Communiqué des intermittents et précaires coordonnés en lutte à Cannes (15/05/2004 21h)

Lors de la manifestation qui a rassemblé 2000 personnes à Cannes ce samedi pour l’abrogation du protocole Unedic, nous avons investi pacifiquement le Star Cinéma au 98 rue d’Antibes où se déroulaient des projections dans le cadre du Marché du Film.

Tandis que des dizaines de personnes diffusaient des tracts dans la rue d’Antibes, une foule de manifestants stationnait dans le hall exigu de ce cinéma.

Alors que nous étions entrés en négociations avec la Mairie de Cannes et la direction du Festival afin d’obtenir des espaces d’expression durant le Festival, une demi douzaine d’hommes ont tenté de pénétrer dans le hall du cinéma en frappant violemment à coups de poings, de pieds et de coudes les manifestants présents.

Ils ne sont pas parvenus à entrer dans le cinéma en raison du nombre de manifestants sur place et sont alors revenus violemment à la charge, accompagnés d’une autre demi-douzaine d’hommes dont l’un, qui semblait être leur chef, portait un talkie-walkie. Ces hommes ne se sont à aucun moment présentés en tant que policiers, ils étaient vêtus en civils et dépourvus de brassards de police, aucune sommation n’avait été faite.

Lors de leur troisième charge, ils ont été appuyés par une compagnie de CRS et ont investi le cinéma en frappant la plupart des manifestants présents, dont plusieurs ont été blessés, notamment par les bris de verre lorsqu’ils ont été plaqués avec force sur les vitrines du cinéma par la violence de la charge policière.

Les policiers ont ensuite procédé à l’expulsion des manifestants du cinéma, et ont continué à les frapper à coup de matraques dans la rue, alors que ceux-ci n’opposaient aucune résistance.

6 personnes au moins ont été interpellées puis mises en garde à vue, 5 personnes blessées dont 4 ont été conduites à l’hôpital.

De nombreux passants cannois sont prêts à témoigner de ces faits inacceptables.

Nous protestons contre cette intervention policière manifestement illégale et particulièrement violente.

Nous sommes en lutte pour l’abrogation du protocole UNEDIC qui nous élimine du régime d’assurance chômage et plus largement contre la précarisation.

Les annonces insuffisantes et non suivies d’effet du Ministre de la culture ne règlent rien.

Employer la police contre le mouvement des intermittents et précaires ne remplacera pas non plus une nécessaire réponse politique à nos exigences :

l’abrogation du protocole UNEDIC, une expertise indépendante approfondie de cette institution au fonctionnement parfaitement opaque et l’adoption d’une réforme soutenable de l’assurance chômage.

Nous exigeons la libération immédiate et sans suite de nos camarades.

Les intermittents et précaires coordonnés en lutte à Cannes, le Samedi 15 mai 2004