À l’arrivée, déchargement du foin, chargement du hangar et retour vers la zad par une autre route, par d’autres tracteurs, avec d’autres gens. Ce qui aurait pu être un simple relai de tracteurs s’est en fait révélé être un genre de vaste manif pour la reconstruction : des centaines de personnes se sont retrouvées sur le trajet : aux moments d’échanges de tracteurs, pour des bouffes ou fêtes en bord de route, en centre ville ou dans des fermes, pour accompagner le convoi quelques temps, pour fêter ça à l’arrivée. Autant dire que ce convoi n’est pas passé inaperçu. Autant dire aussi que ça n’a pas vraiment fait plaisir à la préfecture qui venait de renoncer à détruire les maisons de St Jean du Tertre et de la Freusière, et qui, apparemment, préfèrerait qu’on arrête d’occuper de nouveau lieux…

Sur le trajet du retour, le convoi se fait bloquer par les flics : ils tentent un contrôle général aux motifs de « risques de dégradations et de transport d’armes ». Ils lisent un papier comme quoi le montage de ce hangar est illégal, que toute personne y participant risque entre 1200 et 6000 euros par mètre carré, que ce chiffre est monté au quintuple pour COPAIN, qu’on risque l’interdiction d’exercer sa profession et un contrôle judiciaire. Rebelote dans les journaux, il affirment « vouloir attaquer en pénal ». Le 3 mai, au Rosier, alors qu’une joyeuse équipe remballe les pioches après avoir creusé pour les fondations, un huissier se pointe pour prendre des noms, pour lancer une procédure (alors que d’après lui, il y a déjà une ordonnance d’expulsion pour ces terrains !). Une date de procès devrait donc arriver dans les jours qui viennent. Qu’à cela ne tienne, la mauvaise humeur du préfet ne nous arrêtera pas (bien sûr !), nous monterons ce hangar, nous reconstruirons le Rosier ! Des rendez vous suivront pour des chantier, et pour fêter ça ! À bientôt !

des habitantEs