Les tambours, clarinettes et autres cuivres sont très chelous. Vallait mieux laisser la sono avec la Rumeur et Casey. En fait, c’est pas la fête de la musique, encore moins le printemps des voisins. On ne fête rien. Vraiment. Donc quand tu es blanc-he et que tu débarques en première ligne avec ton tambour, ton sandwich et ta haine anti-flic, bah ce n’est pas l’heure, pas le moment. Les violences policières concernent d’abord les racisé-es. En ce sens, ils nous protègent, nous les blancs, de ces violences. Donc quand vous êtes à des manifs, que vous parlez à la place de, que vous provoquez les flics, vous ne servez aucune cause. Surtout si c’est pour provoquer des affrontements avec les flics, dont vous ne serez pas les premières victimes ni devant la justice, ni dans les médias, ni en GAV. Autre point : Zyed & Bouna n’étaient pas vos frères, ni vos fils. Vous voulez montrer votre solidarité ? Vous venez, vous restez derrière et vous la fermez. Presque dernier point : vos affiches là avec Remy Fraisse en premier : ce n’est pas possible ! Rémy Fraisse ne peut pas être le premier d’une liste de noms de personnes assassinées par la police. Ni le seul à avoir un nom de famille. Donc je résume : tu es blanc-he et tu veux montrer ta solidarité avec les racisé-es et les familles pour Zyed & Bouna ? Tu ne peux pas organiser le rassemblement et le transformer en mode salade d’endives, taboulé, dreadlocks et tambourin. Tu ne provoques pas les flics car ce n’est pas toi qui en subira les conséquences les plus importantes, ni maintenant ni les prochaines années. Tu ne t’appropries pas la parole des concerné-es, et tu ne mets pas sur le même plan Rémy et Zyed & Bouna. [Dans ces lignes, je fais référence à] un rassemblement suite au verdict [du procès des policiers impliqués dans la mort de] Zyed & Bouna. Les premiers qui ont pris la parole étaient blancs. Le premier nom sur les pancartes affichées était Rémy Fraisse, qui je le répète est le seul à avoir droit à son nom de famille.