Lettre ouverte au site libertaire « sous la cendre »
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Catégorie : Global
D’abord, dans la lettre, je souligne que le réductionnisme affiché dans « Ni de leur guerre, ni de leur paix » me rappelle celui qui présida à la rédaction de « Notre royaume est une prison », à l’époque de l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic, en 1980. Bien entendu, je ne me livre à aucune analogie facile, qui me conduirait à affirmer que l’auteur de « Ni de leur guerre, ni de leur paix » est a priori négationniste, ce qui était déjà le cas de rédacteurs de « Notre royaume ». Par contre, vu le travers, propre à l’idéologie rationaliste à la française, dont il fait preuve, il favorise l’escamotage des questions « maudites » auxquelles beaucoup de « libertaires » autoproclamés ne veulent pas se confronter par pur opportunisme envers les préjugés qu’ils attribuent en bloc aux couches sociales qu’ils aimeraient bien racoler, sans même être à l’écoute des individus auxquels ils sont censés s’adresser. Ils oublient même parfois que des Maghrébins peuvent être athées ! Sans s’en rendre compte, ils reprennent, en quelque sorte à leur compte, l’idéologie d’Etat, comme expression renversée de la réalité, alors que cette dernière est beaucoup plus complexe et plus contradictoire qu’il n’y paraît dans le discours des gestionnaires de la domination.
Enfin, pour montrer que je ne fais aucune fixation obsessionnelle sur l’islam, je rappelle que les mêmes « libertaires », en quête permanente de causes improbables à soutenir et de victimes de « nos » États à défendre, ont souvent des attitudes identiques envers d’autres religions, à commencer par le catholicisme, en Europe même. Sans même remonter à l’époque de l’apparition de « Solidarnosc » en Pologne, je pense ici à l’Irlande où les républicains du « Sinn Féin », non contents d’être nationalistes sont, de plus, cléricaux. Ce qui n’est pas sans conséquence, à commencer par leur hostilité légendaire à la possibilité d’avorter. Il y a à peine six mois, à leur dernier congrès, leur direction a finalement reconnue du bout des lèvres qu’elle était pensable, sans même que cela fasse l’unanimité, « dans certains cas » : ceux où le fœtus est atteint de maladie, déformation ou handicap qui permette au corps médical de « douter de ses chances de survie ». Affirmer que le « Sinn Féin » et les populations irlandaises qui, en particulier en Ulster, le soutiennent partagent sur de telles questions des positions infâmes, est-ce faire preuve de « cathophobie » ? Alors même que l’État britannique, pour gérer au mieux la situation du côté de Belfast, interdit là-bas ce qu’il accepte ailleurs, en Grande-Bretagne ! Poser la question, c’est y répondre.
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Lettre ouverte au site libertaire « ?Sous la cendre? »
Bonjour,
J’ai été étonné de retrouver affiché sur votre site le texte « Ni de leur guerre, ni de leur paix », sans le moindre commentaire critique. Texte qui me semble particulièrement mal venu et que je ne diffuse pas pour plusieurs raisons dont la première est l’absence d’empathie envers les premiers concernés par le massacre, par exemple au Bataclan, les morts, les blessés, les proches, pour la plupart des « teenagers », y compris de banlieue, comme je peux en connaître, parfois depuis longtemps, ou en croiser là où j’habite dans le 93 (Seine-Saint-Denis). Lesquels « teenagers », à l’occasion d’origine maghrébine, étaient horrifiés par les massacres, ont passé leur nuit au téléphone et, pour certains, à courir les hôpitaux, craignant pour la vie de leurs amours, de leurs amis et de leurs relations, en vadrouille au centre du cyclone. Pourtant, malgré leur intense émotion, ils n’amalgamaient pas les « fous de Dieu » aux Arabes, aux Maghrébins, ni même aux Musulmans en général. Et tous condamnaient le lendemain l’instauration de l’état d’urgence et les appels à chanter « La Marseillaise » sur Facebook. Bref, le texte me rappelle, dans son esprit, ces « analyses » prétendument « objectives » dans les années 1970-1980, où les « subjectivités » étaient refoulées, concernant les massacres des juifs, à l’époque du nazisme. Il est impossible de répondre à l’utilisation des émotions par l’État hexagonal, ce que je suis le premier à faire, par la froideur de pseudo-analyses critiques « géopolitiques » du niveau du premier politologue « révolutionnaire », interviewé par le « Monde diplomatique ».
La deuxième raison, en liaison avec la première, c’est que le texte, vu son caractère intemporel, aurait pu être écrit il y a quarante ans, à l’occasion d’attentats sponsorisés par Carlos et le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), à l’époque du panarabisme, qui refoulait la question de la religion au nom de l’hypothétique construction de quelque État nation laïque, parfois même affublé de l’appellation incontrôlée « socialiste », en Palestine. Or, la question de la religion en général et celle de l’islam en particulier remontent à la surface plus que jamais, au point que ce que nous pensions dépassé avait été plus prosaïquement refoulé, en particulier dans les discours des leaders du panarabisme, du nassérisme et de ses avatars, déjà bien décomposés à la fin de la Guerre froide. Par exemple, la question des particularités de « l’islamisme radical », comme idéologie qui combine le politique et le religieux dans le cadre des rapports mondiaux actuels, fruits pourries de la liquidation des Blocs, est totalement passée sous silence dans le texte et réduite, de façon marxeuse, à la dimension de conflits entre États nations, au sens moderne, de luttes pour les marchés, etc. Or, la question soulevée par « l’islamisme radical », en Syrie et ailleurs, sous la bannière défraîchie de la Guerre sainte, n’est pas plus réductible à « l’implacable logique » du capitalisme et de l’État, en général, que celle du nazisme envers les juifs, les tziganes, etc. Il va falloir empoigner à bras le corps l’histoire de « l’islamisme radical », et le combattre en tant que tel, sans faire évidemment la moindre concession à la démocratie, à l’État républicain, à ses situations « d’urgence », à ses lois de la même veine, etc. Sinon, nous risquons de le banaliser, comme les révisionnistes le firent, et continuent à le faire, à propos de l’antisémitisme.
Car, je le dis tout net, sur la question des derniers massacres à Paris, ce texte est aussi faux, dans sa démarche, que ceux sortis, à l’époque du révisionnisme et de l’attentat de la synagogue de la rue Copernic, par les néobordiguistes, du genre « Notre royaume est une prison », en 1980. De façon générale, je pense que nous serons en accord là-dessus : la question religieuse n’est pas réductible à celle de « la logique » du capitalisme et de l’État. Pas plus que l’aliénation moderne n’a fait disparaître des aliénations millénaires, même si elle les modifie, les utilise, etc. Ce qui est aussi le cas de « l’islamisme radical », vu ce qu’il charrie de fanatisme religieux, déjà en termes de destructions accompagnées d’autodestructions violentes. Lesquelles ont comme objectif, non pas la réalisation de quelque État nation, mais celle, imaginaire, de la théocratie universelle préconisée dans le Coran, avec, comme récompense des bienheureux sacrifiés sur l’autel du Prophète, l’accès au paradis peuplé de vierges. Je pense que des Européens, pétris de culture chrétienne, puis laïque, ne comprennent pas à quel point les discours et les communiqués des imams, même fondamentalistes, rencontrent des échos dans la tête des musulmans d’ici, même si nombre d’entre eux sont gênés, voire horrifiés, par les actes commis par des « frères » au nom de l’islam.
Bref, en termes de critique, l’islamisme disparaît de l’horizon de pas mal de libertaires et assimilés, pour des raisons bien résumées dans le texte « Croire ou penser, il faut choisir ! », disponible sur le blog de Floréal. La haine légitime contre « notre » État ne doit pas nous conduire à écrire des textes aussi réducteurs que « Ni de leur guerre, ni de leur paix ». C’est une chose que de critiquer l’État républicain, comme je le fais sans concession, entre autres auprès des « ?jeunes » que je connais sur « ma » banlieue, y compris depuis cinq jours. C’est autre chose que de défendre des positions réductrices, qui évacuent la critique de l’islamisme et de ses horreurs spécifiques, comme le fond nos citoyennistes à gauche de la gauche, particulièrement dans le 93. Au point d’accepter sans réagir, sous prétexte de ne pas stigmatiser en bloc les « musulmans », des propos vulgairement complotistes et antisémites, que j’entends parfois dans des cafés maghrébins de « ma » banlieue : « Les attentats sont horribles, mais ils ne sont pas le fait de vrais musulmans, mais de fous manipulés par Israël. » En ce qui me concerne, je ne tolère pas plus ce genre de propos, qui visent à dédouaner l’islam, que ceux de chrétiens qui affirmeraient : « L’inquisition n’avait rien à voir avec le christianisme et l’Église romaine, elle était sans doute manipulée par les rabbins d’Amsterdam. » Quitte à me faire traiter « d’islamophobe » par de prétendus libertaires et assimilés, je n’escamoterai pas la critique de la religion. Sans évidemment assimiler a priori des individus, ici musulmans, à des « fous de Dieu ». Par contre, lesdits libertaires de pacotille croient possible, par des tentatives d’approche opportuniste, de racoler des « jeunes » islamisés à des degrés divers. Misère du militantisme !
P.-S.
* L’objectif de ma lettre n’est pas de stigmatiser « Sous la cendre », mais d’aller à la rencontre de personnes avec qui j’ai a priori envie de soulever des questions importantes. Ce qui n’est pas le cas avec de prétendus libertaires comme ceux qui, dans « Alternatives libertaires » et ailleurs, assimilent frauduleusement la critique de l’islam à de « l’islamophobie » et qui, par suite, déroulent le tapis rouge devant des lobbies aussi infréquantables que celui des « Indigènes de la république ».
Ni Dieu, ni maître.
André Dréan
Paris, le 18 novembre 2015
Pour correspondre, écrire à nuee93@free.fr
http://www.mondialisme.org/spip.php?article2386
Ce pauvre anarcho-sioniste de Coleman, AL lui a déjà répondu :
Benjamin Netanyahu, maître à penser de Monsieur Yves Coleman : Mondialisme.org réussit son examen d’entrée dans l’extrême-droite sioniste
http://www.ujfp.org/spip.php?article4304
Et c’est dommage que la modération d’Indy Nantes l’ait refusé :
https://nantes.indymedia.org/articles/31895
alors que ce n’était que la réponse à d’autres attaques de Coleman dans un article crapuleux dénonçant les antiracistes et les libertaires :
Limites de l’antisionisme n° 15 : Les « antisionistes » sont eux aussi sujets au « mal de mer »…
http://www.mondialisme.org/spip.php?article2044
Pour tous ces défenseurs de l’unité nationale, il y a un article ici qui devrait les intéresser :
Leurs guerres, nos morts
https://nantes.indymedia.org/articles/32480
« … Sur le plan intérieur, nous opposons à la logique de l’escalade guerrière celle de la solidarité et nous appelons à ce que les mobilisations sociales se poursuivent. Nous nous opposons aux annulations de manifestations décrétées par les pouvoirs publics et nous appelons les organisations du mouvement social à maintenir leur calendrier de mobilisation.
L’ « union nationale » qu’on cherche à nous imposer est une manière de faire taire la lutte sociale, ce que nous refusons et dénonçons. L’extrémisme religieux doit être combattu, quelles qu’en soient les formes, mais cela ne peut se faire ni en rognant les libertés de toutes et tous, ni en stigmatisant une partie de la population en raison de ses origines ou de sa religion.
À ce titre, nous maintenons notre pleine solidarité avec les revendications des migrantes et migrants, qui vont continuer de subir les stigmatisations et la répression voire être confondus avec les tueurs de Daech alors qu’ils en sont pour certains les premières victimes : notre lutte sociale est internationaliste et antiraciste, ce ne sont pas les mesures liberticides qui l’étoufferont. »
Cosignataires : Alternative libertaire, Coordination des groupes anarchistes, CNT-F, Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP), Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), OCML-Voie prolétarienne, Parti communiste des ouvriers de France.
C’est dur d’aller plus loin dans l’allégeance à la pensée Netanyahou :
Netanyahu, Monsieur Coleman et le droit au retour des Palestiniens
Le titre de cet article, quelque peu provocateur, semblera sans doute excessif.
Excessif, il ne l’est guère plus que : « Edouard Drumont, maître à penser de Mme Houria Bouteldja : les Indigènes de la République réussissent leur examen d’entrée dans l’extrême droite gauloise » [19]. Monsieur Coleman aurait peut-être (?) pu s’épargner la rédaction d’un article aussi outrancier que malhonnête en lisant la « Lettre ouverte de Rudolf Bkouche au premier ministre : « Votre déclaration « philosémite » n’est qu’une forme sournoise d’antisémitisme » » [1] ou, de Yitzhak Laor, « Le nouveau philosémitisme européen et le « camp de la paix » en Israël » (La Fabrique, Paris, 2007).
Mais « quid » du rapprochement entre Benjamin Netanyahu et Monsieur Coleman ? Ceci : « Benyamin Netanyahu campe sur les positions qu’il avait fixées lors de son discours prononcé à l’université Bar Ilan en 2009. Il refuse de négocier sur la base des frontières de 1967, il refuse le gel des colonies, le droit au retour des Palestiniens expulsés en 1948 et 1967 » [20].
Et voici le point de vue de Monsieur Coleman sur la résolution 194 de l’ONU « Autant le versement d’une indemnisation semble raisonnable, autant le « droit au retour » est une aberration pour les Palestiniens – mais aussi pour les Juifs du monde entier. » [21].
Notons, pour la forme, qu’une confusion est ici faite entre le « droit au retour » des réfugié-e-s palestinien-ne-s, visé par la résolution 194 du 11 décembre 1948 de l’ONU [22], et la « loi du retour », votée par la Knesset le 5 juillet 1950, qui « octroie automatiquement à tout individu juif la nationalité israélienne lors de sa demande d’immigration. » [23]. Quant au fond, s’il y a bien ici une « aberration », c’est de ne pas proclamer avec force l’injustice qu’Eyal Sivan a si parfaitement résumée : « Comment faire accepter à un Palestinien né à Jaffa qu’il n’a pas le droit d’y revenir, alors qu’un juif né à Paris peut, lui, s’y installer ? » [24].
Il est vrai que le concept d’autodétermination semble un peu abscons pour notre docte pourfendeur des antisionistes : que les conditions d’établissement de deux Etats, d’un Etat binational (ou du refus d’un Etat-Nation) appartiennent aux peuples concernés ne semble pas l’effleurer. Il est désormais en bonne compagnie, entre Netanyahu et François Hollande, lequel abonde dans son sens : « Demander à Israël d’accepter le droit au retour des réfugiés palestiniens n’aurait pas de sens… » [25].
http://www.ujfp.org/spip.php?article4304
Article refusé et commentaires invisibilisés.
Tant que Yves Colleman, mondialisme.org, non fides entretiendront une polémique stérile sur le mode confusionisme en orientant toutes leurs publications sur les « vilain-e-s faux anarchistes libertaires qui ne condamnent pas le PIR et les vilain-e-s PIR qui ne représentent personne, ne sont personne mais font exister le pire risque de la terre de l’univers: le racisme anti-blanc » (et encore je fais court), ils ne seront plus les bienvenus sur indymedia nantes pour ce qui me concerne.
Tant que les trolls du bord d’en face répondront sur le même ton il en sera de même pour elleux.
Depuis plusieurs semaines nous sommes envahi-e-s par ce type d’écrits : articles qui tournent en rond, longs copiés-collés qui ne les contre en pas grand chose, des heures et des heures de lecture qui mènent à la nausée et au rejet des deux bords.
Depuis des mois le climat en fRance devient plus pesant, plus radical, plus raciste, plus autoritaire, plus sécuritaire.
Depuis des années nous maintenons ce site POUR les individues en lutte, pour la base, en étant nous même sur le terrain des luttes, pas employé-e-s par indymedia mais au service de celleux d’en bas afin qu’iels puissent s’exprimer sans être invisibilisé-e-s par des tenors de l’expression monopolisateurs d’opinion.
Vous voyez où je veux en venir ? Votre monomaniaquerie, par la place et l’énergie qu’elle requiert, INVISIBILISE les luttes autres.
Nous ne pouvons ni ne souhaitons être des spécialiste de chaque probleme politique: nous ne pouvons et ne souhaitons QUE nous baser sur une charte la plus horizontale et autogestionnaire possible permettant à chaque lutte d’exister dans le respect des autres luttes.
Alors dans ces conditions nous ne condamnerons pas des « racisé-e-s » qui prennent le racisme à bras le corps pour le déraciner et l’emmener sur un autre terrain, un vécu que notre histoire nous rend forcément incapable de connaitre (je ne suis JAMAIS racisée en france, c’est la moindre des choses de le reconnaitre)
Nous ne participerons pas à une chasse aux sorcières, et encore moins à une croisade monomaniaque digne d’une cours de récré sur le mode « c’est pas moi c’est l’autre raciste qui a commencé ».
Et ce n’est surement pas votre manière de faire qui nous fera changer d’avis.
Revenez à de MULTIPLES sujets, de MULTIPLES problemes, de MULTIPLES vies, de MULTIPLES formes de lutte aussi, et nul doute que vous serez alors capable de formuler des critiques du PIR sans tomber dans votre impasse actuelle. Mais un conseil: faites-vous oublier un temps. Le silence fait aussi partie de la lutte.
Cet avis est pour une fois formulé de manière personnelle. Cependant les dernières discussions collectives de l’équipe de gestion étaient assez proche de cette vision. Et en totale saturation. Nous souhaitions écrire quelque chose de construit et clair sur notre position vis-à-vis de la marche des dignités. Les évènements d’alarme sur la zad puis d’urgence « terroriste » nous rendent, chose qui semble ne pas vous toucher, indisponibles à soigner vos égos.
Alors vos articles vont être systématiquement refusés, ce qui n’a rien à voir avec de la censure puisqu’ils demeurent visibles, lisibles… et ô combien risibles si l’époque n’était si sombre…