Lycée Monges, au nord de Nantes. Dès 7H, les flics montent la garde, contrôlent et fouillent les lycéens qui arrivent. Idem à Jean Perrin. Lycée Jules Verne, dans le centre ville. Jolies barricades, mais le blocus ne tient pas. La police met en échec l’action lycéenne. Au lycée Livet, la répression atteint un niveau inattendu. La police charge les lycéen-ne-s qui se rassemblent, nombreux, devant l’établissement. Coups de matraque, insultes. Dans la cohue, un jeune est frappé et blessé au genou. Il finit à l’hôpital. Des renforts d’autres lycées arrivent en solidarité. Des dizaines de policiers lancent une course poursuite avec la jeunesse qui afflue puis reflue en criant « tout le monde déteste la police ». Les forces de l’ordre finissent par nasser, devant les porte du lycée, les manifestants. Contrôles d’identité, fouille des sacs, palpations. Et même des blagues salaces sur le viol de Théo ainsi qu’une brimade homophobe sur le look d’un lycéen.

De mémoire, jamais à Nantes, la police ne s’était autorisée à encager des dizaines de jeunes devant leur propre établissement. Un événement qui fait écho à l’arrestation de 55 lycéens devant leur bahut en Seine-Saint-Denis mardi.

Un autre rendez-vous est lancé à 11h place du Bouffay pour partir en manifestation. Impossible de tenir l’engagement. Toutes les unités de police et de gendarmerie contrôlent la place. Une centaine de manifestant-e-s se replient devant l’Hôtel Dieu, sous le regard attentif de la gendarmerie qui quadrille les alentours. Au moindre mouvement, les boucliers se remettent en position. La foule se disperse progressivement, sur plusieurs places. Dans la matinée, une personne est interpellée et placée en garde à vue. D’autres se voient confisquer leurs effets personnels.

Pour une simple action lycéenne, la ville de Nantes a été mise en état de siège, comme c’est systématiquement le cas à chaque manifestation depuis le viol de Théo. Voilà l’un des derniers faits d’armes du gouvernement socialiste : envoyer des dizaines d’hommes cagoulés et armés intimider des jeunes de 15 à 17 ans. Aujourd’hui, les lycéen-ne-s, appuyé par quelques complices, se sont retrouvés bien seuls face aux brutalités de la police.

Grand big up à la jeunesse de Nantes et d’ailleurs, aujourd’hui seule à être à la hauteur de cette période troublée. Rien n’est fini, et tout commence.

Le pouvoir est fébrile et l’orage gronde. A nous d’animer les semaines qui viennent.