Le tribunal de Marseille vient d’ordonner à l’Assédic de réintégrer les
plaignant-e-s qu’elle a exclu prématurément du régime d’indemnisation.
La décision du tribunal fait chaud au c¦ur de tous les chômeurs, même les
chômeurs qui ne sont plus indemnisés ou qui, bien qu’ayant cotisé, sont
exclus de l’indemnisation.
Qui dit ce jugement ?
Il dit que les chômeurs ont des droits, que les engagements pris, que la
parole donnée, même à des chômeurs, doivent être respectés.
Les chômeurs ont des droits ! Voilà une affirmation qu’on n’entendait plus
depuis longtemps.
Tous les salarié-e-s cotisent mais plus de la moitié des chômeurs n’ont
droit à aucun indemnisation.
Les chômeurs n’ont pas droit à des « moyens convenables d’existence » (400
euros pour l’ASS, 360 euros pour un-e RMISte célibataire, est-ce un revenu
convenable ?) bien que la Constitution les garantisse à chaque individu, y
compris les privé-e-s d’emploi.
Les chômeurs n’ont pas droit à un revenu garanti : l’ASS peut être supprimée
d’un simple décret, lui même suspendu (et non annulé) partiellement. L’ASS
et le RMI sont à la merci d’une radiation. Ils sont passibles de suppression
pour cause d’insoumission, de refus du harcèlement, de l’infantilisation,
des humiliations.
Les chômeurs n’ont pas droit à la liberté de choix de leur emploi ni de leur
formation.
Avec le RMA, les chômeurs n’ont même plus le droit d’être des salarié-e-s
comme les autres.
Selon Chérèque, le patron de la CFDT, les chômeurs ne devraient même pas
avoir le droit à la justice. En hurlant à la « catastrophe » qui pendrait au
nez de l’Unédic si tous les tribunaux confirmaient la décision des
magistrats de Marseille, Chérèque fait valoir le droit supérieur du Medef
sur les droits des chômeurs et exerce une pression misérable sur la justice.
Le déficit de l’Unédic fut engendré par le PARE (inventé par le Medef, la
CFDT, la CFTC et la CGC) qui a baissé les cotisations patronales et permis
que les allocations chômage soient versées pendant 3 ans au patronat.
Le rétablissement des droits des chômeurs passe par une refonte générale de
tous les régimes de chômage (Assédic, ASS, RMI) en un régime unique financé
par le patronat (lui seul est « producteur » de chômeurs, lui seul tire profit
de l’existence d’un chômage de masse) et géré par les représentant-e-s
élu-e-s des usagers (salarié-e-s avec ou sans emploi), un régime qui assure
à chacun-e un revenu minimum au niveau du SMIC et le libre choix de son
emploi et de sa formation.

AC !
ac.orne@free.fr