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Merci à toutes les personnes qui ont refusé de donner Identité et Signalétique mercredi soir, à celles qui ont essayé et à toutes celles qui les ont soutenues, CIMER

Grâce à ce geste j’ai pu manifester, autant mon « droit » à manifester que contre les VIOLences policières, parce que je n’ai pas de papiers français, parce que je suis fichéE, parce que j’ai du ferme ou du sursis sur la gueule pour de la merde, parce que je suis assignéE à résidence… parce que je ne devrais pas être là si je cédais à la terreur de la répression…

L’État derrière ses uniformes armés, débonnaires, mesquins, paternalistes, gentils, méchants, résignés, vicieux, robotisés, lobotomisés, ne se posant aucune question ou pas assez, gobant des réponses toutes faites en pensant avoir réfléchi, tout cela même si « la meilleure des polices ne porte pas l’uniforme » (check La Rumeur)… Bref

L’État exige notre ADN, je ne lui dirai plus mon nom, il essaie déjà de reconnaître mon image qu’il quadrille, qu’il continue d’essayer ! C’est toujours ça qu’il ne fait pas ailleurs…

(PS au flic qui se reconnaitra : va plutôt téléphoner à ta mère qu’à celle d’une personne que tu CROIS reconnaitre à partir d’une vieille tof, et qui va s’inquiéter pour rien.. tocard!)

Bref, j’ai la logorrhée facile et le verbe généreux (ou gerbe verbeuse) aujourd’hui, juste un grand merci encore, continuons le combat !

Manifester, pour moi, ce n’est plus juste consommer un rassemblement festif pour aller picoler plus loin ensuite en bouffant un snack quand ça commence à chauffer…

Manifester, c’est être présentEs ENSEMBLE, à un RASSEMBLEment, dans la rue, nommée « espace public » le jour où elle est devenue sous autorisation « d’utilisation »… Et être où bon nous semble d’ailleurs…

Face à l’individualisme et la solitude dans la répression qui l’accompagne, tenir ensemble ce rapport de force est un véritable outil de lutte. Quand les flics nous nassent après quatre minutes de manif, quand ils nous refusent la dispersion autant que le rassemblement, ne nous séparons pas si ce n’est pas nous qui l’avons décidé ! Si la grande majorité de nous se retrouve ensemble derrière le barrage filtrant, dans une seconde nasse, et que filtre après filtre, nasse après nasse, nous sommes toujours trop nombreuses pour se faire embarquer, illes ne nous embarqueront pas ! Illes nous mettront la pression, essaieront de choper des personnes mais le nombre nous protège.

CE N’EST PAS NOUS QUI FAISONS MONTER LE NIVEAU DE VIOLENCE, un crachat ou une canette ne seront jamais une matraque, du gaz ou du temps privéE de liberté. Il n’y a pas que le FN ou les groupuscules d’extrême-droite hyper disciplinés qui s’entrainent à nous éclater la gueule. L’Europe forteresse, nous sommes tous charlie, les manifs pour tous, les nouveaux réservistes et l’Etat d’urgence sont autant de fragrances d’une ambiance malsaine, de quelque chose qui ressemble à de la guerre en latence, à du fachisme en plein essor… Ca pue, il faut être solidaires, solides ensemble si on choisit de lutter ensemble.

La reconnaissance à partir de photos n’est pas (encore) une preuve juridique si je ne me reconnais pas..

A propos SVP, pitié, arrrêtez de tendre le bras en l’air avec cette extension de vous-même brandie au bout, arrêtez de filmer ! de regarder ce qui se passe au présent à travers un écran et la diffusion future potentielle de son contenu.. (parce que celleux qui diffusent en direct, j’espère que vous assumez à quel point vous détruisez la liberté de celleux que vous filmez, votre rapacité me voit en cadavre… du coup je vous vois en prédateur, ne vous étonnez pas de ma réaction, de violence proportionnelle..) SVP vous voulez pas plutôt vivre le potentiel de la situation, qu’on la vive ensemble.. s’il vous plait..

Bref, encore merci à celles qui chantaient alors que nous attendions le carosse, vous avez donné le ton du rire, il est resté ensuite..

Pour anecdote, un dialogue de flics dubitatifs à ce moment-là : « T’as beau chercher la cohérence… je la vois pas.. ! »

C’est parce qu’il a une visière devant les yeux, la cohérence à ce moment-là, en chantant « mais je dois m’en aller.. » c’était notre cohésion.

A bientôt, avec rage et paillettes

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