Le climat nantais est particulier : la peur d’un traquenard policier quelques semaines après les violences d’État de la manifestation du 22 février, la veille d’élection ainsi que le temps orageux ont probablement dissuadé certain-e-s de se joindre au cortège. Ce même jour ont par ailleurs également lieu une initiative festive de solidarité avec les Roms, et le « parcours du détenu » contre les conditions carcérales, à Nantes.

Toujours est-il qu’autour de 200 personnes s’élancent dans les rues du centre ville de Nantes, après une prise de parole à deux voix sur la montée des fascismes en Europe et dans le monde. Les principaux responsables sont bien ceux qui détiennent le pouvoir, mènent des politiques racistes et sécuritaires, répandent la violence policière contre les manifestations comme dans les quartiers.

Au rythme des explosions et des fumigènes, le cortège, très hétérogène, s’ébranle en chantant :

« Le nationalisme, c’est la guerre ! Avec le sang des peuples il trace les frontières ! »

« Clément vivra, dans nos combats ! »

La mairie socialiste, solidement protégée par une rangée de Gendarmes mobiles visiblement nerveux, Lanceurs de Balles en main, essuie des jets de peintures. Tout comme plusieurs banques sur le trajet.

Arrivée devant la préfecture, la manifestation fait une halte pour la prise de parole du GASPROM, association luttant au quotidien pour le droit des sans papiers. Un rappel est fait sur les combats passés et à venir pour le droit au logement de tou-te-s, sur les initiatives à Nantes comme ailleurs contre le racisme d’État. Le cortège repart le long de l’Erdre. Le local du Front National, rideaux de fer baissés comme à l’accoutumée, est recouvert de slogans et de coups rageurs.

« Ils veulent renvoyer les femmes aux foyer/ils font la chasse au immigré-e-s/ils sont racistes, ils sont sexistes/à bas le Front National ! »

Le cortège retourne vers le centre ville ou la permanence de la candidate UMP reçoit également une nuée d’œufs de peinture, tout comme le local du Parti Socialiste quelques centaines de mètre plus tôt. Ce sont bien ces deux partis de gouvernements qui raflent, expulsent et répriment les indésirables alors qu’ils mènent des politiques néo-libérales d’une violence sans précédent.

La manifestation finit par se disloquer à la croisée des trams.

Nous avons une pensée pour les milliers de camarades qui défilent le même jour d’Athènes à São Paulo contre le fascisme et le racisme, à la marche contre les centres de rétention à Rennes, et pour les millions de manifestant-e-s à Madrid qui résistent aux politiques capitalistes et policières. C’est le point de départ d’une lutte prolongée.

Solidarité internationale !