L’État a voulu frapper un grand coup pour affaiblir le mouvement. Dominique Bussereau, le Président du Conseil Départemental de la Charente-Maritime déclare à Manuel Valls et Bernard Cazeneuve « que l’évacuation d’Oléron et d’Echillais » signifie que la légalité républicaine est maintenant respectée. Comment peuvent t-ils parler de légalité républicaine ? Cet acte est une dérive de plus à l’encontre de la démocratie. Prochainement l’Etat défigurera la Maison Heureuse, lundi 18 mai des ouvriers devraient murer le bâtiment et mettre des portes blindées sur un si bel endroit. C’est de la dégradation délibérée, un saccage de plus exposé aux yeux de tous-tes. D’ici quelque temps, un promoteur va louer les bâtiments pour en faire un centre de remise en forme pour sportifs de haut niveaux. Privatiser un lieu public classé historique pour le profit, c’est bien la marque d’un néolibéralisme décomplexé qui ne se cache plus. A la place d’un centre pour des Zlatan et autres stars milliardaires, faisant d’Oléron une réplique de l’Île de Ré, nous défendions le projet d’un centre culturel et social, un espace de gratuité et d’échange, ce qui manque cruellement à l’île. En outre, des plantes en voie de disparition et protégées ont été recensées dans l’enceinte de l’établissement, et nous étions sur le point de demander à l’intégrer dans la zone Natura 2000 voisine.

Ces deux interventions simultanées sur les ZAD d’Oléron et d’Echillais auront mis au total 16 copains et copines en G.A.V. Deux d’entre eux ont été mis hors de cause, quatre autres ont fait l’objet d’un rappel à la loi, et sept seront convoqué-e-s le 11 septembre à 9h au Tribunal Correctionnel de la Rochelle dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Deux copains ont été transférés au parquet le 13 mai à 9h du matin et ils seront jugés au Tribunal Correctionnel de la Rochelle le 9 juillet à 16H. L’un passe pour outrages et violences sur gendarmes pour des faits antérieurs qu’il conteste, et pour recel d’électricité avec dégradations. En attendant, il a interdiction de se rendre dans la commune de Saint-George, sous peine de détention provisoire jusqu’au jugement. L’autre copain est accusé de recel d’électricité avec dégradations et refus d’ADN, et il a aussi interdiction de se rendre sur toutes les communes de l’ile d’Oléron sauf celle de Dolus ; et interdiction de voir tous les personnes présentes lors de l’expulsion jusqu’au jugement sous peine de détention provisoire.

Suite à notre arrestation, nous avons été éparpillé-e-s sur Rochefort, Marennes, Nieul-Sur-Mer, Cozes, Saint-Jean-d’Angély, Angoulins, Pons, Saintes, Jonzac et l’Ile de Ré. A noter, personne n’a été dans une gendarmerie sur l’Ile d’Oléron. Les 4 toutous ont été mis à la fourrière de Saint Pierre d’Oléron et nous avons du payer 100 euros pour les récupérer. Le village de Boyardville a été quadrillé de gendarmes et ils ont fouillé tous les véhicules y entrant . Les forces de l’ordre empêchaient tout rassemblement autour de la Maison Heureuse et des pelotons patrouillaient tout autour. Le site est encore bien surveillé par les chiens de garde de l’Etat, et la Maison Heureuse n’est donc plus accessible.

C’est donc une chance qu’un ostréiculteur nous propose une terre sur Dolus, Route des huîtres. Nous commençons dès aujourd’hui à investir le site de la nouvelle ZAD d’Oléron, et nous voudrions utiliser que des matériaux écolo pour nos constructions, dans le respect de notre environnement et du vivant que nous défendons. Ce site est magnifique et cette nouvelle ZAD se trouve au cœur d’un site ostréicole d’importance ! La lutte ici ne fait que commencer, l’expulsion de la Maison Heureuse doit renforcer le mouvement, car l’enjeu est important. Le projet de filières de moules et d’huitres dans la Malconche est surdimensionné, financé à 70 % par l’argent public. Il ne servira qu’a une poignée d’ostréiculteurs avide de vouloir produire plus en mettant en péril le reste de la profession restant dans le bassin, et menaçant le fragile équilibre de l’écosystème marin. Le projet de la Malconche n’est qu’un début, à terme c’est 14 000 hectares de zone aquacole qui devrait être mis en place sur les côtes de la Charente-Maritime, d’Oléron jusqu’à la Rochelle.

Les travaux dans l’Anse de la Malconche devraient commencer très rapidement. Mais il reste encore des recours juridiques pour stopper le chantier, mais pour cela nous avons besoin du soutien de la population pour faire monter la pression face au CRC, la lutte ne fait que commencer !

Ici ou ailleurs soyons partout, ZAD Partout !