Il y a 4 mois Adama Traoré était tué par la Police. Nous ne connaissions pas Adama, il vivait loin de nous, et nos réalités de vies étaient sans doute très différentes. Mais nous avons lu les nouvelles et vues les images qui relataient sa mort, la colère de ses proches. Autour de nous le nom d’Adama a fleurit sur les murs de Nantes et la nouvelle de sa mort s’est partagée sur la ZAD. Alors que ses proches réclament la vérité sur cette affaire,  la maire de Beaumont-sur-Oise a décidé d’attaquer Assa Traoré en Justice pour diffamation, tandis que la police organisait une expédition punitive dans le quartier de la famille Traoré, pour faire payer aux proches et aux voisin-es leur résistance et les pousser à se taire.

    Sur la ZAD, où une majorité d’entre nous sommes blanc-hes, nous nous exposons à une certaine répression. Mais elle est surtout due à des choix que nous faisons et nous risquons quoiqu’il en soit bien moins nos vies. Adama est mort non pas pour ce qu’il faisait, mais pour ce qu’il était : un noir qui vivait dans un quartier populaire. C’est la réalité du système raciste dans lequel nous vivons, dont, celles et ceux d’entre nous qui sommes blanc-hes, tirons aussi certains bénéfices. Nous luttons « contre l’aéroport et son monde » mais savons que « son monde » est structurellement raciste, et qu’y compris nos mouvements sont traversés par l’héritage d’une certaine culture coloniale que nous avons la responsabilité d’anéantir.

    Par ce texte nous souhaitons affirmer notre solidarité avec la famille Traoré et toutes celles et ceux qui les soutiennent. Leur force et leur détermination sont des sources d’inspiration pour nous.

    Des habitant-es de la ZAD de Notre Dame Des Landes.