Ils écrivaient que Faurisson avait réussi à « effectivement révél[er] de nombreux mensonges », ce qui est, et a toujours été absolument faux. Ils écrivaient qu’une des thèses de Faurisson aurait été que « le nombre de six millions de victimes juives dans les camps [était] exagéré », ce qui suggère en creux que cette thèse (la totalité des victimes de la Shoah aurait été assassinée dans « les camps ») aurait été celle des historiens, ce qui évidemment n’avait jamais été le cas. Par ailleurs, la thèse de Faurisson n’était pas que le total de 6 millions de victimes aurait été exagéré, mais qu’il n’y avait eu que très peu de victimes juives, en tant que Juifs, du régime nazi. Cette présentation édulcorante du discours faurissonien n’était pas moins grave que le reste des contre-vérités portant avant tout sur l’histoire du génocide. Ils écrivaient que Faurisson avait « suscité parmi ses contradicteurs l’une des plus formidables productions de nouveaux mensonges de la décennie », affirmation absurde étayée d’aucun exemple. Surtout ils écrivaient que « les historiens officiels reconnaissent eux-mêmes que là où l’on fait encore visiter aujourd’hui une chambre à gaz, il n’y en eut jamais », ce qui constituait un mensonge au premier degré — dans aucun camp de concentration, ni aucun centre de mise à mort on n’avait jamais fait visiter de « fausse » chambre à gaz, jamais. Ce mensonge (ou cette profonde intoxication par le discours faurissonien, via les cheminements de l’ultra-gauche ?) est évidemment une version allégée de la falsification de la lettre de Martin Broszat (que Guillon et Le Bonniec n’avaient probablement pas lue, si ce n’est dans la présentation frauduleuse de Faurisson — ils auraient du vérifier).

La terminologie employée, « historiens officiels » démarquait une pensée largement intoxiquée par la terminologie et le discours négationniste. Enfin, Claude Guillon et Yves le Bonniec terminaient par un raisonnement hypercritique absolument remarquable. Ils écrivaient : « il est inévitable de se demander comment techniquement fonctionnent les chambres, c’est-à-dire simplement si elles existent ou ont existé. Tel est le passage obligé de toute enquête historique. Si d’aventure il ne se trouvait personne pour montrer comment une seule chambre à gaz a pu fonctionner, nous en déduirions que personne n’a pu y être asphyxié ». La logique à l’œuvre ici — l’incapacité à démontrer la faisabilité technique d’un événement peut être invoquée pour nier la réalité de cet événement — témoigne d’une indigence de pensée particulièrement critique, et d’une incompréhension totale de l’élaboration d’un savoir historique. Ce dernier s’élabore par convergence de traces, preuves, témoignages, documents, et non par la seule et unique expertise technique. Celle-ci peut faire défaut sans que la connaissance de l’événement, ou sa réalité, en soit significativement altérée. Lorsque plusieurs récits, traces documentaires et fouilles démontrent que telle forteresse a été prise à telle occasion, l’incapacité des historiens à décrire le fonctionnement technique des machines de guerre mise en œuvre pendant le siège ne saurait être invoquée pour prétendre que la forteresse n’a pas été prise. Pendant des dizaines d’années on n’a pas été capable d’expliquer techniquement comment les pyramides d’Egypte ont été bâties. Peut-on remettre leur existence (leur construction ?) en cause pour autant ?

Si la question du fonctionnement technique des chambres à gaz pouvait être posée, l’ensemble des documents et témoignages disponibles à l’époque où Guillon et Le Bonniec écrivait suffisait à y répondre, en tous cas pour un lecteur de bonne foi, et surtout suffisait à établir que des millions de Juifs avaient été assassinés dans des chambres à gaz. Les critiques techniques de Faurisson n’étaient que des manipulations ne pouvant tromper qu’un lectorat mal informé ou sensible à la « bonne nouvelle » qu’il prétendait apporter.

A partir du moment où Claude Guillon et Yves le Bonniec décidaient d’écrire et publier sur le sujet, ils auraient du sortir de l’ornière méthodologique faurissonienne qui disqualifie automatiquement tous les témoignages et tous les documents qui le dérangent et vérifier ses affirmations. S’ils ne l’ont pas fait, c’est que l’adhésion, même très prudente, aux mensonges faurissoniens, les arrangeait pour des raisons qu’eux seuls pourraient, peut-être, expliciter.

Extrait de Le Suicide, mode d’emploi (Claude Guillon et Yves le Bonniec, éditions Alain Moreau, 1982) :

Pourquoi et comment ? Les exécutants du programme T 4 se réfèrent à un décret signé par Hitler lui-même et prescrivant au Reichsleiter Bouhler et au Dr Brandt (son médecin personnel) « d’élargir la compétence de certains médecins (…) à accorder la délivrance par la mort aux malades qui, dans les limites du jugement humain et à la suite d’un examen médical approfondi, auraient été déclarés incurables (*2) ». Ce décret daté du 1er septembre 1939 aurait été rédigé en octobre de la même année, et n’a jamais été publié. Les accusés des années soixante avouent avoir exécuté les ordres reçus en éliminant un certain nombre de malades par injection de morphine, absorption de Véronal ou de Chloral et asphyxie à l’oxyde de carbone. Il est impossible ici de ne pas rappeler ce que l’on a malheureusement nommé « l’affaire Faurisson ». Les thèses du professeur Faurisson sont connues, elles concernent essentiellement la politique de déportation et non l’eugénisme nazi : – le nombre de six millions de victimes juives dans les camps est exagérée – « Jamais Hitler n’a ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion (*3) » – les chambres à gaz n’ont jamais existé. Il ne peut être question dans le cadre de cette étude de traiter la question de l’existence des chambres à gaz, et nous renvoyons le lecteur à l’abondante bibliographie existante (*4). Après Rassinier (dont l’appréciation sur l’existence des chambres à gaz est plus nuancée), Faurisson présente l’intérêt d’avoir, dans le même temps où il prétend dénoncer un mensonge vieux de quarante ans, effectivement révélé de nombreux mensonges, et suscité parmi ses contradicteurs l’une des plus formidables productions de nouveaux mensonges de la décennie. Les historiens officiels reconnaissent eux-mêmes que là où l’on fait encore visiter aujourd’hui une chambre à gaz, il n’y en eut jamais, ce qui ne devrait, à les suivre, entamé en rien le crédit accordé à d’autres vérités « historiques ». Pour ce qui concerne la production récente, nous nous bornerons à citer la conclusion d’une déclaration signée par trente-quatre historiens sur la politique hitlérienne d’extermination (*5) : « Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible puisqu’il a eut lieu. Tel est le point de départ obligé de toute enquête historique sur ce sujet. Cette vérité, il nous appartenait de la rappeler simplement : il n’y a pas, il ne peut y avoir de débat sur l’existence des chambres à gaz. » Nous sommes tout prêts pour notre part à considérer n’importe laquelle des méthodes d’élimination, y compris les chambres à gaz. Il est possible que les arguments techniques de Faurisson se révèlent sans valeur. Cela dit, il est inévitable de se demander comment techniquement fonctionnent les chambres, c’est-à-dire simplement si elles existent ou ont existé. Tel est le passage obligé de toute enquête historique. Si d’aventure il ne se trouvait personne pour montrer comment une seule chambre à gaz a pu fonctionner, nous en déduirions que personne n’a pu y être asphyxié. Nous apprendra-t-on que la logique est nazie ? Il est vrai que dans cette hypothèse les historiens français peuvent être tenus pour quitte de toute tentation néo-nazie. Il n’y a pas, il ne peut y avoir de sujet qui échappe au débat critique. Le magistrat allemand Günter Textor a sans doute d’excellentes raisons de déclarer que « l’affaire (des « suicides » de Stammheim) est classé une fois pour toutes et c’est bien fini (und damit basta) ». Au fond, nous sommes bons garçons. Si l’on ne nous mentait pas autant, et si maladroitement, sur Baader ou les chambres à gaz, il serait plus facile de distraire notre attention. Par malheur, nous tenons que c’est dans ses mensonges que le pouvoir se révèle, c’est dans leur critique que nous donnons à voir la vérité, davantage encore celle des mécanismes idéologiques que celle des faits. « Sans doute on n’aperçoit pas toujours le vice d’un mauvais raisonnement ; mais il y a dans l’esprit de l’homme comme un instinct de la vérité qui lui fait sentir plutôt qu’apercevoir le sophisme : et alors, si l’on croit qu’une proposition n’a pas d’autres preuves que celles dont on sent ainsi la vanité ou même la fausseté, ou si l’on ne distingue pas les bonnes raisons des mauvaises, on les frappe toutes de la même défiance : alors l’esprit est entraîné vers le doute et pour peu que l’intérêt et la passion s’en mêlent, il s’établit en sens inverse de la vérité, je ne dirai pas une conviction,mais une persuasion qui plaît, qui est chère ; et l’esprit, dupe du coeur, finit par en être franchement un complice aveugle et dévoué*. » Les démocrates ne se lassent pas de mettre en scène la « tentative de banalisation du nazisme » et son auguste, l’antifascisme. Nonobstant les bulles et édits de ces messieurs, nous considérons le nazisme comme un objet d’étude historique aussi banal que le stalinisme, la démocratie et le colonialisme. Nul besoin d’une incarnation historique du « mal » pour condamner ici les tentatives passées et futures d’une politique d’Etat d’élimination (ou d’autoélimination) des indésirables. Il n’est pas question de réclamer, ou d’admettre, que l’Etat octroie ou ordonne la mort de quiconque. Seule la mort de l’Etat comblera nos voeux.

Notes [Originales]
(*1) : Le Monde du 25 mai 1967.

(*2) : Cité par G. Wellers, Les chambres à gaz ont existé, Gallimard, 1981.

(*3) : Cité par Serge Thion in Vérité historique ou vérité politique, La Vieille Taupe, 1980. Thion manie la litote avec grâce quand il commente : « Cette phrase me paraît au moins maladroite puisqu’elle est ambigüe. »

(*4)

  • Le mensonge d’Ulysse, Paul Rassinier, réédition La Vieille Taupe, 1979 (B.P. 9805 – 75224 Paris Cedex 05).
  • Ulysse trahi par les siens, Paul Rassinier, réédition La Vieille Taupe, 1980.
  • Mémoire en défense, Robert Faurisson, La Vieille Taupe, 1980.
  • Vérité historique ou vérité politique, Serge Thion, La Vieille Taupe, 1980.
  • La guerre sociale, n° 3, 1979 (Les amis de la Guerre sociale, B.P. 88, 75623 Paris Cedex 13).
  • De l’exploitation dans les camps à l’exploitation des camps (suite et fin), une mise au point de La guerre sociale, Paris, mai 1981.
  • Les chambres à gaz ont existé, Georges Wellers, Gallimard, 1981.
  • La mémoire d’Auschwitz, Pierre Vidal Naquet, in Esprit, sept. 1980.
  • Les redresseurs de morts, Nadine Fresco, in Les Temps modernes, juin 1980.
  • L’état SS, Eugène Kogon, réédition Le Seuil, 1970.

(*5) : Le Monde du 21 fév. 1979.

P.-S.

A lire également :

Notes

[1] Souvenons nous des mots de Makhaïski : « Aucune tendance ou courant du socialisme, même les plus extrêmes comme l’anarchisme ou le syndicalisme révolutionnaire, ne s’en prend à la vie privilégiée des travailleurs intellectuels, bien que les couches supérieures, les grands savants, les haut dignitaires du gouvernement, les spécialistes savants de la production et tant d’autres, raflent des revenus qui ne le cèdent en rien aux profits de la grande bourgeoisie. Tout au contraire, avec l’élimination des capitalistes, le socialisme leur donne le droit d’espérer conserver intacts ces revenus privilégiés. Certains représentants du socialisme en parlent ouvertement. Il n’est pas difficile de deviner qu’une telle « patrie socialiste » ne se distingue en rien du régime bourgeois ; tout le profit national est réparti entre les intellectuels, tandis que les ouvriers restent soumis à l’esclavage du travail manuel, deviennent les esclaves du monde instruit » (Jan Waclav Makhaïski, juin-juillet 1918, in Le Socialisme des intellectuels).

[2] Qui, signalons-le car c’est tout de même assez grave et ressemble de moins en moins à de l’« humour » (pour paraphraser Guillon), a refait son apparition au dit Karnaval des Gueux dans le centre-ville de Montpellier, le 28 février dernier. Cf. ici.

[3] les majuscules sont toutes de Faurisson.