Juppé et sa tête de suppositoire sont balayés. Pendant que les médias focalisaient leurs attentions sur la « gauche » qui irait – soi-disant- voter pour le candidat chiraquien, personne ne parlait de la mobilisation, bien réelle celle-ci, de l’extrême droite. Le choix de l’électorat réactionnaire s’est porté massivement sur l’ami de Bruno Retailleau.

Fillon n’est pas uniquement le « Thatcher français » comme l’ont déjà rebaptisé les médias. Les idées de Thatcher ont déjà été portées avec énergie par le Parti Socialiste pendant 5 ans. Valls, comme Thatcher, a mis à genoux le mouvement social. Valls, comme Thatcher, a saccagé les acquis sociaux et réprimé avec une main de fer celles et ceux qui résistaient. Valls comme Thatcher a épuisé une lutte qui s’est étendue, avec ténacité, sur plusieurs mois. Valls comme Thatcher a traité les syndicats de terroristes. Valls comme Thatcher a appliqué avec dévouement le programme néo-libéral anglo-saxon.

Fillon, l’homme politique le moins charismatique de l’histoire, évoque d’avantage à une autre figure bien française : celle du Maréchal Pétain.

« Le pays, qui est plus à droite qu’il ne l’a jamais été ! » se félicitait le futur président dans une interview donnée au Parisien cette semaine. Cette situation est le produit immédiat de la gouvernance socialiste. Le gouvernement a fait exploser pendant 5 années toutes les digues, sur le plan sécuritaire, économique, politique, que Sarkozy n’avait pas encore osé dépasser. Le triomphe des idées, du lexique et des pratiques de l’extrême droite n’a été possible que grâce à la gauche de gouvernement.

Fillon continuera donc la besogne entamée par le PS : anéantissement social, état d’urgence permanent et islamophobie. Mais le candidat de la Manif pour Tous y ajoutera sa partition pétainiste : contre les droits des femmes et des homosexuels, mais également contre les immigrés, avec des tonalités ouvertement racistes. Du reste, Fillon annonce d’ors et déjà dans son programme l’interdiction des manifestations « qui ne pourront être sécurisées ». Autrement dit, toutes celle qui risqueraient de faire sens.

C’est donc dans un pays gouverné par un savant mélange de Manif pour Tous, d’antiterrorisme et de Vladimir Poutine que nous somme condamnés à vivre.

Sauf si, bien sur, nous nous décidons à saboter l’obscène mascarade électorale qui nous est promise dans les prochains mois.

A l’abordage !