La situa­tion des migran­tEs à Calais est tou­jours aussi catas­tro­phi­que. Entre une répres­sion assu­mée par les pou­voirs publics et un manque de monde sur place, il y a tou­jours entre 400 et 500 réfu­giéEs qui dor­ment sous des tentes d’été, dans des camps de for­tune, avec un seul repas par jour et trois toi­let­tes de chan­tier. Les squats ouverts par les migran­tEs et leurs sou­tiens ne tien­nent jamais et cela même si le délai de 48h est sys­té­ma­ti­que­ment prouvé. Depuis quel­ques mois déjà, il y a une véri­ta­ble cam­pa­gne xéno­phobe menée la mairie, la pré­fec­ture et un groupe de fachos nommé « sau­vons calais » qui se pré­sen­tent comme « des voi­sins vigi­lants » avec appel à déla­tion concer­nant les squats et bana­li­sa­tion de la vio­lence. Ces deux der­niè­res semai­nes, on a vu un nou­veau cap se fran­chir dans l’expres­sion de la haine.
Petit retour sur deux semai­nes agi­tées :

Squat à Coulogne : attaque fasciste

Mi-Février, une ferme a été occu­pée par un couple franco-alle­mand de sans abri à Coulogne, une ville limi­tro­phe de Calais. Directement le groupe « sau­vons Calais » appelle à des ras­sem­ble­ments devant la maison, agi­tant le spec­tre d’une inva­sion des migrants dans une ban­lieue récep­tive aux dis­cours d’extrême droite. Si, dans un pre­mier temps, ils sont rejoint par des rive­rains inquiets, la plu­part vont vite se déso­li­da­ri­ser en voyant la tour­nure que pren­nent les événements. Les ras­sem­ble­ments « fami­liaux » de l’après-midi lais­sent la place en soirée à des atta­ques à coups de pierre sur la toi­ture de la maison, à des insul­tes sexis­tes et racis­tes et à des mena­ces de mort sous la pro­tec­tion com­plice de la police qui s’amu­sait de cette situa­tion. Le week-end du 22 février, des grou­pes néo-nazi ont rejoint les ras­sem­ble­ments entraî­nant une nou­velle montée des atta­ques (des­truc­tion de la toi­ture par jet de pierre, cock­tail Molotov et ten­ta­tive d’intru­sion dans la ferme). Les habi­tants et leurs sou­tiens quit­tent tem­po­rai­re­ment leur maison pré­ve­nus par des voi­sins d’un risque d’incen­die (fachos vus avec des bidons d’essence). La grange sera incen­diée la nuit même, malgré la pré­sence sur place des forces de l’ordre. A la suite de cela, les canards locaux publient des arti­cles démon­trant les liens entre les admi­nis­tra­teurs du grou­pes « sau­vons Calais » et les grou­pes néo-nazi (photo de l’un d’eux arbo­rant une croix gammé sur la poi­trine). Le ven­dredi sui­vant le groupe annonce la dis­so­lu­tion de sa vitrine (page Facebook).

Manif du 1er mars

Le samedi 1er mars, un ras­sem­ble­ment de soli­da­rité avec les migrants est orga­nisé et il sera l’occa­sion de voir s’affir­mer une soli­da­rité anti-fas­ciste. On retrouve dans ce ras­sem­ble­ment des migran­tEs, des habi­tan­tEs de Calais, les No-Border, les asso­cia­tions de sou­tien aux migran­tEs et des grou­pes anti-fa. 300 per­son­nes sont ras­sem­blées ce jour-là, pré­sence impor­tante pour une ville comme Calais. Ils se sont expri­més par un ras­sem­ble­ment festif et une balade sau­vage.

Salut ô toît

Dans le même temps, une autre réponse s’exprime par le biais d’un col­lec­tif com­posé de per­son­nes d’hori­zons poli­ti­ques et de natio­na­li­tés dif­fé­ren­tes lut­tant pour le droit au loge­ment pour toutes et tous sans dis­tinc­tion d’ori­gine. Le ven­dredi 28 février, la réqui­si­tion de 4 mai­sons appar­te­nant à la mairie et à l’OPH est rendue publi­que avec de soli­des preu­ves des 48h à l’appui (cour­rier recom­mandé, photo, vidéo, témoi­gna­ges authen­ti­fiés…), preu­ves direc­te­ment com­mu­ni­quées à la police et aux jour­na­lis­tes. La réponse poli­cière est immé­diate, les 4 lieux voient les four­gons de CRS défi­lés devant leur porte. Le seul bâti­ment appar­te­nant à la mairie est expulsé de manière illé­gale sans jus­ti­fi­ca­tion. Cette expul­sion a été très vio­lente, que ce soit pour les per­son­nes à l’inté­rieur ou à l’exté­rieur (plutôt réac­tif com­paré à la semaine der­nière, en moins d’une heure plus de huit four­gons de CRS et 5 voi­tu­res de police se sont poin­tés devant le squat). Les per­son­nes arrê­tées sont relâ­chées quel­ques heures plus tard sans aucune charge. Vu l’absence de déci­sion de jus­tice, les habi­tan­tEs déci­dent de réin­té­grer leur loge­ment le diman­che 2 mars au cours d’un goûter festif avec les voi­si­nEs. Le lundi matin ils sont réveillés par une société qui vient murer la maison et ils se feront de nou­veau expul­ser illé­ga­le­ment l’après midi, leurs affai­res se trou­vant murer à l’inté­rieur.

APPEL À SOUTIEN !

Il reste quand même 3 mai­sons occu­pées, (et pour les moti­vés 4000 bâti­ments vides…), 400 à 500 migrants à la rue, avec plein de tra­vaux à faire et un besoin de pré­sence pour tenir les lieux, face aux fachos et à la police en plus des besoins de soli­da­rité quo­ti­dienne.

Des indi­vi­duEs en lutte.

Plus d’infos sur :

  • https://passeursdhospitalites.wordpress.com/
  • https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/
  • https://fr.squat.net/?s=calais
  • http://bxl.indymedia.org/spip.php?article3532
  • http://indymedia.org.uk/en/2014/02/515610.html

http://rebellyon.info/?Calais-retour-sur-deux-semaines-agitees