Selon les mêmes autorités, il y aurait environ 3000 exilé-e-s à Calais en ce moment. Dont quelques centaines de demandeurs d’asile sans hébergement. Dans les faits, on a vu une baisse due au blocage de la frontière italienne, en partie compensée par des personnes arrivées par les Balkans. Puis à nouveau une hausse.

Mais 2000 personnes, ça veut dire en gros les 2/3 des exilé-e-s présent-e-s à Calais qui se coordonnent pour passer la même nuit par le même endroit, sans que le nombre, à cette échelle soit un facteur de réussite (il n’y a pas plus de navettes qui transportent les camions par le Tunnel dans lesquelles monter). Qui se coordonnent en étant pas du même pays, en n’ayant pas de langue ni de culture commune. Un niveau d’organisation surgit de nulle part pour un résultat improbable.

Il y a quotidiennement des bénévoles présents dans le bidonville, on n’a pas entendu parler de quelque chose d’aussi massif. Deux mille personnes qui traversent tout Calais pour aller du bidonville vers le site du Tunnel, ça se voit.

Les entrées « en nombre » dans le périmètre du tunnel, comme on en voit depuis quelques semaines de manière, concernent 100 à 300 personnes. L’échelle aurait été multipliée par 10.

Bref, c’est peu crédible.

Pourquoi lancer un tel chiffre ? On ne peut faire que des hypothèses. Eurotunnel essaye de faire payer les gouvernements français et britanniques, pour compenser le manque à gagner dû aux tentatives de passage et les frais de sécurisation, à hauteur de 9,7 millions d’euros. En général, le gouvernement français essaye de faire payer les Britanniques, comme ça a été le cas avec le fonds abondé par le gouvernement du Royaume-uni à hauteur de 15 millions d’Euros sur trois ans pour la sécurisation du port. Et puis à un moment où le nombre de blessés et de morts augmente de manière dramatique, où le Défenseur des Droits confirme qu’il rendra une décision en septembre concernant Calais, décision qu’on devine très défavorable au gouvernement, peut-être est-il opportun de détourner l’attention des médias.

Propagande, quand tu nous tiens.