Pourquoi on casse des vitrines

C’est une façon d’exprimer notre rage contre cette société de la marchandise ; c’est un moyen concret de s’attaquer (oh ! bien peu) aux intérêts de certains profiteurs : banques, sociétés d’assurances qui encouragent tout un chacun à spéculer en bourse, agences de voyages qui vendent de l’exotisme en boite, des billets d’avions et par ricochet de l’aéroport
Non ce n’est pas de la violence, seulement de la dégradation de bâtiment, la destruction de quelques vitres. La violence porte atteinte à une personne, pas à un objet.
Quand une personne est blessée sur un chantier, dans une usine, par accident (plus d’un mort par jour dans notre petit pays ou la sécurité est très élevée, ailleurs, je vous dis pas) ou par l’usure et la répétition, le stress, les cadences, ça c’est une violence, mais les journalistes n’en parlent pas, ou quasiment. Ça dérangerait leur maître.

Et moi je suis non-violent
En pratique. S’attaquer à un gros patron, un milliardaire ou n’importe quel profiteur, dans l’absolu, je n’ai rien contre. Mais il y a toujours le risque de « dégâts collatéraux » comme disent les militaires, d’atteindre une personne qui serait juste payée pour être là et ne serait pas tellement responsable ni bénéficiaire du monde dans lequel nous vivons. Ce ne serait pas juste. Et passer sa vie enfermé pour la mort d’un seul alors qu’il y en a tant, le jeu n’en vaut pas la chandelle.
D’autres ont déjà essayés, et même un peu réussi, mais si peu, et sans que jamais leurs actions ne soient appréciées à leur juste valeur par tous ceux qui dans notre société n’ont rien d’autre à perdre que leurs chaînes (de télé), leurs crédits, leur servitude volontaire.
Alors, pourquoi je casse des vitrines ? Parce-que je suis non-violent.