El Alto, 12 juillet 2004

El Alto, le peuple rebelle des hauteurs, le peuple qui a renversé l’ex président Gonzalo Sánchez de Lozada en octobre 2003, se lève contre le référendum en faveur des transnationales et a décrété une grève de trois jour pour empêcher la consultation de dimanche prochain et exiger la nationalisation du gaz et du pétrole.

Passant au dessus de toutes les dispositions légales de la Cour Electorale, du gouvernement néolibéral de Carlos Mesa et du Tribunal Constitutionnel, qui ont déclaré obligatoire l’assistance et ont défini des sanctions, amendes et prison pour ceux qui s’opposent au référendum, la puissante Fédération des Assemblées de Quartiers (Fejuve) a décrété le boycot dans cette ville de quasi 800 000 habitants, en commun accord avec la Centrale Ouvrière Bolivienne (COB).

Cette décision, qui implique un dur coup contre le gouvernement de Mesa et des ses alliés, a été adoptée durant le Congrès de deux jours de la Fejuve, qui s’est terminé ce dimanche 11 juillet et dans lequel a également été approuvée la décision de la COB d’expulser pour « trahison » le député cocalero et chef du Mouvement vers le Socialisme (MAS), Evo Morales, qui jusqu’au début de l’année avait un fort contrôle sur beaucoup d’organisations sociales, syndicales et de quartier de El Alto, y compris la Fejuve.

La grève, avec barrages de rues et de routes, meetings, mobilisations et fermeture des centres de vote se d’roulera vendredi, samedi et dimanche, selon la décision du Congrès, qui a élu Abel Mamani Marca, représentant du District 3, président des habitants de El Alto. Mamani remplace à ce poste le dirigeant du MAS, Mauricio Cori, qui dans les dernières semaines a été plusieurs fois frappé par les habitants qui questionnait sa gestion et son adhésion au gouvernement de Mesa.

Dans le Congrès Ordinaire de la Fejuve, dénommé « Pour la récupération de nos hydraucarbures, nationalisation du gaz, El Alto debout jamais à genoux », a également participé le leader de la COB, le mineur Jaime Solares, qui a averti que « si Mesa n’écoute pas le peuple, mieux vaut qu’il fasse ses valises et s’en aille ».

Solares a aussi anoncé que les forces de la COB travaillent intensément pour boycotter le « tramparendum », le référendum piégé qui ne cherche qu’à ouvrir la voie aux millionnaires marchés de l’exportation du gaz, en plus de légitimer le contrôle des des compagnies pétrolières étrangères sur la richesse des hydraucarbures de Bolivie. Pour ce mardi, à La Paz, est prévu la réalisation d’une assemblée ouverte et d’autres actions pour le boycot, comme la fermeture de routes dans l’Altiplano etr les vallées, en plus de la fermeture des centres de vote dans les villes de La Paz, Cochabamba, Oruro, Potosí et les zones rurales.

La décision de El Alto constitue un fort et décisif soutien à la lutte de la COB, et avait déjà été préannoncée lors de l’inauguration du Congrès quand les délégués marchaient dans les rues depuis El Cruce jusqu’à Villa Adela, en criant pour la « nationalisacion » et « El Alto debout, jamais à genoux ! ».

Le peuple qui fut à l’avant-garde de la rebellion d’octobre dernier ne semble pas être disposé à perdre dans les urnes ce qu’il a défendu avec sang, douleur et courage il y a neuf mois (70 morts).

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