Dimanche aura lieu le référendum sur le gaz que plusieurs organisations sociales, politiques et paysannes, à l’exception notable du MAS de Evo Morales, appellent à boycoter. En effet, ce référendum, est une promesse faite par l’actuel président par intérim, Carlos Mesa, au lendemain de la fuite de l’ancien président Sanchez de Lozada et de la répression des manifestations qui fit 70 morts en octobre dernier. L’ exigence de la population bolivienne concernait la nationalisation du gaz bolivien controlé par les multinationales étrangères dans ce pays où la grande majorité de la population vit dans la misère. Or, sur les cinq questions sur lesquelles les boliviens sont appelés à se prononcer, aucune ne concerne la nationalisation du gaz, d’ou l’appel au boycot de la majorité des secteurs mobilisés en octobre 2003. A noter que ce référendum a obtenu l’aval de l’ambassade des Etats Unis et l’ approbation des multinationales pétrolieres qui ont financé à hauteur de millions de dollars la campagne de propagande en sa faveur. Le référendum de dimanche sur le gaz sera placé sous haute protection policière et militaire. Dès à présent, la place Murillo, siège du gouvernement, est militarisée. Des rumeurs de coup d’état circulent, en particulier sur l’existence de groupes armées dans l’Altiplano, endroit ou l’influence du « malku », Felipe Quispe, leader du mouvement Pachakuti présent dans de nombreuses communautés indigènes, est relativement importante. Hier et aujourd hui, fidèles à l’appel à la grève civique de 72 heures, les organisations opposées au référendum et les habitants ont effectués plusieurs blocage de routes dans la ville d’El Alto qui domine La Paz. Mais, les plus importants auront lieu demain, alors que la Centrale Ouvriere Bolivienne (COB), pour sa part, a annoncé une concentration dans le centre de La Paz. Ce rassemblement, le jour de la consultation populaire, n’est pas autorisé par la Loi Electorale. La Cour de Justice de la République, quant à elle, a invité les procureurs du pays à initier des actions pénales contre les auteurs de faits qui vont l’encontre de la réalisation du référendum.

La Paz, 17 juillet 2004
Fab (santelmo@no-log.org)