La sexomnie est un problème médical qui pousse les gens à avoir des comportements sexuels involontaires pendant leur sommeil. Cela peut aller de la simple caresse au rapport sexuel.

La juge Kendra Goulding a annulé la condamnation de l’homme — dont l’identité est protégée — arguant dans une note de 16 pages que l’homme pourrait bien avoir été endormi pendant l’acte. Il n’aurait donc pas été conscient de ce qu’il était en train de faire.

Pour cela, la juge s’appuie sur de nouvelles preuves dont le rapport d’un psychiatre qui a interrogé l’homme déclaré coupable d’ « abus sexuel » en 2013, pour lequel il a passé 5 mois en prison.

Le psychiatre a dit à la cour que l’homme présentait de nombreux symptômes typiques des sexomniaques, et qu’il souffrait de sexomnie à l’époque des faits.

Ce n’est pas la première fois que la sexomnie a permis de disculper un accusé au Canada — bien que cela reste rare. En juillet 2015, un homme originaire d’Ontario a aussi vu sa condamnation annulée et a eu le droit à un nouveau procès après que la haute cour de la province ait déclaré que l’homme souffrait sans doute de sexomnie au moment des faits.

Cet homme, Ryan Hartman, avait été déclaré coupable en 2012 d’avoir abusé sexuellement d’une femme au cours d’une soirée très arrosée. Il avait écopé de 14 mois de prison. En première instance, il répétait sans cesse qu’il n’avait jamais agressé cette femme. Mais pendant son procès en appel, il a changé de version et a déclaré qu’il souffrait d’un problème du sommeil.

En 2003, un célèbre paysagiste de Toronto a eu recours à la sexomnie pour sa défense, et a été déclaré non responsable d’avoir agressé une femme lors d’une soirée — à cause de son problème médical. En 2009, la commission d’examen de l’Ontario a jugé qu’il n’était pas une menace pour la société et lui a accordé une libération inconditionnelle.

Dans le cas du paysagiste, il avait fait savoir à la cour qu’il avait « couché dans son sommeil » avec quatre anciennes partenaires avant qu’il abuse de la jeune femme en 2003.

Des militants engagés contre les violences sexuelles ont critiqué l’utilisation de la sexomnie comme stratégie de défense et ont remis en cause sa légitimité. En 2011, un expert du sommeil a confié à Salon qu’il s’inquiétait que la sexomnie soit feinte dans certains cas.

En 2010, des chercheurs canadiens ont présenté une étude dans laquelle on apprend que 1 personne sur 12 admet s’être lancée dans des activités sexuelles pendant leur sommeil.