Au départ, le terme queer (pédé) était une insulte homophobe. Le courant queer a repris par dérision l’appellation à son compte et regroupe celles et ceux qu’on a accusé-es de perversité, de déviance, les parias, les inclassables qui vivent dans les marges de l’identité sexuelle et de la normalité. On y retrouve des transsexuels, des bisexuels, des adeptes du sado-masochisme, du fétichisme, de l’auto-mutilation corporelle, de la pédophilie. Dans son essai d’une grande perspicacité intitulé « Unpacking Queer Politics » (2003), Sheila Jeffreys, professeure en science politique, a su démonter un à un tous les intérêts, tant économiques qu’idéologiques, en jeu dans le développement de la culture queer et de son discours de libération, qui ne font en réalité que perpétuer la suprématie masculine et les rapports sexuels de domination. La théorie queer déconstruit la collectivité, encourage l’indifférence politique et relativise la sexualité et le genre.

Lire l’article «Débander la théorie « queer « , un livre de Sheila Jeffreys», par Élaine Audet

« La théorie queer et la violence contre les femmes », par Sheila Jeffreys

Dans une conférence donnée en 1999 au « Vancouver Rape Relief », Sheila Jeffreys évoque la manière dont les théories queer et postmoderne ont influencé la capacité des féministes et des lesbiennes de s’organiser pour contrer et même reconnaître la violence exercée contre les femmes. Dans ces deux théories, basées sur l’individualisme libéral, de nombreuses formes de violence sont renommées « transgression », « choix » ou « représentation ». Pour illustrer son propos, elle choisit trois formes de violence: la prostitution comme moyen pour les hommes d’abuser des femmes, les opérations transsexuelles et l’industrie des « modifications corporelles ».
Lire la traduction française de Samira Tou et Élaine Audet

Version anglaise de cet article : « Queer theory and violence against women »

« La pensée queer et la déconstruction du sujet lesbien », par Line Chamberland

Pour sa part, Line Chamberland, sociologue québécoise, se demande si l’approche dite queer ne risque pas d’occulter de nouveau les rapports de sexe en assimilant les unes aux autres les multiples formes de transgressions sexuelles, y inclus le lesbianisme, alors que le lesbianisme féministe a défini le sujet lesbien comme une identité de genre et comme lieu d’une résistance politique à la domination patriarcale. Lire l’article

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