Cet été n’aura pas sonné le glas de nos blocages, de nos élans révoltés ni celui de nos débats passionnés. Tant s’en faut ! Ce fut au contraire l’occasion de se regrouper ailleurs, d’échanger au sujet de ce que nous avions vécu, de prendre du recul sur la force créatrice née de ces mois de luttes ou de nous recueillir à la pensée des ami.E.s arrêté.E.s. Mais, surtout, nous avons constaté l’intensité de nos actes, du bocage de Notre-Dame des Landes à Roybon, en passant par Bure, Flamanville ou Val Susa.

Ici ou ailleurs, nous avons compris qu’il était possible de vivre autrement, que la « crise » n’était qu’un mythe, inventée de toute pièce par le Capitalisme pour justifier sa raison d’exister. Que le « casseur » n’était qu’un mot, agité par un pouvoir moribond pour qualifier nos actes, pour masquer cette autre réalité, celle de notre cohésion anarchique et presque utopique. Celle de ce tissu social fait des milles visages et des milles rêves qui sont les nôtres, vibrant, créatif, explosif aussi, faisant parfois trembler le pouvoir dans les palais et les manoirs…

Regardons autour de nous, nous sommes de plus en plus, partout, à désirer construire ces nouveaux demain ensemble. « Une nouvelle société ne peut exister si ne s’opère dans les consciences une transformation ». Nous l’avions constaté dans les rues de nos villes de mars à juin, cet été fut aussi le théâtre d’autres révélations. Des ami.E.s venu.E.s de divers horizons ont rejoint cette cause qui leur semble juste, des actions tantôt timides, tantôt isolées et même parfois puissantes se sont fait entendre en juillet et en août sur tout le territoire. En réalité, ces quelques mois de lutte commune contre les mêmes adversaires nous ont unis tout au long du chemin. Nous en revenons plus forts, plus aguerris et aussi plus nombreux !

Non ! Que la mal détruise, rampe ou soit roi, il n’a rien cassé de nos rêves. Tous sont en devenir. Nous l’avons tous compris. Une aspiration commune nous unit dans notre marche. Il est aujourd’hui temps de nous rassembler de nouveau, sans jamais craindre les menaces de nos politiques actuels, ni les mensonges des uns, ni les persiflages des autres, ni ces élans autoritaires, ni même cette quête perfide et désespérée pour l’élection présidentielle. Ce ne sont pas des signes de puissance, mais bien des signes de faiblesse !

Pour nous, 2017 sera une année de lutte ou ne sera pas ! Pour la défaite du capitalisme et la naissance d’une société plus « humaine », réunissons-nous et organisons-nous dans les lycées, les facultés, dans les champs, sur les routes de terre et de bitume, dans les boîtes, les usines et les bocages en péril ! Débats, A.G., universités, initiatives spontanées, coopérations, organisations combattantes, révoltes autonomes, blocages ou sabotages ; toute démarche, toute énergie positive dépensée pour l’avenir, toute action qu’elle soit anonyme, anarchique ou collective sera nécessaire — oserions-nous le mot « vital » — pour la survivance de nos libertés d’être, de vivre et de penser, pour le respect de notre façon d’aborder la Nature, pour que vive enfin la Vie, altruiste, humaine, au quotidien.

Notre force réside en cela : nos actions n’ont pas de maîtres, pas de titres de propriété, elles n’appartiennent à personne. Elles appartiennent à toutes celles et tous ceux qui les partagent. Personne devant pour guider, personne derrière pour suivre. Car pour nous, étudiant. E.s, chômeu.ses.rs, salarié..E.s, bohémien.ne.s, opprimé.E.s, il n’est pas d’autre définition de cette société que l’abolition de l’exploitation des uns par les autres.

Nous ne consentirons plus jamais à ce système !

C’est arrivé. C’est possible de le faire. Faisons-le !