Burkinophobie et racisme. ce qu’il faut dire !
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Catégorie : Global
Thèmes : RacismeRépressionResistances
Car certains vêtements avaient un lien évident avec ces « terroristes-qui-nous-font-la-guerre ». Ensuite, Valls en a rajouté dans le délire paranoïaque, comme d’habitude, affirmant que la République était menacée par un projet de contre-société fondé sur l’asservissement des femmes et qu’il nous fallait défendre nos valeurs et nos libertés (mais pas celles des manifestants ou des grévistes qui réclament des nouveaux droits sociaux, bien sûr). On a aussi vu défiler commentateurs, chroniqueurs, experts, des coutumes et des sociétés, mais surtout des religions des autres. Des hommes pour la plupart, promus spécialistes et juges des vestiaires féminins, et devenus soudain féministes, mais du féminisme qui sait avec certitude ce qu’est l’émancipation et qui est prêt à l’enseigner à celles qui ne le savent pas, si besoin par la force.
Comme lors des épisodes précédents, un morceau de tissu déclenche une nouvelle « croisade laïque », car le laïcisme français est devenu chose sainte. Et une fois de plus, la guerre vise le corps des femmes, objets du voyeurisme collectif et d’un débat dont elles sont largement exclues.
Il y a donc des choses qu’il faut dire.
Il faut dire que le débat est vicié dès le début par une représentation rance de l’Islam comme ennemi, qui se reproduit tout le temps dans les rhétoriques politiques et qui fournit un alibi à des mesures de “sécurité” et à une logique de guerre dignes de l’état d’urgence.
Il faut dire donc qu’il s’agit de racisme et que c’est un racisme d’état.
Il faut dire que l’islamophobie fait que certaines mosquées ont été ciblées après les attentats, que des filles ont été privées de leur droit à l’instruction, que des femmes ne peuvent pas accéder aux emplois qu’elles veulent, que des mères ne peuvent pas accompagner leur enfants pendant les sorties scolaires. Et qu’après tout ça, elles doivent encore se laisser faire la leçon par des gens qui ne les considèrent jamais comme des interlocutrices, qui les méprisent et les enferment dans le même espace privé dont ils prétendent vouloir les libérer.
Il faut dire que le racisme structurel qui sévit en France fait que noirs et arabes sont discriminés par les employeurs, insultés par les médias et par les politiques, et pire encore, ciblés et tués par la police sans que justice ne soit jamais faite.
Il faut dire que ce soi-disant féminisme, blanc, bourgeois et bien-pensant, qui prétend enseigner aux autres comment on devient libre parce qu’ils sont trop bêtes pour le savoir, reproduit la même oppression patriarcale et paternaliste qu’il prétend combattre.
Il faut dire qu’à tout ça s’ajoute une bonne quantité de colonialisme envers les citoyen.ne.s non désiré.e.s, qui produit une fois de plus une stratification sociale et porte le conflit sur des bases identitaires créées ad hoc.
Il faut dire que c’est très dangereux qu’une partie de la soi-disant “gauche” paraisse légitimer, ne serait-ce que par son silence, ce discours d’une rare violence.
Il faut dire que toute libération est un processus collectif, qui émerge par la rencontre de subjectivités qui s’auto-déterminent par cette même rencontre, entre discours qui ont la même dignité. Et cela est exactement le contraire de s’auto-proclamer libérateurs des autres.
Il faut dire qu’il n’y a pas à choisir entre antiracisme et antisexisme car ces deux batailles nous appartiennent.
Dans une période où l’on cherche par tous les moyens à nous diviser, c’est un effort collectif, celui de défendre et développer des espaces communs de discussions entre subjectivités en lutte. Des espaces où partager des expériences, élaborer de nouvelles stratégies et favoriser la contamination de pratiques qui puissent alimenter toutes nos batailles.
Des camarades que vous avez croisé sur les pavés
https://paris-luttes.info/burkinophobie-et-racisme-ce-qu-il-6568
Réponse à une « féministe » islamophobe, traduit de l’italien :
Chère Madame Zanardo, ton féminisme est autoritaire
Il y a quelques semaines le débat de l’été concernait la le choix des femmes de porter des shorts. Certaines pseudo féministes parlaient d’ « objectivisation » des femmes, des femmes parlaient de décence, d’autres ont même dit que les femmes qui portent un short les « font vomir ». Beaucoup de gens, même mes islamophobes, considéraient légitime les fait que la loi interdise le port de shorts pour les femmes dont le corps est trop éloigné du modèle esthétique imposé.
On a eu droit ensuite aux polémiques sur la culotte d’une championne, sur sa beauté, sur les joueuses de volley-ball égyptiennes qui n’ont pas montré des bouts de chair aux affamés de rumeurs et commentaires qui terminent régulièrement par « sale pute ».
Aujourd’hui nous nous retrouvons à commenter la liberté des femmes qui se baignent à la piscine où à la mer affublées de leur burqini. Personne ne s’intéresse aux nonnes bien de chez nous qui se baignent avec leur robe et le voile ou aux femmes orientales qui se baladent avec des parasols car elles estiment que la mode est à la peu blanche, et qui font la guerre au bronzage. En France on pratique une politique fanatique de l’assimilation qui ne permet aucun respect des femmes qui portent le voile. Après l’avoir interdit sur les lieux de travail maintenant on l’interdit aussi dans certaines communes afin de cacher le racisme et l’islamophobie qui tendent à attribuer le statut de terroriste à quiconque ait à voir de près ou de loin avec l’Islam. Ce racisme est masqué par la volonté de libérer les femmes.
C’est un peu comme la guerre humanitaire de Bush, avec les bombardement sur les populations civiles pour sauver les femmes afghanes. C’est le rôle classique de l’occidental qui exporte sa démocratie avec la force et la violence qui se retrouve dans le sanctions et les amendes que le législateur prévoit pour le burqini. Cette interdiction ne pourra avoir que l’effet contraire à ses propos : les femmes incriminées se retrouveront interdites de plage et de piscine, donc de sortie. Le burqini ne sera plus un simple choix individuel mais il va devenir un élément de résistance à l’oppression de l’occident sur l’orient.
Lorella Zanardo, qui déclare être de gauche et féministe est d’accord avec l’interdiction du burqini. Son approche est néo-coloniale et autoritaire, comme tous ceux qui décident ce qui est bon pour les femmes et ce qui ne l’est pas. Elle se considère la porte-parole de toutes des lemmes, occidentales ou pas, elle ignore qu’on peut être féministes et refuser que les femmes blanches hétéras, bourgeoises, occidentales, privilégiées veuillent à tout prix « sauver » les femmes orientales qu’elles considèrent inférieures.
Madame Zanardo pense que celles qui ne choisissent pas ce qu’elle même souhaite n’expriment aucune liberté de choix. Elle croit pouvoir parler de femmes qu’elle ne connaît pas car elle a « des amis musulmans » et elle se permet de donner aux autres femmes des leçons sur comment on doit s’habiller au pas. Elle parle de liberté, mais la liberté de qui ? La liberté de ceux qui imposent des limites à la vie d’autrui par le biais de la loi ? Et si moi je disais que les normes esthétiques de madame Zanardo, quand elle porte des chaussures aux talons de 12 centimètres ne sont pas bonnes pour les femmes? Et si je proposais que pour cette raison la loi devrait l’interdire ? Ce n’est pas une souffrance pour les femmes ? Les talons peuvent provoquer des malformations aux orteils, à la colonne vertébrale, que fait-on ? On ne fera rien car elle et moi nous pourrons mettre des talons aiguille, si nous le voudrons, ainsi que des shorts, des mini-jupes, des bikinis ou fréquenter des plages nudistes si le coeur nous en dit. Mais nous devons respecter les choix des autres sans opérer aucune colonisation culturelle en tant que femmes occidentales et privilégiées. Nous n’avons pas le droit de coloniser des personnes qui ne cherchent pas à être « sauvées » mais qu’il faut avant tout écouter. Ce ne sont pas des corps à confier à un état patriarcal et sauveur. Si tu n’es pas en rapport avec ces femmes tu ne peux pas parler en leur nom.
Je suis féministe et donc antiraciste, antifasciste, anticlassiste et je ne parlerai pas à la place des autres. par contre j’écouterai celles qui occuperont l’espace public pour réclamer des droits. Des droits, et non des interdictions ou de la répression des droits, donc pas de police ni de prison.
http://www.ilfattoquotidiano.it/2016/08/19/burkini-cara-zanardo-il-tuo-femminismo-e-autoritario/2981912/
Lorella Zanardo est la réalisatrice du docu « le corps des femmes ».
Il n’y a pas d’autres explications à ses délires sur Twitter. La LICRA ne supporte pas la canicule.
En ce moment à Reims, se tient un camp d’été, durant lequel des victimes de racisme s’organisent entre victimes de racisme pour combattre le racisme… Jusque là rien d’anormal, dans un cercle de discussion de victimes de cancer des testicules, si vous avez ni testicules, ni cancer vous n’avez rien à y faire… Bah là c’est pareil, si vous n’êtes pas victime du racisme, vous avez quand même pas grand chose à faire dans ce camp.
Toujours est-il que la LICRA, ne trouvant pas d’autres sujets visiblement, en a fait un cheval de bataille, au même titre que d’autres sinistres personnes se réclamant d’une certain « gauche ». Alors après une tribune plutôt floue de son président, elle n’a rien trouvé de mieux que de comparer le camp d’été au… Ku Klux Klan ! Oui le vrai, celui qui pendait des noirs…
https://reimsmediaslibres.info/La-LICRA-ne-supporte-pas-la-canicule-396.html