1 – Le meeting de Marine Le Pen est un échec retentissant. Les communicants du FN évoquent un un peu plus de 3000 participants. Un journaliste parlait de 2700 personnes. Pour rappel, le Zénith de Nantes Métropole peut accueillir 9000 personnes, dont 5000 places assises. La salle était donc vide aux deux tiers, malgré la venue de militants d’extrême droite de tout le grand Ouest en car, et l’intense matraquage médiatique pour imposer Le Pen comme favorite de la présidentielle. Le Zénith a donc été loué à perte par le FN à la ville de Nantes. Pourtant, aucun média n’évoque le ratage total du meeting.

2- La manifestation est une grande réussite. Il y avait beaucoup plus de monde dans les rues de Nantes contre l’extrême droite et ses idées que dans le Zénith pour le meeting du FN. Pourtant, Marine Le Pen a eu le droit aux prime time des télés, et aux honneurs de la presse écrite, quand la manifestation n’a récolté que des calomnies. La manifestation était massive, déterminée, plurielle. Elle s’est tenue sur le parcours prévu par ses organisateurs. C’est un succès populaire incontestable, ne nous laissons pas voler le récit de cette mobilisation.

3 – Des dizaines de manifestants ont été blessés. Alors que plusieurs chaines appartenant au services publics se sont contentées de passer en boucle quelques secondes d’images montrant un gendarme légèrement blessé à la jambe, l’équipe médicale de la manifestation recense une centaine de blessé-e-s, dont au moins une atteinte au visage, et une mineure blessée par une balle en caoutchouc.

4 – Les médias tentent de criminaliser les organisateurs. Le quotidien Ouest France ose titrer un article ce lundi 27 février : « A qui attribuer la responsabilité de la violence ? » Pêle-mêle, les « radicaux », la « ZAD », et « la CGT » sont pointés du doigt. C’est un mauvais remake de la stratégie lancée après la grande mobilisation anti-aéroport du 22 février 2014, qui avait mis à mal l’unité des organisateurs de la manifestation. Bien entendu, ni la mairie, qui prête régulièrement des salles à l’extrême droite la plus radicale, ni le FN, qui a choisi de lancer sa campagne présidentielle en terre hostile, ni les provocations policières répétées en amont de la manifestations ne sont évoqués. Chers journalistes, votre parti pris éhonté commence à être vraiment trop visible.

5 – « Notre victoire idéologique est déjà acquise ». C’est la remarque triomphante de Marine Le Pen à Nantes, dimanche 26 février. Difficile de lui donner tort, alors que le PS applique des pans entiers du programme frontiste, et à la lecture des articles de presse et des reportages sur ce week-end. Mais le vent se lève, à Nantes comme ailleurs, pour faire exister un autre discours. Soyons ingouvernables.