Lettre ouverte au Ministre de la Justice et Procureur
Général, Me Marc Bellemare
Avril 2004

Le laxisme qui prévaut actuellement au Québec dans le
domaine du droit criminel et familial ne peut plus
être ignoré. Les pères se font éjecter de leurs
domiciles sur la base de simples allégations. Sans
merci, les hommes sont précipités d’office dans
l’enfer carcéral avant de comparaître menottés devant
des juges complaisants de la cour du Québec qui leur
administrent des sentences avant jugement. C’est ainsi
que des hommes innocents, pères responsables et
souvent principal soutien financier de leurs familles,
se font exclure de la vie de leurs enfants et
deviennent des candidats au suicide.

Ces mesures arbitraires, réservées exclusivement aux
hommes, présumés coupables, ne représentent cependant
que le préambule dans une litanie d’injustice
kafkaïenne destinée à les détruire financièrement et
psychologiquement. Ces pratiques totalitaires,
appliquées systématiquement par les forces de l’ordre,
contreviennent aux dispositions de toutes les lois de
ce pays. Elles occasionnent des préjudices graves à
ceux qui les subissent et sont certainement indignes
de toute société. Traités comme des criminels sur la
base de simples allégations sur ouï-dire déposées en
l’absence de témoin ou d’élément corroborant à l’appui
des prétentions des plaignantes, les hommes inculpés
vont engloutir les économies de toute une vie en
honoraires professionnels exorbitants pour se défendre
et tenter en vain d’obtenir justice.

Les juges, rompus à l’orthodoxie de la rectitude
politique, semblent se conformer à des consignes
venues d’en haut. Ils méprisent ouvertement les droits
fondamentaux des hommes comparaissant devant eux. En
procédant ainsi, les magistrats évitent aux
représentants du ministère public d’avoir à répondre
de leurs agissements dans le cadre de poursuite en
responsabilité civile qu’entraînerait la tenue de
procès justes et équitables, tel que la loi le
prescrit. Les demandes de permission d’en appeler à
l’encontre de ces jugements fallacieux sont
automatiquement refusées, sans motif.

Parallèlement, les accusations pénales servent de
puissants leviers pour influencer les décisions
rendues en faveur des plaignantes dans les procédures
civiles en droit familial qui suivent inévitablement
le dépôt d’allégations de violence domestique. Dès
qu’une ordonnance est émise par ces tribunaux, le
percepteur intervient à son tour pour prélever à la
source une rançon au profit de l’instigatrice de la
manouvre qui a réussi à kidnapper les enfants du
couple avec la bénédiction de l’état.

Après avoir été jeté à la rue, privés de l’accès à
leurs enfants, ruinés eu terme de procédures
juridiques inutiles, les hommes salariés subissent
ensuite le harcèlement du percepteur mandaté par
l’état. Ils se font promptement délester d’une
fraction substantielle de leurs revenus par ce
service, destinés à pourvoir aux besoins d’une
progéniture dont ils sont, la plupart du temps,
cruellement privés par ordonnance du tribunal. Pour
ajouter l’insulte à l’injure, ils se font accuser
d’être des pères absents !

Ce triste constat représente malheureusement le sort
peu enviable réservé par une société qui ne les
respectent pas aux hommes dont le seul tort aura été
d’accorder leur confiance à une femme qui n’en était
pas digne, la mère de leurs enfants. Par ailleurs, ces
malversations se produisent également parce que l’état
les autorise en judiciarisant systématiquement tous
les dossiers de violences domestiques alléguées, sans
égard aux faits et en dépit des évidences, ouvrant
ainsi toute grande la porte aux fausses accusations.
De plus, jamais les personnes coupables de tels
méfaits publics ne sont poursuivies devant les
tribunaux.

Le Journal de Montréal publiait mardi dernier les
conclusions d’un rapport intitulé « Les hommes :
s’ouvrir à leurs réalités et répondre à leurs besoins »,
un rapport rédigé par un groupe d’étude et remis au
ministre de la Santé, M. Philippe Couillard en janvier
dernier. On peut y lire « qu’il est plus que temps que
le Québec s’engage sans équivoque et prenne réellement
en compte les multiples difficultés auxquelles sont
confrontés bon nombre d’hommes ».

La patience des hommes commence à s’effriter devant
les malversations attribuables aux officiers oeuvrant
au sein même des institutions dont le mandat consiste
à assurer la saine administration de la justice. Le
problème exposé dans cette lettre ouverte représente
un des éléments déterminants dans la lecture du
malaise bien réel identifié par les rédacteurs du
rapport. Ne croyez-vous pas venu le temps d’effectuer
le travail de redressement pour lequel les citoyens de
cette province vous ont élus ?

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de
mes salutations distinguées.

Hermil LeBel
B.P. 956 succ. Desjardins
Montréal, Qc
H5B 1C1
Courriel : limreh3@yahoo.ca
cc La presse Canadienne