Peu après le rendu du tribunal concernant une affaire de récup et un inculpé de la manif du 22 février 2014 et après un sympathique picnic-partage de récup sous le auvent du « palais de justice » (cf https://zad.nadir.org/spip.php?article3003), la quarantaine de personnes présente s’est dispersée.

Depuis un moment nous avions remarqué une camionnette blanche stationnée près du quai: à bord, un type le téléphone collé à l’oreille surveillait et photographiait notre groupe. Dans le tribunal des DGSI font de même.

Une personne qui a assistée à l’arrestation témoigne:

« En partant on a rejoint notre voiture garée deux rues plus loin. A ce moment le camion blanc est passé devant nous et s’est garé au croisement de rue suivant, visible. Le même type avec sa casquette, son blouson, son jean et son téléphone s’est posté à même pas 20 m de nous et nous a regardé partir. Il était environ 17h15. On a cherché à rejoindre les quais, mais on roulait depuis à peine 5 minutes lorsqu’on a été ralenti par un embouteillage.
A ce moment une voiture du SDIS (service départental d’incendie et de secours), est passée au ralenti, suivie d’une ambulance, sirène éteinte mais gyrophare allumé, puis d’une fourgonnette de police et une voiture de police et enfin, derrière, toujours la même camionnette blanche.
En l’espace d’une minute, on était encerclés. Une dizaine de flics est arrivée, on a ouvert la fenêtre mais ils étaient déja en train d’ouvrir les portes. Ne bougez pas! coupez le moteur! Mettez les mains sur le tableau de bord! puis deux fois: « mettez le frein à main! ». Ils semblaient très nerveux. Trois flics, coté passager, s’exclament: « c’est lui », et direct « enlevez votre ceinture », tout en saisissant le copain à deux, l’un lui passant les menottes. Les flics refusent de répondre à nos questions et protestations. Ils l’embarquent dans la camionnette blanche et partent en trombe. »

Depuis nous n’avons pas de nouvelles. Nous ne savons pas les charges qui pèsent contre le copain mais on ne peut que s’étonner du côté ciblé de cette interpellation. Nous ne pouvons qu’esperer qu’il ne s’agit pas, encore une fois, de s’acharner sur une personne à défaut de pouvoir faire reculer un mouvement. L’opération, en mode anti terroriste, apparait complètement ubuesque, très inquiétante, au regard du caractère tranquille de la manifestation de l’après midi.

A côté du rassemblement, peu après le début, une personne avait déjà été arrêtée, du fait de sa ressemblance avec le copain interpellé plus tard. Elle a été relachée par la suite.

Des témoins et des occupant-es de la ZAD solidaires.