Sèm de belugas dins lo calabrun
(Nous sommes des étincelles dans le clair-obscur)

 Dans la nuit d’un théâtre d’opération du maintien de l’ordre, Rémi est tombé. Son corps a été capturé, traîné par les gendarmes. Il fallait effacer cette trace par trop gênante, opacifier un peu plus l’atmosphère déjà saturée de gaz. Mentir, occulter, bluffer à propos de ce corps sans vie, c’est ce que n’ont eu de cesse de faire tous les échelons du pouvoir pendant les semaines qui ont suivi. L’oubli des meurtres policiers est une question de sûreté nationale. La contention des émotions qu’ils suscitent également.

 Mais parfois, trop rarement, le voile d’amnésie est déchiré, la confusion devient subitement limpide. Ce fut le cas pour Bouna et Zyed en 2005, c’est également vrai depuis un mois à propos de Rémi. Des centaines de rassemblements et de manifestations, des blocages de commissariats, des A.G. dans les facs et les lycées, des péages gratuits… comme autant d’étincelles dans la nuit policière, de repères éblouissants jetés vers le futur. Témoignages d’une présence qui ne veut plus s’évanouir.

 Un mois jour pour jour après sa mort,
 rendons une nouvelle fois hommage à notre camarade.

MERCREDI 26 NOVEMBRE
MARCHE AUX FLAMBEAUX
ALBI – 18H00 Cathédrale Sainte-Cécile