Appel à mobilisations

Il y a une quarantaine d’années, deux projets similaires voyaient le jour, à 5000km l’un de l’autre. Au Québec, à Mirabel, et en France, à Notre-Dame-des-Landes, deux aéroports, deux infrastructures dévastatrices, viennent chambouler la vie des habitants et menacer leurs territoires.

De part et d’autre de l’Atlantique, la réaction n’a pas été la même. Un mouvement contestataire est apparu au Québec, a tenté de s’opposer à la construction de l’aéroport, avant de finir par s’essouffler.
En France, après une lutte paysanne acharnée dans les années 1970, voilà maintenant des années que les terres, vendues à Vinci, opérateur du projet, sont occupées, cultivées et ardemment défendues par un mouvement fort de sa diversité.

Aujourd’hui, à Mirabel, l’aéroport inauguré en 1976 est complètement abandonné. Il a fermé ses portes en 2004, c’est une ruine qui ne sert plus que de décor de cinéma. Sa construction a laissé derrière elle 39 000 hectares de terres expropriées et de nombreuses familles expulsées.*

A Notre-Dame-des-Landes, 4 fermes et 11 familles sont aujourd’hui menacées d’expropriation et d’expulsion. Nous appelons à les défendre par tous les moyens.

Le 9 janvier dernier, 20 000 personnes et 450 tracteurs bloquaient le périphérique de Nantes, aux côtés des habitant-e-s et paysan-ne-s menacé-e-s. Dans la foulée, de nombreux blocages, rassemblements, manifestations, et occupations de lieux de pouvoir ont secoué l’hexagone.

Quatre jours plus tard, le 13 janvier, a eu lieu leur procès. Devant le tribunal de Nantes, 1 500 personnes sont venues montrer leur soutien.

Partout, organisons-nous pour arracher l’arrêt immédiat des poursuites contre les habitants, l’abandon du projet d’aéroport, et le prolongement des expériences collectives d’autonomie qui fleurissent sur la ZAD.

Ne laissons pas un deuxième Mirabel pourrir le bocage.

Le 25 janvier prochain, jour du rendu du procès, montrons-leur que notre lutte n’a pas de frontière, par l’affirmation d’une forte solidarité internationale.

C’est pourquoi nous appelons à occuper les ambassades et les consulats français le 25 janvier prochain.

Signé : Le Consulat québécois improvisé de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

*Au début du projet, 39 255 hectares ont étés sujets à expropriation. Maintenant, il n’y a plus que 2 428 hectares utilisés, le reste ayant été rétrocédé. En comparaison, 1 600 hectares sont sujets à expropriation à Notre-Dame-des-Landes.