Au mois d’août 2014, en plein « Voyage à Nantes », des réfugiés ou « migrants », ont trouvé asile au presbytère de l’église St Médard de Doulon (à l’Est de la ville), suite à leur expulsion et à la destruction brutale par la Mairie de locaux qu’ils occupaient non loin de là.

Devant le fait accompli, Daniel Orieux, (curé affectataire des lieux) et le Diocèse (locataire des bâtiments, ces derniers appartenant à la Mairie) ont choisi de ne pas demander leur expulsion.

C’est ainsi que depuis deux ans, les occupants du « squat de Doulon » ont été accompagnés, aidés et soutenus par associations (du Secours Catholique à la Ligue des Droits de l’Homme) et riverains, sans distinction de religions, origines ou opinions. En parallèle, des discussions ont eu lieu, pour tenter de trouver des solutions de relogement décentes, qui se sont soldées par un échec au mois de mars dernier.

Aujourd’hui, l’expulsion est clairement évoquée par le diocèse (sous la pression de la Mairie et de la Préfecture) et l’approche des vacances fait redouter une action dans cette période creuse qui s’annonce. Malgré l’opposition ferme et sans équivoque du curé de la paroisse et des habitants du quartier. Ces derniers se mobilisent et veulent faire pression sur les institutions (Mairie, Préfecture, Diocèse) pour qu’elles abandonnent tout idée d’expulsion tant qu’une solution respectueuse de la dignité des personnes n’est pas trouvée.

Sur la page Facebook de la paroisse Sainte Marie de Doulon, ce dernier écrit : « Je tiens à souligner que l’ensemble du travail des associations et des habitants du quartier pour l’accueil des migrants est un exemple que tous peuvent méditer. Ce sont les associations qui les premières, et parce qu’elles y travaillent depuis longtemps, ont pris en charge la venue des migrants. Elles ont accompli un service, le service du frère, auquel l’Evangile, sans cesse, nous presse.

La situation que nous connaissons maintenant est le résultat d’une volonté très claire des responsables municipaux et des responsables de l’état : la question cruciale que nous posent les migrations pour cause de drames humanitaires en d’autres endroits de la planète est ignorée volontairement. Le refus d’accueillir migrants et réfugiés est un fait, en contradiction avec bien des déclarations. Nous pouvons être témoin, sur le territoire de notre paroisse, que d’autres populations sont traitées de la même manière : Gens du Voyage, Roms. On peut partager cette politique ou pas. En tant que responsable chrétien de cette paroisse et fort des paroles extrêmement claires du pape François sur cette question j’exprime mon désaccord avec la manière dont élus et représentants de l’Etat se désengagent des responsabilités humanitaires qui sont les leurs. J’ai déjà écrit que cela nous mettait en position extrêmement délicate, nous, chrétiens, et associations, mais surtout personnes migrantes arrivant chez nous.

Le manque de courage des responsables politiques sur ces questions essentielles conduit l’ensemble de la société vers des durcissements, et à terme, des conflits. Ces questions ont été évoquées en Equipe d’Animation Paroissiale. Nous cherchons des moyens de faire avancer la situation. Nous n’avons pas la solution. Je lance un appel à toutes les bonnes volontés pour faire pression, efficace, non-violente, sur les responsables élus par le peuple, pour qu’ils prennent leurs responsabilités. Il est nécessaire de créer à Nantes un lieu pour accueillir migrants et réfugiés. Nous serons à leur côté pour coopérer, mais nous ne pouvons pas nous substituer à la fonction politique, essentielle à la vie de notre société, dont ils ont reçu le mandat.»