Depuis fin octobre, les travaux de déboisement ont commencé sur le tracé des lignes à Très Haute Tension dans la Haute vallée de la durance (entre Gap et Briançon).

De blocages en sabotages, de recours juridiques en perturbations des conseils municipaux, pas un seul jour ne se passe sans que les opposant-e-s au projet ne se manifestent en plusieurs endroit de la vallée. Une marche à même réuni près de 600 personnes le 8 novembre.

Les tentatives d’intimidations de l’Etat vont bon train : personnes emmenées au poste en contrôle d’identité, convocations et puis interdiction télévisée du Préfet Besnard de manifester pendant 3 mois. Et oui, dans les hautes-alpes comme ailleurs, l’état d’urgence permet d’accentuer la répression.

Face à cela, les opposant-e-s s’organisent. Les actions continuent accompagnées de refus collectifs de déclarer son identité, d’esquives pour ne pas se faire attraper par les képis… Tenez-vous au courant… La vallée aura besoin de vous !

Vous pouvez retrouver les comptes-rendus des actions, des contacts, des émissions de radios et bien plus sur [1] Contre la THT, le nucléaire et son monde ! L’état d’urgence, y pas moyen !

Voici le compte rendu du mardi 24 novembre. Rendez-vous était donné à 13h/

« Nous voici réunis à plus de cinquante personnes sur le parking des Clots à St Clément sur Durance… une cinquantaine, déterminés à braver les interdictions du préfet des hautes alpes, interdisant 3 mois de contestation au mouvement NoTHT. Après quelques discussions sur la stratégie à adopter pour bloquer le chantier, nous prenons en gais lurons la piste nous conduisant au énième lieu de saccage de RTE. On rejoint tout d’abord une pelleteuse entrain d’affiner son terrassement, que l’on bloque. On se dirige ensuite un peu plus haut vers un chantier de bûcheronnage, non sans laisser sur nos pas des amas de troncs d’arbres sur la piste. Miloud, le chef de chantier pour RTE, est agacé. Fabrice le RG le rejoint en sueur et à bout de souffle…en profite pour proférer quelques menaces à l’encontre de quelques manifestants. L’Etat d’urgence lui donne un sentiment de puissance inégalable.Retour ligne automatique On bloque le chantier pendant plus d’une heure, des compagnons de lutte postés plus bas sur la route nous avertissent de l’arrivée de l’huissier (payé gracieusement par RTE pour monter des dossiers et nous coller des procès), ainsi que de l’arrivée d’une dizaine de véhicules de la gendarmerie. En tout, plus de 34 gendarmes sont dénombrés à différentes pistes d’accès au chantier. On décide tous ensemble de redescendre par un autre chemin. On arrive au hameau des clots, on sait que les flics nous attendent en nombre sur le parking où de nombreuses personnes sont garées. On décide collectivement de refuser tout contrôle et de faire bloc. On marche, les flics se positionnent devant nous, nous stipulant qu’ils vont effectués un contrôle d’identité. On leur répond qu’il n’y en aura pas cette fois-ci. On se sert les coudes et on fait silence devant les forces de l’ordre. Mal à l’aise, carnets à la main, ils ne savent pas quoi faire. On s’observe quelques minutes. Tout à coup on décide de faire demi tour, et d’aller boire un coup au chaud… car on vient d’être invité à se réchauffer chez des voisins du village. La solidarité la plus belle qui puisse être s’installe entre nous. C’est beau. On discute, on s’hydrate au thé, au café, les bébés nous accompagnent en buvant des biberons de lait chaud. Les flics se caillent dehors. Puis vers 16h45, la plupart des bleus s’en vont, estimant qu’ils ont assez d’informations pour réussir à remplir leur plan quinquennal de fichage. On reprend la route, en caravane…

Dans l’ après-midi, on reçoit un coup de fil de la préfecture. Le préfet nous accorde, à Avenir Haute Durance et aux collectifs NoTHT une rencontre ce mercredi avec pour unique condition qu’il n’y ait aucune manifestation à Gap mercredi…ca tombe bien, y’en avait pas. Le compromis n’est pas dur à accepter. La stratégie fanfaronnante de jeudi dernier sifflant la fin de la récréation, ne semble plus d’actualité pour monsieur le préfet. Un communiqué de presse dans les médias locaux et une action de blocage le même jour, ça pose le rapport de force !

De plus, la nouvelle nous arrive que le tribunal administratif de Marseille a bloqué le chantier de l’aérodrome de St Crépin (base logistique de RTE pour la THT). Ca nous met le sourire. Sans cette base terminée, pas d’hélicos pour transporter les pylônes. Ca va être long, très long pour RTE d’achever ces lignes THT…

Et si cela devenait un nouveau bourbier pour l’Etat, comme Notre dame des landes… Multiplions les fronts en cette vieille démocratie nauséabonde… prise en otage par une poignée d’énarques, de banquiers et de vendeurs d’armes.

Le temps des vaches grasses est terminé !

Seule la lutte paie ! Nouvelles actions à venir ! La résistance continue ! »