« Le contractant, qui se déclare libre de tout engagement, est recruté en qualité de salarié lié à l’état par un contrat à durée déterminé….. »: c’est à dire 6 jours de mars 2004.
« ces travaux seront réalisés au parc des expos de la Beaujoire. Hall 5. »
Ce sont des travaux d’intérêts géneraux et, à titre exceptionnel, on peut accumuler ses 300 ou 500 €, selon le rendement, avec son RMI ou ses Assédic, tout en étant déclaré au FISC. Et vous touchez votre salaire 6 semaines aprés la fin des hostilités!

Tout allait bien, dans le monde du travail marchand, pour la démocratie électorale jusqu’à cette terrible date du mercredi 24 mars, à 14h….
C’est la deuxième semaine. cette fois-ci, le rendement est individuel. La semaine précédente, c’était par équipes de 5, et certaines de ces équipes avaient semble-t-il de vieilles habitudes et combines pour faire plus d’argent que les autres. Cette ambiance de guerre de chacun pour soi, allait reprendre dans le bruit du papier qu’on froisse, lorsque trois de ces travailleurs ignorés de des élections, demandèrent à voir un responsable. Ils en avaient marre de cette ambiance individualiste, de ce travail abrutissant et pénible au rendement; et savaient que le tarif de l’enveloppe avait baissé. Donc, au bout d’un moment, ils furent reçus dans un bureau par le directeur de la réglementation et de l’administration générale, Claude Gonsalez, et aussitôt aprés, cinq policiers les contrôlèrent. Tu demandes une augmentation? tes papiers!

En fait, ils étaient automatiquement grillés, licenciés, et ne bénéficiant d’aucune chance de retravailler pour les élections. Car une clause du contrat de travail stipule en gras: « En tout état de cause, le barême fixé par l’administration ne fera l’objet d’aucune négociation ». Et en grand gras: « AUCUNE INDEMNITE SPECIFIQUE DE LICENCIMENT NE SERA DUE ».
Avant d’être priés de s’en aller, ils obtiennent un rendez vous le lendemain à 10h30.

Le lendemain, mercredi 24 mars, ils sont reçus par le même Claude Gonsalez et Catherine Pavageot, vice-présidente du tribunal correctionnel de Nantes, garante du bon fonctionnement de la mise sous enveloppe. Nous sommes 7 personnes en soutien, principalement d’AC!, une équipe FR3 Nantes. Nous sommes dans le parc de la beaujoire, à l’opposé du hall 5 ou à lieu l’ exploitation. Nous sommes surveilléEs par une douzaine de policiers de divers services, dont les renseignements généraux et l’intervention rapide, les « enleveurs » (quand la police constate que vous êtes indésirable dans un lieu quelconque et que vous désirez rester, la compagnie d’intervention rapide arrive pour « vous enlever » de l’endroit!!!!!).

Pendant 2 jours donc, nos 3 camarades sont dans le colimateur de la police, parce qu’ils ont demandés une augmentation. Yvette nous confirme qu’ils ne seront jamais repris. Elle même, il y a 5 ans, a réussi à négocier le prix double à l’enveloppe. Depuis, elle est tricarde, placée sur une liste noire à la préfécture. Sans avoir le droit d’être représentés, assistés (nous sommes mis dehors, AC!), nos 3 amis ont obtenu aussi quelque chose pour les autres, 3 cents d’augmentation par enveloppe pour le 2nd tour et ont proposés pour les européennes, que ces irrégularités manifestes au code du travail soient discutées dans le comité de liaison de l’ANPE ou sont représentées les assos de chômeurs.
Ils ont montré leur écoeurement face à l’individualisme, auquel nous pousse le capitalisme, et là, dans le cas précis de la mise en oeuvre républicaine de la soit disante démocratie, par la mise en avant de l’action collective pour tou-te-s.