Ce soir, tous les mass-médias grecs mettent habilement le scandale de l’affaire Lambros(1) sous le tapis du contenu de la perquisition chez Pola Roupa : deux kalachnikov, des sous et quelques bricoles qui voilent tout le reste, à grands renforts de mise en scène, entre images inquiétantes et musique macabre, suivies de commentaires interminables et d’images d’archives en boucles.

Tant pis et tant mieux à la fois.

Tant pis pour les abrutis qui vont gober ces salades et se faire retourner le cerveau, considérant dès demain que, dans l’ensemble, le pouvoir a tout de même bien fait son job. Un épilogue sécuritaire pour que tout rentre dans l’ordre. L’ordre des puissants.

Mais tant mieux pour le petit garçon de six ans qui, actuellement, est en route vers sa nouvelle maison, avec sa grand-mère, longeant Salamine dans le soir, puis l’isthme de Corinthe dans le crépuscule, avant de traverser la « main » du Péloponnèse dans la nuit. Car, au moins, il se fait oublier un peu.

Sans télé chez sa grand-mère, à quelques pas de la plage, il n’assistera pas au grand manège juridique, médiatique et pénitentiaire qui va commencer contre sa mère. Pola sera diabolisée à l’envi par les grands-prêtres du capitalisme, pendant que Lambros inventera sa vie sur le sable, à grands renforts de brindilles et de cailloux.

Elle sur le bûcher. Lui au bord de l’eau.

Ainsi va la société autoritaire.

Yannis Youlountas

(1) Nom du petit garçon.

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Articles précédents sur le sujet :
http://blogyy.net/2017/01/07/lambros-6-ans-otage-de-letat-grec/
http://blogyy.net/2017/01/08/course-contre-la-mort-entre-athenes-et-kalamata/
http://blogyy.net/2017/01/08/grece-le-petit-lambros-6-ans-va-etre-enfin-libere/