La magnifique vallée du Tescou est menacée par un projet de barrage. En bordure de la forêt de Sivens à 10 Km de Gaillac (Tarn), c’est 35 hectares de zone humide, forêt et bouilles* qui doivent être noyées pour satisfaire les besoins de l’économie capitaliste : un gros chantier pour une grosse entreprise (la CACG) et de l’eau à profusion pour favoriser l’agriculture intensive. 18 hectares classés « zone humide » sont concernés, ainsi que de la forêt. Parmi les nombreux animaux sauvages qui y vivent, on compte une centaine d’espèces « protégées » dont cinq menacées.

Le projet est financé intégralement par des fonds publics (dans les 10 millions d’euros) et doit servir uniquement des intérêts privés. Il a été mené en contournant les lois trop contraignantes et en jouant sur les chiffres pour fausser les dossiers. Les alternatives proposées ont été occultées par les politiques qui ont scrupuleusement suivi les consignes de leurs amis affairistes en leur apportant une caution démocratique.

Depuis le mois de novembre, nous avons déjà bloqué plusieurs tentatives de « déplacements d’espèces » et les opérations d’une équipe de géomètres. Le projet est peu connu par la population locale qui n’a presque pas été informée, mais le potentiel de soutien est grand. Un gros travail de communication reste à faire. Nous occupions depuis le 23 octobre 2013, une ancienne ferme à l’abandon, la Métairie Neuve, jusqu’à ce qu’elle soit saccagée par une vingtaine d’individus cagoulés le 23 janvier. Les 25 et 26 du même mois, une cabane et un campement étaient collectivements reconstruits sur un autre terrain, la « Bouillonnante », situé sur la « Zone à Défendre » proprement dite.

Une procédure judiciaire a abouti à une ordonnance d’expulsion pour le terrain occupé, sans qu’aucun huissier ne se soit présenté, ni que personne ne nous ait prévenu officiellement. On nous réserve donc une expulsion « surprise ». Les promoteurs du projet sont tenus par des délais très serrés (arrêtés préfectoraux et conditions des financements européens). Nous nous attendons donc à une expulsion imminente et à une accélération des opérations. Nous sommes à une période charnière du projet et les semaines à venir seront décisives.

En cas d’expulsion, nous appelons touTEs les individuEs, comités, collectifs et autres forces de résistance à organiser des actions décentralisées auprès des entreprises et institutions porteurs du projet : CACG, Adour Garonne, conseils généraux du Tarn et du Tarn et Garonne, ou auprès des représentations locales des institutions ayants pris partie dans le projet : préfectures (état), DREAL (ministère de l’écologie), communanuté européenne.

Dans tous les cas et dès maintenant, le collectif « Tant qu’il y aura des bouilles » appelle celles et ceux qui refusent ce monde à venir occuper, construire, reconstruire et habiter la zone pour bloquer ce projet jusqu’à son annulation ! Notre résistance est dynamique et créative, nous luttons contre un système, des idées et des pratiques, mais dans aucun cas contre des individus.

Copains d’ici et d’ailleurs, amiEs bâtisseuses et bâtisseurs de nouveaux mondes, rejoignez-nous au plus vite ! Les courtes visites sont appréciées autant que les longs séjours ! Une victoire sur un grand projet nuisible est à notre portée !

http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com ; collectifbouilles@riseup.net

*bouilles : terres ou prairies humides sans valeur financière