La première a été faite le 21 septembre dernier sans aucun formalisme légal. Le matin, deux campements qui subsistaient au centre de Calais ont été évacués. Les personnes expulsées ont été « accompagnées » de force par la police jusqu’au bidonville. La partie du bidonville qui s’était installée sous le pont de la rocade qui conduit au port et à l’ouest de celle-ci a alors été évacuée et rasée au bulldozer. Dans l’après-midi, les deux derniers campements du centre de Calais ont à leur tour été évacués.

À la mi-novembre, une partie du bidonville a été évacuée pour faire la place à l’actuel camp de containers. La protection civile a installé des tentes pour 500 personnes, qui ont servi à abriter les personnes évacuées. La Vie active, qui gère le centre Jules Ferry et maintenant le camp de containers, avec d’autres associations, s’est occupée de convaincre les habitant-e-s de déménager.

Le 8 janvier dernier, la préfète du Pas-de-Calais a annoncé la création d’une bande de 100 mètres le long de la rocade portuaire et de la route de Gravelines qui deviendrait un no-mans-land, et donc l’expulsion des habitant-e-s et la destruction des habitations. La plupart des habitant-e-s ont choisi de « déménager » avec l’aide d’associations. D’autres ont refusé de partir. Le 19 janvier, la préfète a pris un arrêté d’expulsion au nom de l’état d’urgence (lequel ne prévoit aucune mesure portant sur l’expulsion d’occupants de terrains et la destruction d’habitations). Le no-mans-land ainsi créé va sur toute une partie aller au-delà de cette limite de 100 mètres.

Ce qui est annoncé maintenant, c’est une petite expulsion et destruction dès lundi, comme un test, sous prétexte de créer une deuxième voie d’accès au camp de containers, suivie de la destruction de toute la moitié sud du bidonville. Suivie à son tour de la destruction de l’autre moitié.