Il est faux de croire que ces actes sont nécessairement le fait de déséquilibrés, ou de personnes perdues qui subiraient l’influence de l’actualité tragique. Ils sont l’illustration de la progression politique de l’extrême droite de terrain, et témoignent d’une volonté de passage à l’acte de certains groupuscules. Le climat actuel, les discours des grands partis, qui demandent aux musulmans de se justifier, qui encouragent la répression, qui désignent les couches populaires comme antichambre de l’extrémisme, encouragent directement les militants d’extrême droite, qui se sentent sécurisés et autorisés dans leur méfaits, portés par la tendance médiatique.

Le tag sur la mosquée de Rennes déclarait en Breton « arabes dehors ». Pour l’extrême droite, le musulman est un arabe, c’est tout. Ce raccourci démontre comment l’extrême droite fait vivre le racisme au travers de concepts qui l’arrangent. En public et au grand jour, le raciste parlera de « musulmans », mais la nuit en cachette, il parlera  « d’arabes »…
Le but de ce tag est de susciter la peur en faisant planer l’ombre d’une possible menace physique. Il est également de médiatiser l’idée abjecte selon laquelle ceux que l’extrême droite considère comme extérieurs à la Bretagne et la France sont vecteurs de terrorisme.

Sur Rennes et en Bretagne, les militants d’extrême droite violents les plus actifs sont appelés « identitaires ». On en retrouve par exemple au sein d’Adsav, groupe politique indépendantiste Breton. Ce mouvement utilise de multiples symboles nazis pour sa propagande. Ils représentent une faible minorité au sein du « mouvement breton ». S’il n’est pas nécessairement et théoriquement « ami » du Front National, il partage avec ce dernier racisme et xénophobie, et passe le plus clair de son temps à appeler à la « guerre contre l’envahisseur ».

La vague sécuritaire à venir, qui sera le fait du PS, de l’UMP et des partis de gouvernements, contrairement à ce qu’elle prétendra faire, va encourager les actes des groupuscules d’extrême droite, en instaurant un climat résolument raciste. Quelques dizaines de radicaux agiront sous les yeux de gens apeurés qui feront semblant de ne rien voir, et choisiront d’oublier les victimes, qui seront « arabes », « musulmans », « juifs », « pauvres », « militants égalitaires », étrangers… tous ceux que l’extrême droite et la paranoïa étatique, dans leur haine, désigneront comme cibles et coupable.

Refusons la peur, refusons de baisser la tête : soyons unis !