Dijon un lundi après midi. J’ai pris le bus sans payer avec trois ami-es, deux états-uniens et un mexicain. Ce qui implique que nous communiquions ensemble en Anglais. Voilà que deux contrôleurs montent, on essayent alors de sortir mais ô surprise les portes à l’arrière ne voulait pas s’ouvrir… Devrais je en déduire que le chauffeur en plus de conduire le véhicule, est aussi habilité à collaborer avec la répression? Bon « asseyons nous » propose je à camarades. Il était convenu entre nous que continuerions en Anglais. D’abord pour que l’on puisse communiquer entre nous plus aisément, aussi parce que mon expérience avait démontré que cette technique me permettrait ainsi qu’aux autres de nous tirer de ce pétrin par un « sortez et que l’on ne vous revois plus » de la part des messieurs à la poinçonneuse. Voilà ils arrivent à nôtre hauteur et nous sollicite à justifier notre présence dans ce transport hors du commun. Heu… « We don’t have any ticket ». Là ils ont compris qu’on n’avait rien, ou plutôt pas de ticket. On leur fait comprendre que l’on va descendre au prochaine arrêt, mais la encore ô surprise les portes était encore bloquées mais cette fois pas mécaniquement mais par les contrôleurs eux même. Alors que faire? Ils veulent voir nos papiers mais malencontreusement aucun d’entre nous n’en a(y parait). On s’improvise une mini A.G et tombons d’accord pour tenter de prendre la fuite au prochain arrêt. Ding!!!, les portes s’ouvrent, l’un d’entre nous se faufile entre nos deux uniformes mais ça ne passe pas, je n’était pas vraiment préparé à ce qu’une bagarre éclate au beau milieu de tout ces honnêtes passagers. Tentative manquée. Bon attendons. Seulement dans tout ça je comprenais le français moi. Alors j’ai pu entendre et surtout écouter ce qui ce passait. Quelle aubaine! Les citoyens s’en donnaient à cœur joie, « ah mais ils puent faites les sortir! », « dites donc heureusement que vous êtes costaud, parce qu’ils se serait échapper », « ils ont qu’ à payer comme tout le monde »….J’ en passe et des meilleures. Nos deux compères eux s’emparèrent de leur téléphone portable et composent le 17. Les forces de l’ordres était alors invitées à nous rejoindre. Le bus s’immobilise et tout monde descend (sauf nous bien sur), nous perdons une alliée précieuse qui du fait de sa petite taille réussi à se glisser hors du bus sans se faire remarquer. Le bus est vide, seulement les contrôleurs, le chauffeur et nous trois. Nous échangeons alors quelques mots, eux en français ( pensant que personne ne comprenais) et nous en anglais. Ils nous expliquait alors que, je cite « si vous n’avez pas d’argent et vous n’êtes pas capables de parler en français, et bien rester chez vous plutôt que de venir nous faire chier en France chez nous. » À partir de ce moment, c’est sûr je continuerai de jouer le jeu de l’anglophone afin de recueillir des propos piquant comme ceux ci. Nous entre nous on se disait « what the fuck is goin’ on? » Et là c’ est drame. Nos deux réppresseurs qui pourtant ne comprenais pas l’anglais jusqu’à présent, sont persuadés que nous venons de les traiter d’enculés. Les flics arrivent. Ils entrent dans le bus et sont tout de suite mis au courant que nous ne comprenons pas le français. Première remarque, on empeste le bus, c’est sûrement vrai, seulement qu’est ce que cela vient faire dans une interpellation pour fraude. Ensuite ils montent dans le bus. Commence à nous parler en français pour tester nos réaction. Forcément je dis entre autre, » we don’t understand french ».
Le chef de la troupe s’approche vers moi et me dis en anglais, « ok tu ne parles pas français, et bien moi j’ ai les moyens de te faire parler français tu vas voir. » J’essaie de dire un trucs, mais il me pince la joue et me précise clairement que je ferme ma gueule si je ne veux pas m’en manger une. Ok l’ambiance est super. Ils vont nous fouiller. AH! ils se bouchent nez, comme quoi des fois ça a du bon d’être sale. Palpation en cours mais à leur grand désespoir je n’est ni drogues, ni argent, ni papiers. « Ok emmenez moi ça au poste ». Mais c’est pas bon signe du tout ça. Bref nous voilà tous les trois dans le camion. Alors la ça fuse et c’est du bon. Maintenant qu’ils sont quasi sur que l’on entrave chi au français ils se lâchent. « Regarde moi ces clochards », « t’as vu l’autre la-bas on dirai une tarlouze. », « ouais c’est sur c’est des pd. » « on va les faire mariner un peu ça va leur faire du bien. », « ils peuvent pas rester chez eux c’est cons d’américains. », »La chaise électrique ça les dépaysera pas ahaahah. »
Au poste ça n’a pas arrêté, mais la ils pouvait parler anglais. Alors ils nous disait gentiment:
« en france vous êtes chez nous, vous n’avez pas d’ argent? Rester dans vot’ pays. mais ici vous fermés vos gueules. »
Tout ceci venait du commissaire. Ensuite ils ont pris les noms encore une fois puis contrôlé les éventuels antécédents, mon tour arrive, heu ben je suis coincé alors quelques arguments vains puis je doit leurs avoués que je suis français. Là c’est devenu drôle, il y en a qui faisait moins les malins vu les sobriquets qu’ils nous avait attribués durant le trajet. Bon y a pas de miracles, je déclare avoir été insulté et traité avec mépris, mais il (le commissaire) change de sujet bien vite. Les contrôleurs sont là, mais disent ne pas être sur qu’ils veulent porter plainte (évidemment vu que je ne les pas touchés). Un photographe vient me chercher, il me met les menottes puis m’emmène au troisième faire une signalisation complète. Empreinte digitales de tous les doigts des deux mains plus la paume et bien sur trois photos de différents profiles. Le photographe était disons spécial. Il me parlait des chemises noires sous Mussolini (il était lui même vêtu d’une chemise noire).
Me revoilà de retour en bas et je doit faire une déclaration. Dans la pièce d’à côté je vois les contrôleurs déposer leur plainte, bordel on dirai que l’aparté avec le commissaire a été persuasif. Je passe environs deux heures à romancer les faits pour une déposition que je signerai évidemment pas. J’ai demandé à plusieurs reprises l’identité des intervenant pour porter plainte, mais ils ont réussi à me détourner du sujet et donc me faire oublier d’appuyer ma demande. Pendant toute ma déclaration j’ai pu constater le parfait anglais de certains flics dans le couloir, « hey i have such a big dick that i’m gonna fuck you in the ass and you won’t be able to walk for a week, you wanna see? » « we’re in democratie that sucks cause else i could shoot people if i wanted to. » « us go home ».(traduction: « j’ai une grosse bite et je vais t’enculer fort que tu ne marchera pas pendant une semaine » « c’est à cause de la democratie que je ne peux pas tirer sur des gens »)Voilà tout ce qu’on du subir mes collègues en m’attendant. De mon côté je suis convoquer en CORRECTIONNEL pour avoir volontairement exercé des violences sur XXXXXX Patrick, personne chargée d’une mission de service publique, en l’espèce, en le bousculant afin de pouvoir prendre la fuite, et alors que sa qualité était apparente ou connue de l’auteur, ces violences ayant entraîner une incapacité totale n’excédant pas 8 jours(Ça c’est le moins que l’on puisse dire). Le combat continu, ce procès n’est pas perdu d’avance.
Ce témoignage n’a rien d’exceptionnel, seulement il confirme une fois de plus les humiliations et les abus de pouvoir de la part des institutions dépendante de l’état. Alors comme le disait notre groupe de rap anti sexiste préféré: » mais qu’est ce! mais qu’est ce qu’on attends pour foutre le feu! »
rodriguo sanchez