Salut à tous-tes.

Commençons par une petite présentation personnelle, Samy, Juliette, Simon, trois jeunes rêveurs et rêveuse certains-es diraient utopistes.

Depuis quelques années nous portons un rêve : La création à Nantes ou dans son agglomération d’une école libertaire ou plus exactement d’un lieu de vie autogéré, un espace de liberté qui permettrait aux jeunes, enfants et ados de grandir à leur rythme, de vivre leur enfance et leur adolescence selon leurs envies propres et d’apprendre par eux-mêmes et au contact des autres, jeunes comme moins jeunes la vie commune et la prise de décisions collectives.

Cette folle envie nous est venue par l’attristant constat dans notre vie professionnelle comme dans celle de tous les jours de ce qu’est le statut des enfants et adolescents-es dans nos sociétés et des affligeants dégâts produits sur leurs jeunes âmes tant par le système scolaire tel que nous le connaissons (sous sa triple version, étatique, confessionnelle ou professionnelle/patronale) que par un état d’esprit général qui relègue les mômes à un rang d’être humain de seconde zone devant simplement obéir aux adultes et se conformer à ce que la société attend d’eux.

C’est un lieu commun de dire que l’école traditionnelle a pour fonction première d’éteindre la vie et l’énergie créatrice chez les enfants et pour tâche plus ou moins assumée de produire les outils performants et dociles dont les entreprises et l’Etat ont besoin pour continuer d’exister.
C en est un autre de dire que la société des adultes dans son ensemble considère les gosses comme devant être « éduqués », « formatés » « façonnés » pour « devenir bons ».
Partant de postulats comme ceux-ci nous avons bien conscience d’enfoncer des portes déjà béantes.

C’est néanmoins cette triste constatation qui nous révoltait chaque jour un peu plus et face à laquelle nous nous sentions si impuissants au sein de structures étatiques qui nous a donné cette idée folle à laquelle nous avons petit à petit accroché nos espoirs, nos rêves, nos envies de foutre un grand coup de pied dans la fourmilière et d’allumer une bougie, fut elle minuscule au beau milieu de cette obscurité, ne datant pas d’hier et n’étant pas en passe de s’éclaircir de sitôt.

Convaincus par le fait que les enfants et adolescents-es sont des êtres humains à part entière et sur le même pied d’égalité que les adultes, convaincus aussi par le fait que ceux-ci ne devraient pas avoir à imposer leurs ordres aux jeunes ni diriger leur vie de quelque manière que ce soit, convaincus enfin de la nécessité d’une véritable « école » publique (Nous ne saurions considérer sa Glorieuse Sainteté l’Ecole de la République et sa vision de l’égalité et de la démocratie comme pouvant s’appeler ainsi.), accessible à tous-tes sans distinction de classe. D’une « école » également qui soit sans équivoque au service des enfants, de leur rythme personnel et de leurs envies propres, nous nous sommes intéressés de plus en plus à tout ce qui avait pu se faire, ou se fait encore à l’heure actuelle au niveau d’expériences de ce style et l’envie de nous lancer à notre tour dans la lutte nous a gagner de plus en plus, jusqu’à finalement décider d’aller au-delà du rêve pour la concrétiser.

Ce beau projet, qui porte désormais le nom des « Pissenlits », nous le voyons comme une petite communauté autogestionnaire, un « centre éducatif » libertaire, une sorte de « République éducative » pour reprendre les mots de certains camarades de luttes ayant participé dans les années 90 à un projet très similaire sur l’île d’Oléron. (1) Un espace donc, ou chacun-e serait pourrait faire absolument ce qu’il-elle voudrait tout en respectant la liberté et les envies des autres, adultes comme enfants/adolescents-es.Il y régnerait une absolue liberté de jouer, d’étudier, de bricoler, bidouiller, faire moultes activités, rêver, ne rien faire, vivre sa vie.

Il n’existerait pas d’organe décisionnel bureaucratique, ni de direction car les décisions seraient prises de manière collective par système d’assemblées générales, de commissions, de « conseils » d’enfants et d’adultes. Ce fonctionnement de démocratie directe serait l’épine dorsale des Pissenlits et bien entendu la voix d’un-e enfant aurait autant de valeur que celle d’un-e adulte.

Constitués en association Loi 1901, nous n’avons pour seule obligation légale que de mettre à disposition le « matériel pédagogique » nécessaire à l’étude des programmes scolaires officiels. Bien entendu il sera toujours possible aux jeunes qui en feraient la demande de suivre ces apprentissages, nous comptons en outre proposer de nombreuses idées d’animation très diverses, celles-ci étant bien évidemment ensuite adaptées aux envies et aux non-envies de chacun-e.

Certes tout ça c’est bien joli mais concrètement, comment ça va se passer ? Comment est-ce que nous pensons fonctionner financièrement, matériellement, et pour la vie de tous les jours ? Et par des mots tellement employés à tort et à travers autour de nous : « Liberté », « démocratie », « autonomie », « autogestion », « égalité » qu’est ce que nous entendons exactement ? Et comment est-ce que nous pensons les vivre au quotidien ? Tant de questions comme dirait l’autre…..

C’est pourquoi nous avons décidé d’organiser un certain nombre de réus d’infos afin de pouvoir faire connaître notre projet et créer une discussion autour, répondre aux interrogations qu’il pourrait susciter et bien entendu trouver d’autres personnes qui seraient bottées par cette idée folle et qui seraient d’accord pour y participer ou la soutenir d’une manière ou d’une autre.

Une soirée de discussion autour du sujet est dores et déjà prévue vendredi 18 décembre à « La Perle » (8 rue du Port au Vin à Nantes) à partir de 21h. N’hésitez pas à venir nous faire un petit coucou, on essaiera au mieux de répondre à vos questions et d’approfondir sur le comment, le pourquoi, l’ »éducation » et la vision que nous en avons, les adultes et les jeunes, ce que nous mettons derrière le mot « libertaire » ou derrière tant d’autres choses…….

Nous sommes également en discussion avec le collectif B17 afin d’organiser d’autres temps d’échanges et nous vous tiendrons informés dés que nous en saurons davantage.

N’hésitez pas, également, à passer l’info autour de vous et à ramener vos potes, votre famille, tous les gens que vous connaissez et que l’idée pourrait intéresser de près ou de loin.

On compte sur vous ! Venez nombreux-ses et n’oubliez pas que ça n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.

Samy, Juliette, Simon

(1) L’école libertaire Bonaventure ayant existée sur l’île d’Oléron entre 1993 et 2001