Confédération Nationale du Travail
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Paris, le 1er juin 2004
communiqué :

{{Manifestation du 5 juin :
Contre le Medef et le gouvernement, imposons le partage des richesses !}}

Après les réformes sur les retraites et l’UNEDIC, le gouvernement se penche maintenant sur la Sécurité Sociale.
De leur côté, en se rendant à tous les rendez-vous proposés par le ministère de la Santé et de la Protection Sociale, les confédérations abandonnent de facto le terrain de la lutte : elles ne remettront pas en cause les réformes et négocieront des aménagements jusqu’au 7 juin.

Il fallait s’y attendre : nulle voix bureaucratique ne s’élève contre le fond des réformes de la Sécurité Sociale.
Nulle remise en cause ni dénonciation du fameux « trou de la sécu », « trou » bien dérisoire rapporté au budget global de la sécu, ou aux sommes dont sont impunément exonérées les grandes entreprises. Déficit de la sécu bien dérisoire comparé à celui (bien réel celui-là) de l’Etat, dont nul n’oserait formuler l’idée que puisqu’il coûte trop cher, l’Etat doit disparaître…

Ainsi , monsieur Douste-Blazy va venir à bout du « trou » inexistant de la Sécu… Faut-il rappeler que la Sécurité Sociale fut mise en place au sortir de la seconde guerre mondiale, en des temps autrement plus chahutés économiquement qu’aujourd’hui, mais le rapport de force était en faveur des salariés…
Aujourd’hui, le capitalisme y a la part belle : l’assiette de la CSG salariale (l’impôt rocardien et temporaire) est augmentée de 2% quand la même CSG patronale atteint laborieusement les 0,03% d’augmentation !!! Les cotisations sur les gains générés par les jeux, les
revenus du patrimoine ou les placements atteignent l’augmentation « record » de 0,7%, quand les retraités,dont le président Chirac avait découvert l’indigence l’année dernière au point de nous imposer un jour de travail gratis, sont cette année bien trop riches, puisqu’ils supporteront une augmentation de leurs cotisations…

Ce ne sont pas ces injustices, qui vont encore creuser les écarts sociaux entre les classes, qui sont actuellement combattues par les confédérations : seules, les places qui leur seront réservées dans la grande foire à la cogestion de la Sécurité Sociale les interressent. Qu’elles gèrent la misère, voire le sabotage d’une solidarité nationale ne les inquiète pas outre mesure…

Nulle protestation non plus contre cet euro franchisé par consultation, contre la carte Vitale sécurisée, contre le dossier médical « partagé », véritable arsenal répressif et sécuritaire. Sécuritaire, donc coûteux, répressif, donc excluant les plus pauvres du droit à la santé…

Dans ces conditions, la CNT appelle les salariés, les chômeurs, les retraités, les sans-papiers, les intermittents, et toute la classe ouvrière à l’auto-organisation des luttes : ses intérêts de classe ne seront jamais défendus que par elle-même.

Le 5 juin ne suffira pas ! Construisons des lendemains qui chantent ; organisons-nous en assemblées générales souveraines, baîllonnons les bureaucrates et décidons pour nous mêmes et par nous-mêmes de l’avenir de la Sécurité Sociale.

{{Imposons partout, à l’echelle des quartiers, des régions, de la France et de l’Europe, une autre logique :
celle du partage des richesses, de la solidarité et du partage du temps de travail !}}