Mercredi 29
Deuxième journée de grève, l’occupation de l’amphi 4 se poursuit. Le directeur de l’UFR vient tenter de calmer le jeu à la veille du conseil d’UFR, affirmant que la dégradation massive des conditions d’étude n’est pas le fait d’un manque de budget alloué par la présidence de l’université mais d’erreurs de gestion de sa part. Toute la journée, des professeur-e-s solidaires viennent soutenir et discuter avec les étudiant-e-s en lutte.

Jeudi 30
À 12h30, l’assemblée générale prévue depuis mardi réunit plus de 250 étudiant-e-s dans l’amphi occupé, majoritairement de sociologie, mais également quelques étudiant-e-s solidaires (photo 1). L’ensemble des étudiant-e-s présent-e-s s’accorde sur la nécessité d’un élargissement de la lutte : ce sont l’ensemble des filières de lettres et sciences humaines qui sont concernées par la gestion austéritaire de la présidence et du ministère.
De plus, l’enjeu est important : à 14h se tient le conseil de l’UFR de sociologie. Il est décidé de rédiger une motion de soutien aux revendications des étudiant-e-s en lutte dont la signature sera exigée du conseil.
Quelques éternels point de débats ressortent une fois de plus des discussions, notamment sur le rapport aux médias (la mobilisation a jusqu’ici été plutôt bien relayée par les médias locaux), la légitimité des conseils « représentatifs » et de la « démocratie » universitaire.

Devant le refus du conseil d’UFR de signer la motion en l’état, la salle est envahie dans un silence absolu par plus d’une centaine d’étudiant-e-s en lutte. Malaise et tension autour de la table : certains membres du conseil se plaignent de ne pas pouvoir discuter dans une salle bondée (!). La situation a pour mérite de mettre en lumière les dissensions internes des professeur-e-s : si certain-e-s prennent fait et cause pour la lutte des étudiant-e-s, d’autres semblent accorder un soutien inconditionnel à la présidence de l’université. Après un long moment de discussions tendues, le conseil encerclé finit par rédiger et signer une motion à sa sauce soutenant les revendications des étudiant-e-s mais passant sous silence la dénonciation de la politique gestionnaire de la présidence et le caractère généralisé de la situation (de l’aveu même du président, l’UFR de sociologie est un des mieux lotis !).

Plus tard dans l’après-midi,des étudiant-e-s de sciences de l’éducation (qui tentent de se mobiliser depuis décembre suite à l’annonce par la présidence de la fermeture de leur filière au profit de la Catho d’Angers) interviennent dans l’amphi occupé pour annoncer la venue imminente d’O. Laboux, président de l’université de Nantes. Quelques instants plus tard, ce trublion s’invite dans l’amphi occupé cet après-midi là par les sciences de l’éduc’ pour les besoins de leur AG, esquivant les huées des étudiant-e-s de socio regroupé-e-s dans le hall du bâtiment en passant par une petite porte. Fidèles aux attentes, enfumage et langue de bois sont au rendez-vous. En bon communiquant, Laboux prétend comprendre et soutenir les revendications des étudiant-e-s, et tente vainement de les rassurer sur l’avenir de leur filière. Le double jeu est flagrant : envoi d’un communiqué de presse quelques jours plus tôt assurant l’ouverture d’une licence complète de sciences de l’éduc, démenti le lendemain matin par un mail aux étudiant-e-s mobilisé-e-s. Nous n’avons rien appris que nous ne savions déjà : aucune confiance à avoir envers nos gestionnaires austéritaires (photo 2).

Vendredi 31
Le lendemain, la décision d’élargir la lutte adoptée la veille par l’assemblée est mise en pratique : appel à une AG commune aux étudiant-e-s de lettres, langues et sciences humaines pour mardi (photo 3). Un tract d’appel est rédigé afin d’être diffusé massivement dès lundi matin, des banderoles et affiches sont confectionnées. Toute la journée, la créativité combative des étudiant-e-s en lutte est manifeste (photos 4 et 5).

Désormais, l’heure est à l’élargissement et à l’intensification de la mobilisation. Le cas de la sociologie n’a rien d’atypique : c’est l’ensemble des filières peu rentables (lettres, langues, sciences humaines) qu’il s’agit de démanteler méthodiquement à l’instar de l’ensemble des services publics en voie de privatisation.

La lutte continue pour une université libre, gratuite et émancipatrice !
Tout-e-s en AG mardi 4 février à 14h, amphi 4 (Censive).