En cette avant-rentrée, la réalité s’impose : malgré les violences et les destructions successives de parties entières du bidonville (voir ici et ), les exilé-e-s sont plus nombreux-ses à Calais. Après un comptage – éclair fait en une demie-journée par la police (les associations Help Refugees et l’Auberge des Migrants font leurs recensements sur trois jours et leurs bénévoles bénéficient de la confiance des exilé-e-s), la préfecture finit par le reconnaître tout en en minorant l’ampleur. La maire de Calais se positionne dans le jeu politicien en dénonçant l’impuissance du gouvernement.

Pourtant, tout le monde sait depuis quinze ans qu’elle est menée que la politique de harcèlement qui est menée est impuissante à dissuader les exilé-e-s de venir là sur leur route vers le Royaume-uni. Et tout le monde sait que les choses vont durer. La préfecture a reçu la gestion du site où se trouvent le bidonville et le camp de containers pour une durée de six ans à dater du 3 décembre 2015.

Mais plutôt que reconnaître leurs limites, et chercher une issue positive à la situation, les autorités font encore plus la même chose que ce qu’elles ont fait jusqu’à présent.

Après avoir érigé des kilomètres de clôtures métalliques et de barbelés à lames de rasoir, on va donc construire un mur le long de la rocade d’accès au port, entre la route de Gravelines et le rond-point du Beaumarais. Dans les faits, les tentatives de passage se sont déjà déplacées pour partie plus en amont sur la rocade, le mur ne fera qu’accentuer le mouvement.

Son coût serait de 2,7 millions d’euros, à-peu-près le coût du camp de réfugié-e-s de Grande-Synthe prévu au départ pour accueillir 2500 personnes en respectant les normes internationales.

Une question de choix.