24.06.2004 : AU TRIBUNAL DE PARIS : REQUISITOIRE D’UNE GRANDE CLEMENCE CONTRE LE VOYOU FRANCO-ISRAELIEN ANTHONY ATTAL
(rédaction CAPJPO) – Huit mois de prison avec sursis ont été requis, jeudi au Tribunal de Paris, à l’encontre du voyou franco-israélien Anthony Attal, meneur de la bande appelée Ligue de Défense Juive, formellement reconnu comme co-auteur de l’agression contre des militants de l’Association Générale des Etudiants de Nanterre (AGEN) le 30 décembre dernier à Paris.

Mais le plus scandaleux de l’audience qui s’est tenue de 14 heures à 17 heures 15 jeudi devant la Xème Chambre correctionnelle du Tribunal de Paris ne se trouve même pas dans la clémence du réquisitoire prononcé contre un homme coupable de violences en réunion, avec préméditation, perpétrées dans un lieu lui-même symbolique (l’agression avait eu lieu à l’intérieur du Tribunal administratif de Paris !).

Non, et les dizaines de personnes qui ont assisté à l’audience peuvent en témoigner : l’événement le plus révoltant de cette séance a été le comportement de la juge chargée de mener les débats, et qui a traité, trois heures durant, les quatre étudiants victimes (l’un d’entre eux, d’origine palestinienne, s’est vu délivrer 45 jours d’incapacité pour une grave blessure à loeil droit, et il reste impossible d’évaluer aujourd’hui l’importance des séquelles de l’agression à coups de matraque et de coup poing américain qu’il a subie), comme si c’étaient eux les accusés.

Les faits avérés, malgré la négligence impardonnable -et reconnue comme telle par les magistrats eux-mêmes- de l’instruction judiciaire, sont cependant d’une grande clarté dans cette affaire.

Le 30 décembre 2003, à 15 heures, des militants de l’AGEN, un syndicat étudiant qui s’occupe de la défense des intérêts matériels et moraux des étudiants mais prend également position sur des causes humaines plus générales, comme la défense des droits du peuple palestinien, se rendent au tribunal administratif de Paris, pour un contentieux, assez ordinaire, avec la direction de l’Université, sur une affaire d’attribution de locaux syndicaux.

Ils y sont accueillis par une vingtaine de nervis, de l’extrême-droite juive, qui les tabassent aux cris de « Sales pédés, on va vous apprendre à protéger les bougnoules », ou, dans le cas des étudiants d’origine arabe (2 sur les 4 victimes), plus simplement, « Sales bougnoules ».

Les victimes identifient rapidement, parmi leurs agresseurs, le sieur Anthony Attal, un voyou de 27 ans, sans éducation, sans profession, mais non sans formation à la violence : il se pavane sur des sites internet extrémistes, fusil automatique en main, pendant son service militaire en Israël. Ici en France, Anthony Attal est de toutes les provocations et agressions. En septembre 2003, il se paie ainsi le luxe d’assister son ami Alexandre Attali, animateur d’un site qui avait appelé à attaquer physiquement les « Juifs traîtres », coupables de ne pas approuver la politique de Sharon, tels Rony Brauman, Olivia Zémor, Michael Warschawski, etc. Devant la 17ème chambre correctionnelle du tribunal, qui jugeait son ami Attali, Anthony Attal réitère ses menaces, au point de provoquer une interruption de séance. Mais les gendarmes du Palais le laissent filer.

Plus fort encore (mais pourquoi pas ? Car aucune action des pouvoirs publics n’a jusqu’à présent contrarié la sensation d’impunité d’un pareil individu), Attal se paie le luxe, mardi 22 juin, d’animer une manifestation de l’extrême-droite juive, devant le Palais de Justice, pour protester, tenez-vous bien, contre la partialité des tribunaux !

Jeudi, Attal s’est dégonflé, tout comme son avocat William Goldnadel, et il ne s’est pas présenté devant la Xème Chambre du tribunal correctionnel.

Mais miracle ! Il y disposait d’un allié de poids, en la personne de la juge qui menait les débats (dont nous donnerons l’identité dès que nous l’aurons), qui a passé son temps, non pas à critiquer les manquements de l’enquête (aucun des invraisemblables bobards donnés par Attal au cours de sa garde à vue n’a donné lieu à la moindre vérification ultérieure, en raison d’instructions émanant du cabinet du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, selon des informations que nous avons recueillies à très bonne source), mais à tenter de mettre les victimes en accusation.

Cette juge a ainsi tenté, très ouvertement, de démontrer que les militants de l’AGEN, faute de s’être portés des coups à eux-mêmes, avaient monté de toutes pièces le guet-apens dont ils allaient être les victimes !

Vicieusement, la juge tenta également de reprocher à l’AGEN d’avoir procédé à sa propre enquête sur ces bandes de Sharoniens, qu’il s’agisse de la Ligue de Défense Juive, du Bétar, ou de leurs vitrines « respectables » (un responsable de l’Union des Etudiants Juifs de France à Nanterre, nommé Benjamin Cymerman, a par exemple été formellement identifié dans cette affaire, mais il n’a même pas été interrogé par la police). « Et pourquoi ne l’auraient-ils pas fait, dès lors que ni la justice, ni la police n’ont fait leur travail ? », rétorqua à juste titre Me Dominique Cochain, l’avocate des victimes. De fait, Attal n’aurait jamais été cité à comparaître, sans l’opiniâtreté des victimes, qui ont apporté tous les éléments de preuves dont elles disposaient, contraignant police et justice à se bouger un minimum.

Ceux qui ont assisté à la séance garderont longtemps en mémoire cet exercice écoeurant, où il ne fut jamais question de recherche de la vérité, mais de tentatives pour prendre en défaut les dires et l’honneur de quatre jeunes gens, interloqués d’avoir à rendre des comptes dans une enceinte où ils étaient venus demander justice. A mi-parcours, un spectateur claqua la porte du tribunal au cri de « Mascarade ! ». Rendons-lui hommage, car son indignation résumait le sentiment général, y compris celui d’une partie de la magistrature présente dans la salle.

Toujours est-il que nos quatre jeunes camarades, malgré le pressing indécent de la juge, ne plièrent pas, et confirmèrent en tous points leurs déclarations antérieures : Attal faisait bien partie des agresseurs, il en était même le meneur. Et la plaidoirerie de leur avocate, Me Dominique Cochain, fut remarquable en tous points.

Finalement, la procureure fut contrainte de rendre les armes, au grand dam de la juge qui salivait déjà à l’idée d’une opportune demande de non lieu, et constata que les faits étaient manifestement avérés, et qu’on tenait au moins un des criminels, Anthony Attal en l’occurrence. Pour autant, bien qu’yant constaté la « gravité certaine » des actes commis (violences en réunion, avec préméditation), passibles d’un maximum de 7 années de prison, elle se contenta de demander contre le récidiviste (Attal a déjà été condamné pour escroquerie d’une part, violences volontaires d’autre part) une peine de 8 mois de prison avec sursis.

Le jugement a été mis en délibéré, et sera rendu le 16 septembre prochain.

Il convient de remarquer que dans cette affaire l’AGEN, malgré ses sollicitations, n’a bénéficié d’aucun soutien de la part des directions des « grandes » organisations droitsdel’hommistes et antiracistes (on parle ici de la LDH et du MRAP, et évidemment pas des succursales sharoniennes que sont la LICRA ou le CRIF).

Enfin, ne cherchez pas de compte-rendu de ce procès dans vos médias habituels. A la notable et louable exception d’une équipe de Canal +, la presse brillait par son absence jeudi au tribunal.