D’un printemps à l’autre

Le printemps s’annonce à nouveau. Rappelons-nous de celui de l’année dernière. Le mouvement contre la loi travail surgissait (depuis des appels provenant initialement des réseaux sociaux).

Envers et contre tout. Avec ses formes nouvelles : les cortèges de tête, les Nuits debouts, qui marquaient un certain rejet de la politique classique et l’envie de trouver de nouvelles manières de s’organiser. À Lyon, on a su se trouver dans la rue, sur les places et aux AG de ville.

Mais l’automne a déjà laissé place au re-cloisonnement des luttes, au retour à la normal, à la séparation de nos aspirations avec nos vies. On n’a pas su alimenter le feu révolutionnaire…

Et les présidentielles risquent bien de finir d’enterrer cet élan commun qui nous a animés. C’est le retour d’un climat politique confus et organisé autour des idées de l’extrême-droite : racisme et austérité, nationalisme et sécurité. Le Front National est devenu le principal pilier de la politique classique. Il joue désormais le rôle principal dans le spectacle électoral, assurant une double fonction. D’un côté, il est le principal prescripteur d’idées que les candidats de tous bords s’empressent de reprendre à leur compte voire d’appliquer une fois aux manettes. De l’autre, il est un épouvantail commode, le spectre invoqué par tous les autres pour justifier qu’il faille encore voter pour eux afin de « faire barrage au fascisme ». Qu’ils en appellent ou non à une union nationale ou à un front républicain, nous ne voterons pas pour le moins pire.

Les 4 et 5 février 2017, la métropole de Lyon se retrouve prise en otage par le lancement de la campagne présidentielle. Macron (le samedi) et Mélenchon (le dimanche) ont choisi de coller aux basques de Marine Le Pen qui lance sa campagne « bleue marine » à nouveau, du côté de la cité internationale.

Il n’y a donc que deux options : ne rien faire et tout subir ou alors bloquer l’avalanche en y opposant d’autres manières de s’organiser, de vivre.

2017 aura bien lieu mais faisons en sorte que dès maintenant ces présidentielles opèrent de moins en moins sur nos vies. Pour ne pas rester comme des lapins pris dans les phares, rester à l’initiative ;suspendre leur calendrier. Ça veut dire, pour nous, prendre notre élan, nouer les solidarités pour briser la précarité, saboter la gestion des flux migratoires, arracher les moyens de notre auto-organisation.

Ici et là, ça s’organise

Le week-end du 28-29 janvier, a eu lieu à Paris une rencontre nationale « Génération ingouvernable » pour discuter et s’organiser face aux élections présidentielles, pour toutes celles et ceux qui ne veulent plus être gouverné-e-s. Du 20 au 26 février, aura lieu a Nantes une « Semaine de résistances » rythmée par des discussions et des échanges sur les pratiques et les perspectives de luttes. Elle s’achèvera par un week-end d’actions contre le meeting du Front National.

Profitons de ce week-end du 4/5 février pour ouvrir le bal et nous organiser face aux présidentielles, imaginer comment constituer notre propre élan, ici à Lyon.

Face au calendrier des élections, comment reprendre au sérieux la question politique dans nos vies, renforcer nos capacités d’autodéfense pour se projeter au-delà, se doter des outils nécessaires pour se constituer en force : quels lieux, quelles temporalités, quelles pratiques, quelles formes, quels outils de communication, pour élaborer une stratégie commune. Soyons ingouvernables.

Samedi 4 février, à 13h, repas suivi d’une assemblée métropolitaine.
Salle des Rancy, 249 rue Vendôme, 69003 Lyon