Plus de 4 000 bâtiments sont vides à Calais, ce qui représente 9% des logements (500 d’entre eux sont d’ailleurs la propriété de l’OPH, le bailleur social majoritaire de la ville…).
D’un autre côté, plus de 500 personnes sont à la rue sans qu’aucune solution digne de ce nom n’ait été proposée par les autorités.
Pourquoi laisser des endroits vides et des gens dehors ? Pourquoi dépenser de l’argent pour condamner les accès des bâtiments plutôt que de les utiliser pour venir en aide à une population précaire ?
Afin de répondre à ces questions que les pouvoirs publiques ont choisi d’occulter, cela fait plusieurs années déjà qu’un ensemble d’individus cherche des solutions collectives en redonnant vie à des bâtiments laissés à l’abandon, pour que les sans-abris aient un toit sur leurs têtes. Jusqu’à ce jour, les autorités n’ont répondu que par la répression qui s’est traduite par de multiples expulsions illégales fondées sur des détournements de procédures, manipulations de témoins au cours des enquêtes de voisinage, altérations de preuves…
A Calais, le droit au logement est pris en otage par les différentes instances du pouvoir qui n’ont cessé de se servir de la situation migratoire pour agiter peurs et fantasmes autour de la question des squats. Il y a quelques mois, ces manipulations politiques se sont incarnées dans l’appel à la délation lancée par la maire UMP de Calais, Natacha Bouchart, qui, faute de perspectives politiques réelles pour sa ville, a voulu faire croire aux Calaisiens que les « squats » et leurs habitants présumés étaient à l’origine de tous leurs maux.

Depuis fin février, la vie des trois squats s’est organisée, des liens avec le voisinage se sont créés.
Ce sont des lieux provisoires, mais nécessaires, où la solidarité dans la survie se vit au quotidien,
dans des conditions d’hygiène et de sécurité bien plus acceptables que sur les campements ou dans la rue.
Bien qu’elle n’ait aucun projet pour ces maisons, l’OPH s’est engagée dans une procédure juridique d’expulsion, et la date fixée par le tribunal pour évacuer les lieux est le 30 mai 2014.

Nous réclamons que le sous-préfet n’envoie pas les forces de l’ordre intervenir ni le 30 mai ni les jours suivants pour évacuer (par la force) ces trois bâtiments occupés.
Nous réclamons une rencontre entre les habitants, des représentants de l’OPH et de la Sous préfecture afin de parvenir à un accord sur l’occupation des bâtiments.

Et quoi qu’il en soit, nous n’en resterons pas là.

Nous demandons :
à tous ceux qui soutiennent la nécessité de laisser vivre les personnes sans toit dans les bâtiments abandonnés par leurs propriétaires, tant que des solutions d’hébergement correspondant à leurs projets ne seront pas proposées,
à tous ceux qui trouvent insupportable que des maisons soient murées pour empêcher que quiconque puisse s’y abriter,
à tous ceux qui, au sein d’un groupe, d’une association, ou individuellement, s’organisent et luttent pour les droits des migrants à Calais et ailleurs,
Aidez-nous et manifestez votre désaccord face aux expulsions programmées des squats rue Masséna, rue de Vic et rue Aubert, et face à la possibilité d’évacuation des autres lieux de vie des migrants.

écrivez au sous-préfet de Calais
Alain Gérard
9 Esplanade Vendroux BP357
62100 Calais
Tél : 03.21.19.70.70
Fax : 03.21.19.70.71

ou au préfet du Pas de Calais
Denis Robin
Rue Ferdinand Buisson
62020 ARRAS Cedex 9
Tél : 03.21.21.20.00
Fax : 03.21.55.30.30