« Or l’examen du monde montre que la conscience écologique a grandi ces dernières années dans le monde entier.»[…] « Ce processus a été facilité par la déconstruction de la modernité.»[…] « L’authenticité est notre possibilité la plus propre.»[…] « Que notre engagement ne produise pas tout de suite les effets macroscopiques espérés est un état normal du changement social, car tout changement commence par des minorités. Face à elle, la majorité n’a souvent d’autre unité que négative, comme indifférence et « inertie ». La minorité peut alors pousser de nouvelles normes, elle peut innover. Elle peut aussi chercher le conflit, dans ce but. En provoquant des tensions, elle va fracturer l’unité de la majorité. »[…] « Les membres de la majorité ne souhaitent pas afficher publiquement l’intérêt qu’ils portent à ces nouvelles normes, pour différentes raisons. L’effet ne se voit donc pas directement, on continue de nommer les choses de la même manière, alors qu’elles ont changé, discrètement, par un travail sourd et souterrain. Et puis un beau jour la majorité a changé. D’où la devise  : « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.». » Fabrice Flipo «Légitimité d’un renouveau de l’utopie »


Retourner ses propres mythes contre l’Etat nucléaire

 

– Mythe prométhéen

p335« Renaissance de l’homme épiméthéen »

« Notre société ressemble à cette machine implacable que je vis une fois dans un magasin de jouets à New York. C’était un coffret métallique ; il vous suffisait d’appuyer sur un bouton et le couvercle s’ouvrait avec un claquement sec ; une main métallique apparaissait alors . Ses doigts chromés se dépliaient, venaient saisir le bord du couvercle. Ils tiraient et le couvercle se refermait. Comme c’était une boite, vous vous attendiez à pouvoir y trouver quelque chose…Elle ne contenait qu’un mécanisme de fermeture automatique. Cette petite machine semblait être tout le contraire de la célèbre boite de Pandore. »

[…]

p338 « L’initiation primitive, par l’entreprise de la terre maternelle, à la vie mythique s’était changée en éducation (paideia) du citoyen qui, sur le forum, se sentait à l’aise.

Le monde des primitifs est gouverné par le destin, les faits et la nécessité. En dérobant le feu céleste, Prométhée changea cela, les faits contraignants se muèrent en problème à résoudre, il mit en doute la nécessité et défia le destin. L’homme pouvait alors prendre le monde au piège du réseau de ses routes, de ses canaux, de ses ponts, créer un décor à sa mesure. Il prenait conscience de pouvoir affronter le destin, de changer la nature et de façonner le milieu où il vivrait, bien que ce fût encore à ses risques et périls. L’homme contemporain veut aller plus loin : il s’efforce de créer le monde entier à son image. Il construit, planifie son environnement, puis il découvre que pour y parvenir il lui faut se refaire constamment , afin de s’insérer dans sa propre création. Et, de nos jours , nous voilà placés devant un fait inéluctable : l’enjeu de la partie, c’est la disparition de l’homme.

[…]

p342 « Cependant, sans s’en apercevoir, on prit peu à peu l’habitude de faire d’abord confiance au mécanisme institutionnel plutôt qu’à la bonne volonté de l’homme. Ainsi le monde commença de perdre sa dimension humaine, jusqu’à notre temps où se retrouve la contrainte des faits et de la fatalité, comme aux époques dites « primitives » . »

[…]

« L’épuisement et la pollution des ressources de la terre sont surtout le résultat d’une corruption de l’image qu’il [Prométhée] se fait de lui-même, d’une régression de sa conscience. »[…]

p347

« Une conscience nouvelle des limites terrestres et d’une nostalgie [Cf P.Guzman « …de la Luz »] également nouvelle peuvent ouvrir les yeux de l’homme et lui faire voir pourquoi son frère Épiméthée, en épousant Pandore, choisit d’épouser la terre. » […]

[L’inversion ]: « p474 « Le prix de cette inversion »[…] « L’homme retrouvera la joie de la sobriété et de l’austérité en réapprenant à dépendre de l’autre, au lieu de se faire esclave de l’énergie et de la bureaucratie toute puissante. » […]p476 « Une société équipée du roulement à billes et qui vivrait au rythme de l’homme serait incomparablement plus efficace que toutes les rudes sociétés du passé, et incomparablement plus autonome que toutes les sociétés programmées du présent. »[…]p478 « Il n’y a qu’une façon de liquider les dirigeants, c’est de briser la machinerie qui les rend nécessaires _et par là même la demande massive qui assure leur empire_. »

[…] « L’inverse, c’est un milieu propice à la production qui est l’oeuvre d’un peuple anarchique. Mais le politicien qui a conquis le pouvoir est le dernier à comprendre le pouvoir du renoncement. »

(Ivan Illich « Oeuvres ».

 

– Mythe galiléen : « …Comme dans toute société, certains principes fondateurs sont contradictoires car issus de compromis et de rapports de force difficilement maîtrisables : la science peut tout, mais elle n’est responsable de rien et n’a de comptes à rendre à personne. Que la réalité soit bien moins tranchée que ces déclarations de principe ne le laissent entendre est une évidence qu’il serait absurde de nier. Pourtant, cette conception contradictoire de la science, qui fonde à la fois l’ordre et la liberté, le progrès et les Droits de l’homme, s’impose peu à peu à l’ensemble du corps social sans susciter la moindre réaction vis-à-vis des propriétés irrationnelles qu’on lui prête, alors même que de nombreux penseurs font profession de réfléchir sur sa nature. L’anthropologie nous apprend que l’ « irrationalité » des « primitifs » se fonde sur des mythes. De la même manière, Galilée et l’ensemble des martyrs de la science apparaissent comme une dimension structurant le social au point de rendre cohérent un ensemble en apparence disparate de croyances : le mythe galiléen possède désormais une fonction cosmologique. Tout comme le Christ a expié les péchés du monde sur la Croix, Galilée s’est sacrifié pour montrer que la Terre tourne, et ce à I’encontre de l’opinion la plus puissante et la plus répandue en son temps: désormais, fût-il Empereur ou Pape, nul ne peut dicter ses désirs à la science, qui se situe dans un au-delà suprasensible, et que seul ses grands prêtres – les experts – peuvent sonder et interroger afin d’y trouver les réponses destinées au monde profane.

 

Les centaines de statues érigées par la IIIe République, les soixante-douze noms de savants gravés sur le frontispice de la Tour Eiffel, l’héroïsation des scientifiques, la canonisation pastorienne, tous ces éléments disparates convergent pour former une mythologie cohérente ayant pour principale conséquence d’exclure la science du champ politique. Cette exclusion n’est pas la résultante d’un renoncement, car plus que jamais, tous s’accordent pour considérer que la science est la première puissance de transformation du réel, soit une force politique de premier ordre. Pourtant, exceptés certains savants et industriels en mesure de jouer sur les deux tableaux – la politique profane et la planification technologique –, nul ne peut plus intervenir directement dans les affaires de la science sans avoir été au préalable intronisé en son sein.

 

L’histoire permet de mettre au jour ce hold-up intellectuel et politique effectué au profit de l’industrialisation du monde. L’idéologie scientiste prétend que lorsque l’expert (ès pollution, ès OGM, ès nucléaire, ès croissance, etc.) parle, plus personne ne doit rien objecter. Savoir que ce langage de dupe a précisément été forgé dans le but de pacifier le social autorise à lutter contre cette technologisation, qui s’avère in fine être la principale force de destruction des sociétés contemporaines. » Guillaume Carnino (Entropia N°15 « La victoire par la science » sur : https://sniadecki.wordpress.com/2016/12/01/carnino-victoire/)

 

Mythe républicain

« Soldats de l’an 2, création d’un mythe républicain: » http://ahrf.revues.org/

 

 

 

Lettre aux français au sujet du monde de Bure, des aéroports, de la guerre etc

 

Lettre contre le développement c’est à dire contre la société industrielle, capitaliste etc qui ne fait vraiment pas société, c’est à dire qu’on est « contre » ou « anti » parce que « pour » la vie.

Il y a des jours où les enjeux ne sont pas bien compris, les « écologistes » comme autres prétendants aux trônes sont dans une logique de pouvoir et doivent donc faire des compromis; mais avec ces compromis ils perdent la confiance de la base qui les a vu naître. Le parlement européen est un paravent et n’a aucun pouvoir vis à vis de la Commission qui elle a été faite par des banquiers et industriels. Il n’y a aucun rapport entre leurs intérêts et les intérêts des populations à vivre simplement et en bonne santé. Devant le parlement de Strasbourg un stagiaire m’avait bien expliqué cela en novembre 2010.

Même topo pour « l’assemblée nationale » le sénat, Elysée, les « régions » etc, tout ce système de représentation n’est qu’une vieille imposture. « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels », il y a tout intérêt donc à faire se massacrer entre eux des paysans-ouvriers dans les tranchées de Verdun ou ailleurs, car outre les profits de la guerre (liquider le surplus industriel des marchandises et reconstruire après, relancer l’industrie et ainsi de suite) , il y a aussi l’intérêt d’éradiquer la paysannerie ou tout autre groupe humain vivant en autonomie ou semi autonomie et de diriger les « survivants » corvéables à merci, sur les villes devenues mégapoles industrielles artificielles. On ne peut pas dégager de profit d’un paysan, on peut dégager du profit seulement en l’aliénant ; pour qu’il ait honte d’être paysan et qu’il devienne un « petit chef d’exploitation en industrie agroalimentaire ». Plouc, péouze, pécares, péquenos, cul-terreux, bouseux etc.. le vocabulaire est aussi « fleuri » que pour le « racisme classique » et la même méthode est employée pour l’éliminer et s’accaparer son lieu de vie. Il est aussi « l’indien dans nos têtes ».

En toute logique, il est urgent d’arrêter un système qui n’est pas viable en raison de tas de facteurs comme l’entropie, l’empoissonnement et autres ravages qualifiés par les économistes « d’externalités sociales et environnementales ». Il n’est pas viable de « marchandiser » l’univers, le vivant, les semences, l’eau l’air la terre et le feu. Et de plus, eux-mêmes les plus puissants pourtant grassement rétribués, « tenants du système » « ne sont qu’ à la traîne du système qu’ils ont crée sans le savoir et qu’ils doivent alimenter chaque jour, même à leur propre dépens, sous peine de leur ruine »… cite Marx :« fétichisme de la marchandise »… « renonciation de l’homme à ses pouvoirs »… « ne sont que les sous-officiers du capital » (Anselm Jappe-Serge Latouche « Pour en finir avec l’économie ».)

 

 

Vivre libre ou mourir contaminé

(panneaux téléchargeables et extraits de http://independentwho.org/fr/tracts-et-expositions/)