A DIFFUSER TRES LARGEMENT!!!

Limoges, le 12 avril 2004

Nous, étudiants mobilisés de Limoges, réunis en assemblée générale, appelons l’ensemble des étudiants de France à nous rejoindre dans notre lutte.

La faculté de lettres et sciences humaines est occupée depuis deux semaines, les STAPS sont en grève depuis trois semaines, la fac de sciences et techniques est occupée depuis quelques jours.

Nos revendications portent sur le sort fait à l’enseignement supérieur et à la recherche, à travers les réformes européennes, la régionalisation et la pénurie budgétaire ; sur le sort fait à l’enseignement en général, avec notamment la réduction drastique du nombre de postes ouverts aux concours de l’éducation nationale cette année ; sur le sort fait aux étudiants enfin, à travers la précarisation croissante du milieu étudiant depuis trente ans.

Ces revendications ne sont pas nouvelles et ont animé tour à tour de nombreuses universités françaises ces dernières années ; nombre d’étudiants ont connu une mobilisation d’ampleur sur leur fac, et connaissent les sujets qui nous mobilisent aujourd’hui pour s’être déjà battu récemment sur les mêmes thèmes. Cependant, c’est l’une après l’autre que les facs se sont battues, et aucune mobilisation générale n’a encore pu émerger.

IL S’AGIT AUJOURD’HUI DE SE BATTRE TOUS ENSEMBLE POUR IMPULSER UN RAPPORT DE FORCE SUFFISANT, D’AMPLEUR NATIONALE,

ET OBTENIR GAIN DE CAUSE.

DES AUJOURD’HUI, MOBILISONS-NOUS :

*Pour le maintien d’un véritable service public d’enseignement supérieur et de recherche !

L’évolution programmée de l’enseignement supérieur va actuellement dans le sens inverse : en l’état actuel, les réformes LMD/ECTS, et le projet de loi de « modernisation des universités », amènent la suppression du cadre national des diplômes, la mise en concurrence des universités entre elles et des étudiants entre eux, l’orientation du contenu de certaines formations par des intérêts privés, l’accroissement de la sélection sociale à l’université, l’augmentation des stages en entreprise non rémunérés.

D’autre part, la rigueur budgétaire imposée par le ministère depuis plusieurs années menace la qualité de la formation : maintien délibéré des universités en-dessous des besoins, blocage des postes aux concours dans la recherche, amènent les universités à « gérer la misère » dans un contexte de manque de postes et de moyens financiers.

Parce que nous voulons une université gratuite, laïque et ouverte à tous, nous exigeons :

– le retrait du projet de loi « de modernisation universitaire »

– la reconsidération de la mise en place des décrets LMD et ECTS

– le versement des budgets supprimés ces dernières années, et la garantie de financements publics répondant aux besoins des universités.

– la rémunération des stages en entreprise, dans le public comme dans le privé.

Par ailleurs face au démantèlement de l’ensemble des services publics, nous affirmons notre refus du modèle libéral et apportons notre soutien à tous les acteurs des domaines actuellement attaqués.

*Pour la mise en place de financements pour les étudiants !

L’état des lieux de la situation sociale étudiante est alarmant, comme en témoignent régulièrement des enquêtes et en particulier celles de l’O.V.E. : on observe une salarisation précaire massive, source d’échec universitaire ; une large insuffisance des bourses, allocations de recherche et logements universitaires ; un grand nombre d’étudiants vivant sous le seuil de pauvreté…

Parce que nous refusons la sélection sociale, nous exigeons :

– la garantie de moyens financiers suffisants pour tous et toutes, de manière à ce que chaque étudiant, français ou étranger, puisse accéder à l’enseignement supérieur et s’y maintenir dans des conditions de vie décentes, sans être jamais contraint de se salarier.

– la mise en place d’un système de bourses de mobilité à la hauteur des besoins.

– une réelle égalité entre étudiants français et étrangers, notamment à travers le droit à une carte de séjour pour tous les étudiants étrangers.

Par ailleurs nous apportons notre soutien à tous les « exclus », salariés précaires, chômeurs, et à tous ceux que l’ultra-libéralisme semble vouloir abandonner totalement aujourd’hui. Nous souhaitons voir mises en place des mesures d’urgence permettant à chacun de vivre décemment et de travailler dignement, loin de la logique actuelle d’exploitation de la misère.

*Pour le rétablissement des postes supprimés aux concours !

La suppression des 15 à 50% des postes aux concours de l’enseignement public est une mesure dangereuse pour l’éducation, non seulement parce que ce secteur manque déjà cruellement de postes, et que cela va entraîner l’embauche de vacataires au statut précaire, mais aussi car c’est un des principaux débouchés de l’enseignement supérieur, et donc que c’est notre avenir qui est directement menacé.

Nous exigeons au contraire l’engagement de l’Etat dans un plan pluriannuel de recrutement de personnels enseignants et non-enseignants.

ALORS DES AUJOURD’HUI,

ORGANISEZ-VOUS, ARRETEZ LES COURS, OCCUPEZ VOS FACS,

ET BATTONS-NOUS ENSEMBLE POUR OBTENIR LA CONSTRUCTION

D’UN ENSEIGNEMENT SUPERIEUR EUROPEEN QUI NE SOIT PAS

UN LIEU DE SELECTION SOCIALE ET DE CONCURRENCE SAUVAGE !