Face à la multiplication des actes de violence gratuite perpétrés par des individus vraisemblablement associés à l’extrême-droite, nous adressons une réponse unitaire des différentes mouvances alternatives réunies à l’issue de la Fête de l’Autogestion le 30 mai dernier, afin d’exprimer notre préoccupation, mais aussi notre détermination à mettre fin à ces agressions.

Ce qui a tout d’abord commencé par d’insignifiantes menaces et tentatives d’intimidation sur les réseaux sociaux il y a plus d’un an, a évolué en une série d’attaques racistes, politiques, gratuites et haineuses. Incidents d’autant plus choquants que la police cherche à atténuer leur gravité en niant le caractère politique qui motive ces individus, ce qui n’a fait que les conforter dans leur sentiment d’impunité. Ce n’est qu’au cours des dernières semaines, où leur violence s’est étendue à des évènements culturels et musicaux grand public, que la presse locale a enfin daigné évoquer cette menace, alors qu’il y a 6 mois à peine elle préférait blâmer les antifascistes qui perturbaient une manif noyautée par des groupes ouvertement néo-nazis…

De tels évènements dans une ville aussi discrète que Quimper sont révélateurs d’un phénomène qui touche toute la France : la montée d’une extrême-droite déchaînant sans complexes son agenda haineux, tout en se présentant comme victime de l’oppression de ses opposants. C’est la même stratégie qu’adoptent les boneheads (skinheads racistes) sévissant à Quimper, qui se dérobent à la responsabilité de leurs exactions en niant toute affinité politique dès qu’ils doivent rendre des comptes. Leurs fréquentations ne laissent pourtant aucun doute : Adsav, Breiz Atao, Bloc Identitaire, Blood&Honour. On leur doit la venue à Quimper de nazillons de Vendée ou d’ailleurs, ainsi que les tags, apparus aux alentours de l’hôpital Gourmelen, de croix gammées et de croix celtiques écourtées (symbole de la suprématie blanche chez les nationalistes du monde entier). Pour finir, profitant de l’absence d’une opposition antifasciste organisée, leur nombre augmente au fil du temps. Que diront alors les personnes préférant garder la tête dans le sable, qui estiment que parler de menace « fasciste » est exagéré et alarmiste ?

Il n’y a pas de tolérance à accorder à des gens dont la volonté affichée est d’instaurer un climat de terreur dans la région. Quelle est la finalité de cette pseudo-milice, si ce n’est faciliter (consciemment ou non) l’implantation de groupuscules d’extrême-droite plus sérieux ? Si ces crânes rasés n’ont pas le monopole de la violence, il sont cependant les seuls à l’appliquer avec préméditation et à des fins idéologiques. Quand même une fête de village se retrouve ciblée par ces nervis, comment prédire quelle sera leur prochaine cible ?

Nous souhaitons non seulement condamner leurs agissements mais également témoigner notre solidarité aux victimes. Nous resterons attentifs et vigilants et nous ne lâcherons rien !

Collectif Antifasciste du Pays de Quimper