Un des terminaux est prévu à Niscemi, en plein cœur de la Sicile, à l’intérieur de la base militaire américaine NRTF (Naval Radio Trasmitter Facility), dans laquelle sévissent, depuis 1991, une quarantaine d’antennes verticales qui communiquent avec les militaires évoluant dans les airs, sur terre, sur mer et dans les profondeurs sous-marines.

Les antennes NRTF, auxquelles viendront s’ajouter celles du MUOS, représentent une attaque de plus menée par la classe au pouvoir contre les populations.

D’une part, le rayonnement électromagnétique implique de grands risques sur la santé (cancers, malformations), la sécurité (perturbation de l’aviation civile et militaire, déclenchement accidentel d’armements, dérèglement des appareils dans les hôpitaux) et l’environnement (mutations génétiques des plantes et des animaux, brûlures, diminution du nombre d’abeilles).

D’autre part, ceci permettra à une armée ultra-puissante de continuer d’avancer ses pions, dans des visées géostratégiques, à quelques kilomètres du Moyen-Orient et du Nord de l’Afrique. Comme le montrent les récents bombardement en Libye, la Sicile, plus grande île de la Méditerranée, se transforme progressivement, avec ses bases militaires US (dont les antennes NRTF de Niscemi) et OTAN, en porte-avion en position avancée de l’impérialisme occidental, aux portes d’une Union Européenne se présentant toujours plus comme une forteresse menaçante et impénétrable, rendant l’immigration provenant des pays africains et asiatiques toujours plus difficile. Sur ce dernier point, on peut considérer que les immigréEs ditEs « clandestinEs », dont la force de travail est constamment dévalorisée en Europe, fuient leur pays en tant que victimes des guerres menées par la même bourgeoisie internationale qui se trouve à la tête de ces projets de militarisation.

Enfin, la construction du MUOS a impliqué au moins une entreprise mafieuse, mettant encore plus à risque une économie bancale et rigidifiant les structures du pouvoir.

Cette situation ne concerne pas uniquement cette région, mais l’ensemble de celles et ceux qui subissent les affronts de ce système depuis 200 ans : le prolétariat, donc TOI.

En effet, ce projet s’inscrit dans une perspective de transformation capitaliste globale du territoire. On peut relier ce chantier avec ceux prévus, par exemple, dans le Val de Suze en Italie (train à haute vitesse) ou à Notre-Dame-Des-Landes en France (aéroport), et relever la constante qui les unit : rendre toujours plus fluide la circulation des personnes et des capitaux, par exemple à travers un contrôle militaire des ressources pétrolières d’un pays ou une ligne ferroviaire rapide (TAV) entre deux zones à fort développement industriel (Lyon et Turin).

Pour toutes ces raisons, les comitésNo MUOS de plusieurs villes et villages, depuis 2011, ne luttent pas seulement contre les antennes, mais aussi contre les politiques qui criminalisent l’immigration. Ils ne se contenteront pas de démanteler les bases militaires siciliennes, mais désirent construire une société débarrassée de la logique capitaliste qui détruit nos vies et l’environnement. Ils participent donc au combat contre la mafia, aux luttes pour le logement et contre l’austérité, et se sentent solidaires d’autres mouvements comme le No TAV (Val de Suze) ou la Z.A.D (Notre-Dame-Des-Landes).

La lutte No MUOS vise la réappropriation de nos vies. Elle a besoin de continuer à s’agrandir, par-dessus les Alpes, au-delà de la mer, à travers les frontières.

CETTE LUTTE EST LA TIENNE

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