Le samedi 21 février, la police a d’abord laissé la manifestation, menée par l’assemblée des blessés, emprunter les artères du centre ville de Nantes, mais dans un deuxième temps (devant l’hôpital et après), elle s’est déchaînée en utilisant matraques et LBD (13 tirs selon l’autorité policière) contre des manifestants, ciblant au passage les journalistes et un secouriste, clairement identifié par son uniforme, plaqué au sol à l’intérieur du CHU, et dont le matériel a été détruit par une équipe de la BAC qui a proféré des menaces de mort à son encontre.

Les blessés lors de cette manifestation sont invités à se faire connaître par courriel : assemblee.des.blesses[@]gmail.com

La justice, expéditive, a condamné très sévèrement des manifestants, à des peines de prison ferme pour jet de fumigène, et des interdictions de territoire, sur lesquelles nous interrogerons le ministère de la Justice.

Des condamnations prononcées alors qu’il n’y a pas de victimes déclarées, juste un étonnant « préjudice moral » attribué à des policiers qui récoltent des centaines d’euros, à titre personnel.

En revanche, la justice oppose depuis un an une inertie pesante aux plaintes des trois Nantais* mutilés par des tirs policiers de LBD, les redoutables lanceurs de balles de défense. Depuis le 22 février 2014, leurs plaintes sont au point mort. La justice hésiterait-elle à désavouer la police qui lui fournit au quotidien les procédures et procès verbaux ? Est-ce un prélude à une décision d’impunité de l’institution policière responsable de ces mutilations volontaires ?

L’assemblée d’organisation de la semaine des résistances aux violences d’État tient à rappeler que ni cet immobilisme judiciaire, ni cette répression féroce n’entameront sa résistance.

* Quentin Torselli, Damien Tessier, Emmanuel Derrien