Reçue ce matin par un sous fifre du ministère du travail, leur délégation n’a pas été entendue.  »Ce n’est pas une bonne méthode que de faire la grève de la faim » leur a dit le représentant de Rebsamen. Car le ministre du travail n’avait même pas jugé utile de les rencontrer. Sans doute est il trop préoccupé par les chômeurs qui ne cherchent pas de travail ! 

Où est la promesse faite par le candidat Hollande de lutter contre les licenciements boursiers ? Aux oubliettes ! Car c’est bien de cela qu’il s’agit. L’usine de Carquefou est rentable. Impérial Tobacco, c’est 15% de bénéfice net après impôts. 3.5 milliards d’euros de résultat net, dont plus d’un milliard versé en dividende aux actionnaires, pour un peu plus de 20 milliards de chiffre d’affaires. Impérial, colossal… Mais ce n’est pas assez ! Le groupe veut transférer l’activité nantaise en Pologne pour économiser sur les salaires et payer moins d’impôts qu’en France. La fiscalité est encore plus favorable en Europe de l’est pour les patrons prédateurs…. Il leur en faut plus. Toujours plus.
Ce soir, le campement devant l’usine, symbole de la résistance, aura fait place nette. Le monde, leur monde sera propre. Le nôtre, celui de ceux qui veulent travailler pour vivre, sera un peu plus en friche… avec tous les dégâts humains, familiaux et personnels que cela engendre…

Par ailleurs, révélé cet après-midi par France-Info, le rapport sur la situation de l’entreprise, établi sur demande du Comité Central de l’Entreprise et rconfirme que la fermeture du site de Carquefou conduit bien aux licenciements boursiers que François Hollande, dans sa campagne, disait vouloir combattre . Jamais le groupe Imperial Tobacco ne s’est porté si bien.

Entre 2009 et 2013, la part des salaires dans la valeur ajoutée a chuté de 40% à moins de 24%. Le prix de revient d’un paquet de cigarettes est de 17 centimes, et les frais de personnel ne représentent que 4 centimes ! Aucune cause structurelle dans la volonté de fermer le site. Par contre, une volonté farouche de distribuer toujours plus de dividendes aux actionnaires. Le travail de chaque salarié rapporte 1,8 million d’euros aux actionnaires. Vous avez bien lu. Le parasitisme financier se porte bien. Et le gouvernement (de gauche) laisse faire.

Mais la lutte continue. La mauvaise herbe, ceux qui ne comptent pour rien face à la voracité financière, est tenace. Demain matin à 9 heures, ils seront au Tribunal. Leur recours juridique peut aboutir. Et demain après-midi, ils occuperont de nouveau la rue. Soutenons les. Ils ont besoin de notre solidarité. Car aujourd’hui, c’est eux. Mais demain, si nous restons indifférents, ce sera nous.

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